\"Pierluigi Leone de Castris, Pittura del Cinquecento a Napoli. 1573-1606. L\'ultima maniera, Naples, 1991 (compte rendu)\", Revue de l\'art, n° 102, 1993-4, p. 66.

Revue de l'Art

Pierluigi Leone de Castris: Pittura del Cinquecento a Napoli. 15731606. L'ultima maniera. Naples, Electa, 1991. 360 p., 61 pl. coul., nombreuses ill. n. et bl. Monsieur Stéphane Loire

Citer ce document / Cite this document : Loire Stéphane. Pierluigi Leone de Castris: Pittura del Cinquecento a Napoli. 1573- 1606. L'ultima maniera. Naples, Electa, 1991. 360 p., 61 pl. coul., nombreuses ill. n. et bl.. In: Revue de l'Art, 1993, n°102. p. 66. http://www.persee.fr/doc/rvart_0035-1326_1993_num_102_1_348080_t1_0066_0000_002 Document généré le 29/09/2015

bleau ensemble de recherches inter nationales convergeant vers une at tention plus soutenue au détail des formes qui fut celle des architectes des XVe et XVIe siècles et de corriger la naturelle distorsion téléologique entraîne une approche de ces questions par les traités dont le suc cès final apparaît rétrospectivement comme la fin de Histoire Ces lignes ne peuvent en aucun cas rendre compte des résultats de cette rencontre Tout dans cette his toire est en effet affaire de détail et les pages de Pier Nicola Pagliara sur la manière dont Antonio da Sangallo part de la le on de Bramante tout en en distinguant Yves Pawels sur ordre ionique de Philibert de Orme ou de Paul Davies et David Hemsoll sur entasis des pilastres sont cet égard exemplaires une nécessaire approche philologique pour comprendre les enjeux complexes une alchimie entre ob servation des ruines le texte de Vitruve et les réalisations modernes dont chacun scrute les inventions ou les solécismes Les premiers articles décrivent ainsi le lent processus identifica tion dans la seconde moitié du Quat trocento de Brunelleschi et Francesco di Giorgio Bramante et Raphaël le rôle décisif de Giuliano da Sangal lo pour la réévaluation de ordre io nique apparition tardive du dorique complet de Bramante Bruschi Fiore A.E Werdehausen Denker Nesselrarh Frommel Günther Etudiant apparition de ordre composite Venise dont les progrès se confondent avec ceux du style antique Bertrand Jestaz suggère il semble apparaître plus tôt Urbino dont influence ne devient décisive que plus tard) par tir une imitation directe des antiq uités de Vérone au monument de Vettor Cappello Elena vers 1468-70) sans postérité immédiate puis au monument de Giovanni Emo vers 1484) mais le contexte funé raire présent dans les deux cas sug gère une valeur symbolique décisive pour un choix formel qui reste en core isolé Plus loin Fernando Ma rias suit apparition de los sintagmas cl ssicos en la architectura espa ola del siglo XVI et John Newman la for tune de antique work dans Angle terre de Henri VIII et Elisabeth tandis que autres précisent la chro nologie de la pénétration des ordres au Pays-Bas en Pologne ou en Bo hème autres contributions attachent suivre la mise en place des ordres sur les fa ades vénitiennes Ho 66

ward) ou leur possible superfluité dans architecture des fortifications Lamberini) invention de mo tifs inédits la travée alternée lombardo-vénitienne par de Jonge) fondés parfois sur des solécismes ou des méprises thé dosseret-entablure block an unexplained solecism par Bury utilisation fantaisiste des ordres dans le Sud-ouest de la France par Roudié) auxquelles imitation de la ruine est sans doute pas étrangère J.M Perouse de ntelos Au-delà une histoire de introduction des ordres dans ar chitecture fran aise Guillaume nous propose de définir en contraste avec la manière romaine des or dres une manière fran aise qui tient au transfert fécond des motifs ultramontains dans un système archi tectural différent ou la surévaluation du rôle décoratif des ordres et atténuation de leur caractère tecto nique utilisation de la saillie de allège et engagement de la fenêtre dans entablement pour constituer la travée et le goût pour la colonne li bre adossée Sur uvre un seul ar tiste Juan de Herreca Catherine Wilkinson engage dans la même voie montrant comment une exacer bation de la forme géométrique et des proportions mathématiques des ordres finit par faire style Au terme de ces enquêtes croi sées chronologiques philologiques syntaxiques stylistiques iconologiques loin apparaître comme un système stable les ordres de la Re naissance apparaissent comme un champ expériences et inventions image une culture qui cherche encore moins son ordre que son ex pression Pierluigi Leone de Castris Pittura del Cinquecento Napoli 15731606 ultima maniera Naples Electa 1991 360 p. 61 pl coul. nombreuses ill et bl La peinture du Cinquecento en Italie méridionale reste mal connue et son étude été véritablement en treprise que depuis une vingtaine années négligés par les sources traditionnelles de la littérature artis tique écrites en Italie Centrale les peintres ont rarement atteint une no toriété européenne et pouvaient pas ser pour trop souvent médiocres quant aux uvres leur dispersion ex trême et leur accès souvent difficile ont pu faire croire leur rareté En fait nombreuses erre cirées dans abondantes sources locales souvent restées en place dans des régions où

la peinture sacrée assumé un primat presque absolu ces uvres peuvent progressivement être regroupées il devient possible de reconstituer des carrières et de dégager des tendances stylistiques Paru après un autre vo lume consacré au premier tiers du siècle Giusti et Leone de Castris Forastieri Regnicoli La pit tura moderna Napoli nel primo Cinquecento Naples 1985) cet ou vrage constitue le troisième volet une nouvelle histoire de la peinture napolitaine au XV siècle les limites chronologiques retenues étendant cette fois de installation Naples du Flamand Hendricksz au premier séjour napolitain de Caravage Peu de peintures sujets profanes nous sont parvenues pour cette pé riode les peintres se voient avant tout commander des peintures de dé votion réalistes et didactiques aux contenus conformes aux prescrip tions ecclésiastiques issues du concile de Trente Si le type des plafonds caissons connaît des développements intéressants le décor fresque ne se ra en vogue partir des années 1590 avec arrivée de peintres issus des chantiers de la Rome de Sixte Les commandes en effet concernent avant tout des tableaux autels dé diés au saint patron ou la Vierge glorieuse selon les types chers aux diverses dévotions locales sur les quels se greffent souvent des repré sentations nouvelles Trinitas Terrestris ange gardien ..) qui se ré fèrent des prototypes plus anciens issus de compositions particulière ment appréciées Fréquemment re groupés dans des ateliers aux structures traditionnelles les peintres sont réunis avec autres catégories artisans au sein une corporation fondée en 1521 ils ne montreront la fin de la période un souci de promotion sociale et intellectuelle en associant des académies littéraire ou en accédant grâce leurs propres collections au rang amateurs Cobergher Sanrafede) essentiel du volume est consacré une étude des principales figures qui peuvent être réparties entre des courants souvent parallèles Favorisée par les tensions religieuses qui suivi rent les massacres de la saint Barthé lémy 1572) installation une véritable colonie flamande devait bouleverser le cours de la peinture napolitaine dominée alors par le co loris délicat de Silvestre Buono et de Giovan Bernardo Lama et par la furie serpentine de Marco Pino un Siennois disciple de Michel Ange et de Beccafumi imposant comme une voie médiane la manière fla

mande fut représentée notamment par Cornelis Smet de Malines Wen zel Cobergher Aerr Mytens et sur tout Direk Hendricksz Amsterdam ou Teodoro Errico Très marqué par Baroche introducteur du manié risme romain le plus moderne celui des Zuccari et des peintres de Caprarola ce dernier dont auteur réfute identification avec le mystérieux Maître des albums Egmont éla bora Naples un style tendre aérien et précieux mais aussi convaincant et dévot qui apparente souvent Spranger Pris comme modèle dès la fin des années 1580 il compta en particulier pour Girolamo Imparato er surtout Francesco Curia le plus brillant représentant napolitain du maniérisme international de la fin du siècle partir de 1589 le chan tier de la chartreuse de San Martino somptueusement ornée par des pein tres romains ou toscans Cesari Baglione Lilio ..) inaugurait la conversion des peintres locaux au grand décor fresque Accaparant les commandes aux années 1630 Belisario Corenzio en fut le plus bril lant praticien tandis après les pas sages de Pulzone Macchietti Balducci ou Roncalli Naples voyait élaboration une version méridionale du réalisme dévot de la fin du siècle représenté au même moment par Cesi Bologne ou Santi di Tito Florence Dernière floraison un maniérisme composite cette peinture sacrée ré formée eut pour protagonistes Ippolito Borghese Giovan Bernardino Azzolino et surtout Fabrizio Santafede qui se montra pourtant sensible exemple de Caravage Ne révélant aucun artiste majeur mais dégageant des tendances qui trouvent leurs équivalents au même moment dans autres foyers euro péens cet ouvrage parvient rendre intelligible une situation artistique particulièrement complexe Très abondamment illustré il offre un très riche corpus de reproductions oeuvres que on peut supposer peu accessibles et souvent difficilement photographiables On pourra cepen dant regretter incommodité de la mise en page le texte principal est émaillé de reproductions qui ne sont commentées que dans les notes ab sence de renvois numérotés aux illus trations rend la lecture continue particulièrement laborieuse Stéphane Loire Michelangelo Muraro II libro se condo di Francesco Jacopo dal Ponte Bassane G.B Verei Editrice distribué par Léo Oischki Flo-