“Un Tombeau peint de la nécropole de Cenchrées-Kenchreai, près de Corinthe,” in C. Guiral Pelegrín, ed., Circulación de temas y sistemas decorativos en la pintura mural antigua: Actas del IX Congreso internacional de la «AIPMA» (Calatayud 2007), pp. 395-399

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Descripción

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Circulación de temas y sistemas decorativos en la pintura mural antigua Actas del IX Congreso Internacional de la Association Internationale pour la Peinture Murale Antique [AIPMA] Zaragoza – Calatayud 21 – 25 septiembre 2004

Edición científica de Carmen Guiral Pelegrín

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En cubierta: Detalle de un erote de las pinturas del triclinio de la domus de la calle Añón de Zaragoza (España). Fot. J. Garrido (Museo de Zaragoza).

Edita Gobierno de Aragón. Departamento de Política Territorial, Justicia e Interior Universidad Nacional de Educación a Distancia. Calatayud Diseño gráfico y coordinanción técnica Víctor M. Lahuerta Impresión ISAC Artes Gráficas Encuadernación Gil Depósito legal Z-3085/07 © de los textos e imágenes, sus autores. © del diseño gráfico, Víctor M. Lahuerta. Zaragoza, 2007 © de la presente edición, Association Internationale pour la Peinture Murale Antique [AIPMA]. Lausanne, 2007. Hecho e impreso en España–Unión Europea /Made and Printed in Spain–European Union

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Un tombeau peint de la nécropole de Cenchrées-Kenchreai, près de Corinthe Alix BARBET Joseph L. RIFE avec la collaboration de Florence MONIER

PRÉSENTATION (J.L. Rife) The main cemetery at the site of Kenchreai in southern Greece provides important evidence for the development of wall-painting in the eastern Roman provinces. Kenchreai, which is located on the west coast of the Saronic Gulf, served as the eastern port of Corinth for much of the city’s history. Exploration since 1904 in and near the ancient harbor has revealed that Kenchreai was populous, prosperous, and diverse during the Roman Empire (see summaries in Scranton et al., 1979 and Wiseman, 1978). The rich material uncovered by these investigations sheds light on cultural connections not only between the port of Kenchreai and the nearby urban center of Corinth, but also between Roman Italy and the Greek world. Corinth was established as a Roman colony in 44 B.C. and resettled by Italian immigrants. But the regional population, including the residents of Kenchreai, seems to have retained a significant indigenous element throughout the Late Hellenistic and Roman periods. Moreover, the commercial vitality of Corinth and its ports attracted foreign visitors from both east and west. The primary objective of our research team1 is to investigate the social structure and cultural identity of the local community by examining the material components of funerary ritual.The port’s primary burial ground was located along a coastal ridge called Koutsongila directly north of the harbor and highly visible from the sea. The subterranean chamber tombs, which formed the core of the cemetery, were made and used during roughly the middel late 1st-early/middlel late 3rd centuries, though several were re-used in Late Antiquity2.

these tombs served successive generations of single families. Tomb 4 was furnished with stone benches along the east wall and a portable stone altar along the north wall. The floor deposits contained several lamps, a simple stone portrait bust, and large quantities of pottery, including pitchers, cups, and bowls, which represent debris from food offerings or funerary banquets. The artifacts point to a date for the construction of the tomb in the late 1st-early 2nd century, though its use continued for at least another century. The most remarkable feature of Tomb 4 is its wallpainting. The study and emergency conservation of the painted plaster since 2003 has been directed by Alix Barbet with the assistance of Florence Monier and conservators from the Centre d’étude des peintures murales romaines du CNRS à Soissons3.

DÉCOR (A. Barbet) La zone inférieure, blanche, est scandée par des hampes à volutes et tridents noirs, interrompue pour le mur du fond, par le podium fictif qui soutient les colonnettes des édicules encadrant les deux loculi.

TOMB 4, PLAN AND CONTENTS Some tombs contained wall-painting, but the painting in Tomb 4 is the best preserved and most complex yet discovered on the Koutsongila Ridge. This tomb was first excavated by the Greek Archaeological Service (1990) and has since been studied by KCP (2003-2004). Its design and contents are typical of chamber tombs throughout the cemetery (fig. 1). The chamber, which measures ca. 3.50 m x 4.80 m, is cut into the ridge’s coarse conglomerate bedrock ca. 1.10 m below the surface. It is entered by means of a stairway probably enclosed inside a monumental building at the surface. Inside the chamber, the upper register of three walls displays niches for cinerary urns and the lower register displays loculi for receiving inhumed corpses. The tomb was thus designed to hold at least 18 individuals. Fragmentary epitaphs from Kenchreai demonstrate that

Fig. 1. Plan du tombeau n°4 (J.L. Rife).

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Fig. 2. Relevé du mur du fond ouest (A. Barbet, F. Monier).

En zone moyenne, entre les loculi, des guirlandes de feuilles et de fleurs sur lesquelles un oiseau est perché sont accrochées fictivement par des nœuds en coque à la bordure de chacun d’eux. Pour le mur du fond, elles sont accrochées à l’angle de l’architrave des édicules, garnie de deux grands dauphins dos à dos.

Sur le mur latéral nord très ruiné, on distingue cependant encore, de gauche à droite, un animal marin jaune qui précède des échassiers et, à l’angle nord-est, deux chevaux marins face à face qui tiennent dans leur bouche une guirlande.

En zone supérieure, les niches sont encadrées par des plaques d’imitation de marbres et par une frise décorée de couples d’animaux variés.

Style et comparaisons L’architecture

Sur le mur du fond (fig. 2 et 4), le plus riche, avec ses deux édicules qui n’existent pas sur les murs latéraux, la frise, juste sous la lunette nous offre, de gauche à droite, deux oiseaux –dont un disparu– entourant un cratère jaune, deux dauphins plongeant de part et d’autre d’un disque également jaune, puis à nouveau des oiseaux affrontés à un cratère. La lunette du fond était décorée, au centre, d’un culot d’acanthe et de rinceaux se terminant par des vrilles de vigne dans les angles. Sur le mur latéral sud, assez bien conservé (fig. 3), on observe de gauche à droite deux cygnes blancs face à face, puis après un dauphin plongeant incomplet, deux autres cygnes au long col ployé tenant une guirlande dans leur bec. Dans l’angle sud-ouest, un cheval marin, vert, tient dans sa bouche une autre guirlande qui est suspendue à l’arcature de la niche du mur du fond.

Certains éléments de l’aménagement, par exemple les rangées de loculi et de niches, ont des parallèles dans d’autres nécropoles hellénistiques, en Macédoine, en Crète ou à Rhodes. En revanche, pour les grands loculi arqués, les comparaisons les plus proches sont à chercher dans la partie orientale de l’Empire romain où l’inhumation semble avoir été pratiquée plus fréquemment que la crémation. En effet, beaucoup de nécropoles au Proche-Orient, que ce soit à Sidon, à Palmyre ou à Qweilbeh, sites qui ont bénéficié d’études assez complètes, les hypogées, creusés dans le rocher y sont courants et les loculi quadrangulaires, et plus rarement voûtés, y sont connus. Pour la nécropole de Qweilbeh –l’ancienne Abila, en Jordanie– il nous a semblé que les tombeaux les plus anciens utilisaient la forme arquée en voûte et les plus récents la forme quadrangulaire 4. Les petites niches en zone supérieure sont plus rares mais néanmoins présentes dans le tombeau Q18, appelée juste-

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ment aux petites Niches, car elles sont vraiment peu hautes et d’usage indéfini5. L’organisation générale des motifs, dans un décor structuré de façon claire, avec hampes à volutes, guirlandes, édicules, imitations de marbres en placages fictifs et frise animées, exploite au mieux les découpes imposées par l’existence des loculi et des niches et se retrouve, avec des variantes, dans les nécropoles du Proche-Orient, déjà citées.

Les thèmes Pris individuellement chaque thème est déjà connu et très utilisé dans la peinture romaine dès le milieu du Ier siècle après J.-C. Nous mentionnerons quelques-uns d’entre eux les plus typés. Ainsi, pour les hampes à volutes, dont le tombeau n°4 nous offre deux à trois formes différentes, l’enquête effectuée et sans cesse enrichie a permis de les retrouver avec quelques variantes en Gaule romaine, à Rome, en Campanie à Pompéi et à Oplontis, mais aussi surtout dans les territoires d’influence grecque, dans la partie orientale de l’Empire, à Théra, Délos, Cos, Ephèse, Zeugma, Solunte et jusqu’à Ptolemaïs et Masada6. Autre thème très abondant de la peinture pompienne, dans sa dernière période, les dauphins en acrotère ou aux angles de compartiments, ou sur des frises7.

Fig. 3. Relevé du mur latéral sud (A. Barbet, F. Monier).

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De même, le motif des oiseaux posés sur de minces guirlandes est banal, mais ici, la silhouette de l’oiseau au col retourné, la finesse de la guirlande (fig. 5a) font irrésistiblement penser aux peintures pompéiennes8, comme celles de la maison du Ménandre (sans oiseau) ou de l’Ephèbe à Pompéi (fig. 5b). Dans ce dernier cas, la comparaison est telle que l’on est tenté d’y voir une filiation très proche. Les petites frises peintes peuplées d’oiseaux et d’animaux divers de notre tombeau ont peut-être pour modèle les minuscules frises en stuc, présentes en sommet de zone moyenne dans les peintures du IVe style pompéien. L’exemple le plus connu se trouve dans la maison des Vettii à Pompéi. La fréquence de cygnes en vol, mis à la mode par Auguste, connaît une grande diffusion au Ier siècle après J.-C. Ils sont généralement isolés, en centre de paroi ou en acrotère, et ils tiennent souvent dans leur bec un lacet, voire une guirlande, comme dans la maison des Dioscures9. L’exemple le plus proche se trouve sur une frise en stuc des thermes Suburbains à Pompéi, dans le frigidarium n°610. Le schéma est absolument identique et l’emplacement en frise au sommet de zone moyenne également: deux cygnes face à face, ailes déployées, tiennent dans leur bec une guirlande qui s’incurve (comparer la lám. 38.107a avec la lám. 38.107b).

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Ces quelques rapprochements pourraient être multipliés avec la peinture romaine occidentale alors qu’on ne trouve pas d’équivalents dans la partie orientale de l’Empire, sans doute parce qu’elle est beaucoup moins connue. Néanmoins, le répertoire, comme le style des motifs, nous incitent à considérer que ce décor est dans la suite directe du répertoire pictural de l’Occident romain du Ier siècle après J.-C.

Datation La date suggérée par les peintures au début du IIème siècle ap. J.-C. correspond à celle établie pour le matériel funéraire retrouvé lors des fouilles de 1990. Cette datation n’a rien d’extraordinaire lorsque l’on connaît le développement de la colonie romaine à Corinthe et l’importation de modèles venus de Rome, comme le révèle la célèbre mosaïque d’animaux marins noire et blanche des thermes voisins d’Isthmia11, dans le style de celles d’Ostie.

CONCLUSION (J.L. Rife, A. Barbet) Nous avons l’impression que les aménagements architecturaux du tombeau se relient à une vieille tradition hellénistique orientale, et trouvent des points de comparaisons nombreux dans cette partie de l’Empire romain. D’autres travaux dans la nécropole pourront sans doute nuancer cette hypothèse.

Fig. 4. Mur du fond ouest, vue générale (cl. A. Barbet).

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En revanche, en ce qui concerne le décor peint, son répertoire est réellement très proche de celui de la Campanie et puise dans une tradition plutôt romaine et occidentale. Nous remarquons, cependant, un agrandissement de certains motifs, comme celui des dauphins en acrotère surdimensionnés au point qu’ils sont peu reconnaissables et cette particularité pourrait être attribuée, en fait, à la main d’un peintre local, dont d’autres réalisations nous manquent pour conforter cette hypothèse. Notons, enfin, que sur la vingtaine de tombeaux à hypogées de Cenchrées-Kenchreai, dont beaucoup ont le même plan à loculi arqués en zone moyenne et petites niches en zone supérieure, très peu avaient été peints, certains de façon très sommaire. Ainsi, on supposera que la famille qui possédait ce tombeau était particulièrement riche par rapport à ses voisins, qu’elle avait adopté pleinement les standards apportés par cette colonie romaine prospère dont elle représentait peut-être l’un des fleurons. La présence simultanée d’inhumations et de crémations est également un élément intéressant qui sera à discuter ultérieurement12 mais qui pose le problème de pratiques funéraires diverses, issues à la fois des traditions hellénistiques orientales et romaines occidentales. Le décor peint, quant à lui, semble totalement inspiré des modèles romains, en l’absence d’autres ensembles bien datés et documentés en Grèce, de la même époque.

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5 Ibidem: 205-214, fig. B2 6 Pour un dernier bilan de cette mode qui s’est répandue dans le temps et dans l’espace, cfr. Barbet et alii, 2005. 7 Cfr. détail d’un dauphin en acrotère, Pompéi, maison de Vénus à la Coquille (II,3,3) d’ap. PPM, III: 165. 8 Cf. Pour la maison du Ménandre, PPM, II: 287, fig. 71. Pour la maison de l’Ephèbe, PPM, I: 638. 9 Cfr. détail des cygnes de la maison des Dioscures à Pompéi (VI,9,6-7) d’ap. PPM, IV: 879, fig. 37. 10 Cfr. Jacobelli, 1988: fig. 51, 203. 11 Cfr. Packard: 326-346. 12 Rife, et alii, 2007, Rife, 2007, à aparaître.

a

SIGLES KCP: Kenchreai Cemetery Projetc CNRS: Centre Nationale de la Recherche Scientifique CEPMR: Centre d’Étude des Peintures Murales Romaines

BIBLIOGRAPHIE BARBET, A. et VIBERT-GUIGUE, C. (1988, 1994): Les peintures des nécropoles romaines d’Abila et du Nord de la Jordanie, IFAPO, BAH, 80, Vol. I texte par A. Barbet, 1994; vol. II, album par C. Vibert-Guigue, 1988. BARBET, A., MONIER, F., YON, J.-B., DUSSANGE, M. et alii (2005): Zeugma II, Peintures murales romaines (Varia Anatolica, XXVII), Paris. JACOBELLI, L. (1988): “Lo scavo delle Terme Suburbane, stato attuale delle conoscenze”, RStPom, II, 202-208. PACKARD, P. M. (1980): “A monochrome mosaic at Isthmia”, Hesperia, 49, 326-346. RIFE, J.L. (2007): “Inhumation and cremation at Early Roman Kenchreai (Corintia), Greece, in local and regional context”, in: FABER, A., FASOLD, P., STRUCK, M. WITTEYER, M. (eds.), Inhumation in the Roman Empire from the 1st until the End of the 3rd century A.D. (Schriften des Archäologischen Museums Frankfurt, 21), Frankfurt am Main, à paraître. RIFE, J.L., MORISON, M., BARBET, A., DUNN, R. K., UBELAKER, D.H. and MONIER, F. (2007): “Life and death at a port in Roman Greece: The Kenchreai Cemetery Project 2002-2006”, Hesperia, 76.1, 143-181. SCRANTON, R. L., SHAW, J. W. and IBRAHIM L. (1979): Kenchreai I: Topography and Architecture, Leyde. WISEMAN, J. (1978): The Land of the Ancient Corinthians (Studies in Mediterranean Archaeology, 50), Göteborg.

b

Fig. 5. a. Cenchrées-Kenchreai. Détail de l’oiseau sur guirlande du mur sud (cl. F. Monier); b. Pompéi. Détail d’un oiseau sur guirlande de la maison de l’Ephèbe (I 7, 11) (d’ap. PPM, I, 638).

ACKNOWLEDGEMENTS The authors wish to thank the American School of Classical Studies and the staff of the 37th Ephoreia of Prehistoric and Classical Antiquities of the Hellenic Ministry of Culture, in particular the ephor Alexandros Mandis, for their interest and support of this research. The study of the cemetery has been generously funded by the Offices of the President and Provost of Macalester College.

NOTES 1 Since 2002, an international research team, the Kenchreai Cemetery Project (KCP) directed by Joseph L. Rife, has studied the cemeteries of Roman Kenchreai under the auspices of the American School of Classical Studies at Athens with the support of the Hellenic Ministry of Culture (Rife et alii, 2007). 2 KCP has documented 26 cist graves and 29 chamber tombs that have been opened by clandestine digging, though many more remain undiscovered. 3 Rui Nunes Pedroso, Franck Blondel. Cfr. rapports du CEPMR 2003, 2004. 4 Barbet, Vibert-Guigue, 1988: tombeau Q 10, tombeau des deux Coqs, pl. 75, 77, tombeau Q4, des Candélabres, pl. 47 à 51; A Som, pl. 118 à 121. Pour les problèmes de chronologie, voir Barbet,Vibert-Guige, 1994: 277, tombeaux Q4 dit tombeau aux Candélabres, et à Som, le tombeau du Vétéran, datable de la fin du Ier siècle ap. J.-C. Voir aussi à Jérash, fig. A1.

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106. BEY 142, hypothèse de restitution (gouache F. André). a

b

107. a. Détail des cygnes et guirlandes du mur latéral sud (cl. F. Monier); b. Détail des stucs de frise dans le frigidarium, Pompéi, thermes Suburbains (cl. N. Blanc).

108. Hypothetic reconstruction of the main zone according to the known dimensions. The marked measurement is 1 Roman imperial foot (reconstruction drawing by Zs. Kurovszky).

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