Review de Nicole Gesché sobre el libro: Domínguez Arranz, Almudena (ed.), Mujeres en la Antigüedad Clásica. Género, poder y conflicto, Sílex, Madrid, 2010, en ANNALES d\'HISTOIRE de l\'ART & Comité scientifique international, 2011, 213-214.

XXXIII 2011

ANNALES d'HISTOIRE de l'ART & d'ARCHEOLOGIE /

Publication annuelle de la Filière d'Histoire de !' Art et d'Archéologie de l'Université Libre de Bruxelles

Directeur Catheline PÉRIER-D'IETEREN Comité de rédaction Didier MARTENS, en collaboration avec Véronique BÜCKEN, Anne DELVINGT, Alain DIERKENS, Nico le GESCHÉ et Nathalie NYST Comité scientifique Marc GROENEN (Préhistoire), Cécile EVERS (Antiquité), Jacqueline LECLERCQ-MARX (Moyen Âge / Temps Modernes), Sébastien CLERBOIS (Art contemporain), Peter EECKHOUT (Civilisations non-européennes), Valérie DUFOUR (Musicologie), Cécile DULIÈRE (Fondation Sulzberger) Comité scientifique international Maria Clelia GALAS SI (Istituto di Storia dell 'Arte, Gênes, Italie), Fabienne JOUBERT (Université Paris IV Sorbonne, France), Stephan KEMPERDICK (Gemaldegalerie, Berlin, Allemagne), Victor STOICHITA (Université de Fribourg, Suisse), Maria Dolores TEIJEIRA PABLOS (Université de Léon, Espagne)

COMPTES-RENDUS Almudena DOMiNGUEZ ARRANZ (éd.), Mujeres en la Antigüedad Clasica : género, poder y confiicto (Women in Classic Antiquity: Gender, power and confiict), Madrid, Silex Universidad, 2010, 264 p. (ISBN : 978-84-773 7-414-5) Cet ouvrage coordonné par le professeur A. Dominguez Arranz, titulaire de la chaire en archéologie du Département des Sciences de l' Antiquité de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Saragosse et directrice du Master en Museos: Educaci6n y Comunicaci6n aborde le sujet complexe et passionnant de la femme dans I' Antiquité en sa relation au pouvoir. Surtout reconnue pour son rôle dans la sphère privée comme épouse et/ou mère, c'est au niveau religieux que l'influence de la femme dans I 'A11tiquité ibérique semble la plus importante. Les onze chapitres de ce volume ont été confiés à dix femmes et à un homme de différents départements d'universités espagnoles (principalement d'archéologie, de préhistoire et d'histoire, mais également de psychologie sociale et d'éducation), et/ou conservateurs de musées . Les titres des chapitres sont évocateurs de )'angle d'étude choisi par les auteurs : « Dames ibériques dans une aristocratie guerrière » (p. 35-54), « Rien à voir avec Arès : les femmes et la gestion des conflits dans !'Antiquité » (p. 55-76), «Prostitution sacrée en Méditerranée antique : entre marginalité et intégration » (p. 77-102), « Femmes et activité politique dans la République. Les matrones rebelles et leurs antécédents dans la Rome antique » (p. 125-152), « Impératrices païennes et chrétiennes : pouvoir occulte et image publique » (p.185-210), ou encore « Femmes invisibles ? Présence féminine dans les expositions historiques » (p.229-248), pour reprendre les plus significatifs. Chaque chapitre est accompagné d'une abondante bibliographie thématique centrée sur une relecture des auteurs classiques. Certains auteurs abordent également les représentations fémini nes sculptées ou frappées, telle, pour ces dernières, la figure de Julie au revers d'une monnaie du 1er s. av. J.-C. qui apparaît sous les traits de Diane ou encore celle où ell e porte au-dessus de sa tête la couronne civique. Cétude approfondie du rôle de Julie invite A. Dominguez Arranz non seulement à revisiter certaines attributions et datations comme celle du buste de la Glyptothèque Ny Carlsberg, mais également à éclairer d ' un jour nouveau la place de ses divers mariages arrangés ou de convenance avant sa déchéance et exclusion de la gens Julia . Cauteur fait remarquer qu 'à ce jour, la mémoire de Julie n'a pas encore fait l'objet d ' une réhabilitation officielle. En l'absence de sources écrites, c'est !'analyse de sculptures féminines en pierre et en argile, voire certains ex-votos, qui permet par la gestuelle et l'attitude des statues, de tracer l'évolution

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culturelle de la femme : identifiées d'abord à une divinité ou sacralisées comme sur le monument de Pozo Moro à Chinchilla de Monte Aragon dans la province d' Albacete, certaines femmes semblent également déifiées dans leurs activités quotidiennes. Bien que sous presse, l'ouvrage a intégré la référence à la nouvelle publication sur la « Dame de Baza, un voyage féminin dans l'au-delà » faisant référence à cette sculpture-urne assise et richement vêtue et à la polychromie bien conservée, pour laquelle de nouvelles propositions de lecture de l'œuvre sont ici proposées. Plutôt qu'une divinité féminine à caractère funéraire , il pourrait s'agir d'une matrone campée dans la vie réelle, voire la même, défunte, immortalisée par la présence de l'oiseau qu'elle tient dans la main et la forme ailée du trône sur lequel elle est assise. Le nom même de « dame » est analysé et remis dans son contexte par rapport à la première appellation française de la célèbre Dame de Elche, cette sculpture en pierre calcaire, découverte près d' Alicante et dont l'authenticité avait été mise en doute, critique démentie depuis l'analyse de sa polychromie et de l'examen de la pierre (Pigments, surface coating and stone of the sculpture, M.P. Luxan, J.L. Prada et F. Dorrego) commentés ici. Le dernier chapitre consacré à l'image de la femme dans les expositions et les musées met l'accent sur l'écart entre les avancées scientifiques en matière d'études de genre et le maintien de stéréotypes depuis longtemps dépassés. Ce chapitre traité par Pilar Sada Castillo, conservateur au musée archéologique de Tarragone rend hommage au travail de Maria Angel Querol qui défend une représentation scientifique de la femme préhistorique et non celle d'une forme d' «innocence» que semblent lui préférer nombre de scénographes contemporains. L'auteur cite l'exposition Le Livre de la Cité des Dames (titre repris à l'ouvrage de Christine de Pisan) dont le principal souci était la révélation de la présence féminine dans 1'art. Elle analyse ensuite, outre les expositions monographiques, la manière de présenter la femme aux niveaux du concept, du langage et de l'image en s'appuyant sur une nouvelle étude de M.A. Querol : cette dernière sur la base de près de 81 scènes analysées, met ! 'accent sur la faible place accordée aux femmes, constat qui doit être pris en compte lors de la mise en place ou la présentation d'expositions didactiques. L'Université d'Angers et l'Université virtuelle du Pays de la Loire sont ici louées pour la qualité de leur vulgarisation scientifique indispensable à toute fin éducative de ! 'histoire. Aborder ce recueil d'articles - qui semble de prime abord plus relever d'une étude sociologique de genre - sous l'angle d'une lecture de l'image et de son interprétation permet de saisir l'importance d'une connaissance objective et scientifique du rôle de la femme afin de ne pas continuer à véhiculer des visions stéréotypées ou erronées. On regrettera donc que la qualité des illustrations de l'ouvrage ne soit pas meilleure. Nicole GESCHÉ

M. DEPRAETERE, N. GESCHÉ-KONING, N. NYST (éds.), Insoupçonnables beautés de la recherche. Le dessin dans les collections de l'ULB. Unsuspected beauties of research. Drawings in the ULB collections, Bruxelles, Réseau des Musées de l'ULB, 2012. Rose, parme, curry et brun Marcolini ... un semis de pastilles colorées ponctue la jaquette de cette nouvelle publication du réseau des musées de l'ULB. Attractive collection de smarties qui disent, dès l'abord, les saveurs contrastées de ce volume. Un volume qui entend mettre en évidence la richesse et la diversité des collections de dessins de l'Université Libre de Bruxelles, en associant une série de contributions relatives à nos pratiques impliquant ces supports graphiques à des anecdotes qui disent l'expérience vécue des choses, leur plaisir au quotidien, comme les diverses expériences que ces dessins ont permises, soutenues ou suscitées.

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