Pablo Scharagrodsky (ed.). La invención del \"Homo Gymnasticus\". Fragmentos históricos sobre la educación de los cuerpos en movimiento en Occidente.

June 19, 2017 | Autor: Andres Reggiani | Categoría: Physical Education, Physical Culture, Physical Cultures and Sports
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Descripción

95 Hiver 2012

Association Francophone pour la Recherche en Activités Physiques et Sportives Président d’honneur : Paul Boyer Conseil d’administration Président : Gilles Bui-Xuân Secrétaire : Jean-Michel Peter Trésorier : Jacques Mikulovic Trésorier adjoint : Isabelle Joing Autres membres du CA : Ghislain Carlier, Geneviève Cogérino, Éric Dugas, Julien Fuchs, Jacques Gleyse (directeur de la revue Staps), Isabelle Joing, Jean-François Loudcher, Nancy Midol, Luc Robène, Anne Roger, Thierry Terret, Gerhard Treutlein et Christian Vivier. Membres d’honneur : Henri Boularand et Nancy Midol La revue Staps est diffusée en ligne en texte intégral sur www.cairn.info, portail de revues de sciences humaines et sociales, depuis le numéro 54 (2001/1) jusqu’au dernier numéro paru.

© Groupe De Boeck s.a., 2012 Éditions De Boeck Université Rue des Minimes 39, 1000 Bruxelles – BELGIQUE

Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Imprimé en Belgique ISSN 0247-106X Dépôt légal 2012/0074/066

ISBN 978-2-8041-6988-6

Sommaire

Éditorial, par Jacques Gleyse

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Thomas Bauer et Alexis Fredriksen La Légende du football : Georges Haldas, passeur d’émotions

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Jean-Marie Boudard et Jean-François Robin Pratiques de régulation didactique en Éducation Physique et Sportive et place des savoirs techniques : illustration à travers une étude de cas

23

Nicolas Lorgnier Stratégies de croissance de l’offre et différences statutaires : le cas des bases nautiques de la Côte d’Opale

43

Marcilio de Souza Vieira Les corps déconstruits dans la danse-théâtre de Pina Bausch

55

Jérémy Vanhelst, Laurent Béghin, Gilles Bui-Xuân et Jacques Mikulovic Évaluation de l’activité physique chez l’enfant en surcharge pondérale après un programme de réadaptation : le questionnaire contre l’accélérométrie

67

Gérard Fouquet, Jean-Michel Peter Création de l’ENEP à Paris en 1933 et formation des enseignants d’éducation physique sous la IIIe République

75

Recensions

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Appel à communication AFRAPS

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Appel à STAPS Thématique

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Éditorial 95

Je voudrais faire le bilan de plus de dix ans de direction scientifique de la revue STAPS à l’occasion de ce numéro d’hiver 2012. J’en profite pour remercier les membres du comité de rédaction Ghislain Carlier, professeur à l’I.E.P.R. de Louvain-la-Neuve, Geneviève Cogérino, nouvellement arrivée au sein de ce comité, professeur à l’Université de Picardie, tous deux spécialistes d’intervention en activités physiques, Jean Fournier enseignant-chercheur à l’Université de Paris X, Nanterre, spécialisé dans la psychologie du sport, Christian Vivier, professeur à l’Université de Besançon, qui malgré sa spécialisation en histoire du sport a accepté de prendre en charge la rubrique « Sciences humaines et sociales », Nancy Midol, très ancienne adhérente de l’AFRAPS, enseignante-chercheuse habilitée en anthropologie à l’Université de Nice, qui est depuis quelques semaines représentante du Conseil d’Administration de l’AFRAPS et responsable en tant que spécialiste du domaine de la rubrique « Anthropologie » au sein du comité de rédaction, Thierry Terret, professeur à l’Université de Lyon Claude Bernard, qui a représenté longtemps le Conseil d’Administration de l’AFRAPS au sein du comité et qui maintenant reste dans ce comité en tant que l’un des meilleurs spécialistes mondiaux de l’Histoire du Sport et de l’Éducation physique. Sans ces collègues dévoués et sans leur travail acharné rien n’aurait été possible. Dès mon arrivée à la tête de la revue, je me suis fixé (avec le Conseil d’Administration de l’AFRAPS et mandaté par lui) l’objectif que la revue soit indexée au plus vite par l’ISI Web of Science, plus tard par l’AERES et éventuellement dans Qualis (Amérique du Sud) et Scopus. Si cet objectif a été atteint pour Qualis, pour la banque de donnée des Universités étatsuniennes et partiellement pour Scopus, cela n’a pas été le cas pour l’ISI et pour la liste AERES STAPS. Pour ce qui est de la deuxième indexation, on sait qu’elle n’a rien à voir avec des données scientifiques, puisqu’au sein de la commission AERES tous les chercheurs en Sciences humaines ont validé l’indexation de STAPS, mais bien avec une concurrence (létale peut-être pour les STAPS telles qu’elles ont été créées initialement) d’associations (à laquelle nous tentons depuis quelque temps de mettre fin sans succès) et surtout des raisons affectives et idéologiques qui ne devraient pas être de mise dans le champ de la recherche. Par contre, pour ce qui est de l’indexation ISI, aujourd’hui elle nous est toujours refusée. La raison ne tient ni à la forme ni au contenu de STAPS, pas plus à la qualité des articles, mais simplement au fait que les articles n’en sont pas suffisamment cités dans des revues internationales indexées elles-mêmes (le serpent qui se mord la queue…). Je ne peux donc qu’inciter tous les auteurs qui ont publié dans STAPS, dès lors qu’ils publient dans une revue internationale indexée à citer DOI: 10.3917/sta.095.0005

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Éditorial 95

abondamment leurs articles publiés dans STAPS, s’ils souhaitent voir celle-ci indexée. J’appelle bien sûr les membres du Conseil d’Administration de l’AFRAPS, pour la plupart chercheurs confirmés, à en faire de même. C’est de ce processus que pourra peut-être venir l’indexation. Il n’est donc plus dépendant de ma volonté, ni de la qualité scientifique des articles publiés, pas plus que de la rigueur du comité de rédaction et des experts, qui ne doit toutefois pas être négligée, bien sûr. Mais les experts ont toujours été très pointilleux pour les articles à publier dans STAPS, peut-être même parfois trop puisque dans ces deux dernières années 80 % des articles soumis à STAPS ont été refusés. C’est dire le taux de sélectivité de la revue. Il ne faut d’ailleurs pas cacher les difficultés dans ce domaine. En effet, soit le niveau des articles est devenu trop faible pour permettre une publication, soit le niveau d’exigence des experts s’est élevé, en tout état de cause nous n’acceptons plus assez d’articles pour que l’on puisse être sûr que STAPS soit pérenne, dans les années à venir. Je crois savoir que cela est le cas de bon nombre de revues. Il est difficile d’écrire cela pour un directeur scientifique. Mais, qu’y faire. Tout ce qui pouvait être fait l’a été. Je ne n’ai pas le pouvoir d’exiger que les articles soient acceptés lorsqu’ils ont été refusés ou renvoyés à des modifications majeures par les deux experts sollicités, pas plus que celui d’élever le niveau des articles proposés à STAPS. En fait, on sait très bien maintenant que c’est la recherche de l’impact factor à tout prix qui conduit à ce désastre. Les revues les plus visées par les auteurs et notamment par les chercheurs confirmés sont celles qui ont un important I.F. Les revues non indexées ou à faible I.F. sont toutes désertées par les auteurs (un peu comme dans le processus d’accumulation capitaliste). Cette désertion conduit à la mort des revues non indexées ou à faible I.F. et à la saturation des revues à fort I.F. qui ne peuvent parfois plus publier les textes qui leur sont confiés (il m’a été dit plusieurs fois que certaines revues avaient trop de textes de la même zone géographique et ne voulaient plus les publier, non pas à cause de leur qualité mais à cause de la saturation du secteur). À l’inverse, les auteurs ne soumettent aux revues à faibles I.F. ou non indexées que des textes de qualité inférieure ou du moins qu’ils jugent comme tels et donc refusés par les experts, le plus souvent à juste titre. Bref, une nouvelle fois, c’est la quadrature du cercle ou le serpent qui se mord la queue. Certains trouveront cet éditorial bien pessimiste. Il ne l’est pas. En effet, il ne tient aujourd’hui qu’aux auteurs qui ont écrit dans STAPS que celle-ci trouve sa place dans les revues indexées ISI et qui sait AERES. Il suffit pour cela que ceux-ci citent massivement les articles publiés dans STAPS dans d’autres revues déjà indexées ou en cours d’indexation et le résultat devrait être rapidement atteint. Sans l’aide des auteurs, STAPS devra probablement mettre à court terme la clef sous la porte. Jacques Gleyse, Montpellier, le 20 février 2012.

5IPNBT#"6&3 .BÏUSFEFDPOGÊSFODFTÆM6OJWFSTJUÊEF Limoges '3&% 'SBODPQIPOJFm­EVDBUJPOm %JWFSTJUÊ m&" [email protected] "MFYJT'3&%3*,4&/ %PDUFVSSBUUBDIÊBV$4-' $FOUSFEFT 4DJFODFT EFMB-JUUÊSBUVSF'SBOÉBJTF m &" 6OJWFSTJUÊ1BSJT0VFTUm/BOUFSSF-B Défense

La Légende du football : Georges Haldas, passeur d’émotions

La Légende du football by Georges Haldas: a writing of the emotion 5ð÷õéû#éýíúr"ôíĀñû'úíìúñóûíö

RÉSUMÉ : L’écrivain et poète suisse francophone Georges Haldas puise dans l’éphémère la matière de

ses récits. Parler de football à travers la description d’un match, au même titre que les cafés ou les bons repas, consiste selon lui à s’immerger dans une des formes typiques de la vie sociale pour traduire, minutieusement, l’ensemble des émotions que l’on peut éprouver. À vrai dire, l’émotion, couramment définie comme un état de conscience complexe, brusque et momentané, s’accompagnant généralement de troubles physiologiques, trouve dans le sport ses lettres de noblesse. Toutefois, en revenant à l’étymologie du mot, Haldas lui en donne une dimension beaucoup plus métaphysique. "OBMZTFSDFUFYUFBUZQJRVF RVJOBEBJMMFVSTKBNBJTGBJUMPCKFUEVOFÊUVEFTBWBOUF FTUMPDDBTJPOEF mieux comprendre la signification culturelle des émotions sportives ainsi que la façon dont un écrivain travaille la langue pour les retranscrire. En s’appuyant principalement sur la génétique du texte (méthode d’analyse consistant à étudier les différentes phases de création d’une œuvre littéraire) et les sources historiques de la création littéraire, cet article tente de décrypter, entre l’émetteur et le récepteur, les étapes de construction d’un texte au service d’un temps retrouvé, celui d’un enfant allant, main dans la main du père, découvrir les bonheurs du stade. MOTS CLÉS : )BMEBT MJUUÊSBUVSFTQPSUJWF GPPUCBMM '$4FSWFUUF ÊNPUJPO ABSTRACT:5IF4XJTTQPFU'SFODITQFBLFS(FPSHFT)BMEBTESBXTGSPNUIFTIPSUMJWFEUIFTVCKFDUPG

IJTOBSSBUJWFT5PTQFBLBCPVUGPPUCBMMUISPVHIUIFEFTDSJQUJPOPGBNBUDI JOUIFTBNFXBZBTUIF cafés or the good meals, consists to understand one of the typical forms of the social life to translate, NJOVUFMZ BMMUIFGFFMJOHTUIBUXFDBOGFFM5IFFNPUJPO VTVBMMZEFGJOFEBTBDPNQMFY BCSVQUBOE NPNFOUBSZTUBUFPGDPOTDJPVTOFTT DPNJOHBMPOHHFOFSBMMZXJUIQIZTJPMPHJDBMUSPVCMFT GJOETJOUIF TQPSUJUTMFUUFSTQBUFOUPGOPCJMJUZ)PXFWFS CZSFUVSOJOHUPUIFFUZNPMPHZPGUIFXPSE )BMEBTHJWFT JUBNVDINPSFNFUBQIZTJDBMEJNFOTJPO"OBMZ[FUIJTBUZQJDBMUFYU XIJDIXBTOFWFSUIFPCKFDUPGB TDIPMBSMZBSUJDMF JTUIFPQQPSUVOJUZUPVOEFSTUBOEUIFDVMUVSBMNFBOJOHPGUIFTQPSUTGFFMJOHTBTXFMM BTUIFXBZBXSJUFSXPSLTUIFMBOHVBHFUPUSBOTDSJCFUIFN#ZMFBOJOHNBJOMZPOUIFUFYUVBMHFOFUJDT NFUIPEPGBOBMZTJTDPOTJTUJOHJOTUVEZJOHUIFWBSJPVTQIBTFTPGDSFBUJPOPGBMJUFSBSZXPSL BOEUIF IJTUPSJDTPVSDFNBUFSJBMTPGUIFMJUFSBSZDSFBUJPO UIJTQBQFSUSJFTUPEFDJQIFS CFUXFFOUIFUSBOTNJUUFS and the receiver, the stages of construction of a text to the « Past Recaptured », that of a child going UPEJTDPWFSXJUIIJTGBUIFSUIFIBQQJOFTTPGUIFTUBEJVN KEY WORDS:)BMEBT 4QPSUTMJUFSBUVSF GPPUCBMM '$4FSWFUUF FNPUJPO ZUSAMMENFASSUNG: Die Fußballlegende: Georges Haldas, einer der Emotionen befördert

%FS 4DISJGUTUFMMFS VOE 1PFU BVT EFS GSBO[ÕTJTDITQSBDIJHFO 4DIXFJ[  (FPSHFT )BMEBT  TDIÕQGU EBT .BUFSJBMTFJOFS&S[ÅIMVOHFOBVTEFN7FSHÅOHMJDIFO%JF#FTDISFJCVOHFJOFT'V“CBMMTQJFMT FCFOTP

DOI: 10.3917/sta.095.0007

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XJFEJFFJOFT,BGGFFTPEFSFJOFHVUFO&TTFOT CFEFVUFUGÛSJIO TJDIJOUZQJTDIF#FSFJDIFEFTTP[JBMFO -FCFOT[VCFHFCFO VNQFJOMJDIHFOBVNÕHMJDIF&NPUJPOFO[VÛCFSTFU[FO*OEFS5BU EJF&NPUJPO  ÛCMJDIFSXFJTFEFGJOJFSUBMTFJOLPNQMFYFS QMÕU[MJDIFSVOEWPSÛCFSHFIFOEFS#FXVTTUTFJOT[VTUBOE  EFSJN"MMHFNFJOFOWPOQIZTJPMPHJTDIFO4UÕSVOHFOCFHMFJUFUXJSE FSIÅMUJN4QPSUJISFO"EFMTCSJFG %FOOPDI JOEFNFSBVGEJF&UZNPMPHJFEFT8PSUFTIJOXFJTU HJCUFSJINFJOFXFJUBVTNFUBQIZTJTDIFSF%JNFOTJPO%JF"OBMZTFEJFTFTBUZQJTDIFO5FYUFT EFSÛCSJHFOTOPDIOJF(FHFOTUBOEFJOFSXJTTFOTDIBGUMJDIFO4UVEJFXBS FSÕGGOFUEJF.ÕHMJDILFJU EJFLVMUVSFMMF#FEFVUVOHTQPSUMJDIFS&NPUJPOFO VOEEJF"SUVOE8FJTFXJFEFS4DISJGUTUFMMFSEJF4QSBDIFCFBSCFJUFU VNEJFTF[VVNTDISFJCFO CFTTFS[VWFSTUFIFO*OEFNXJSVOTIBVQUTÅDIMJDIBVGEJF(FOFUJLEFT5FYUFT FJOF"OBMZTFNFUIPEF  VNEJFVOUFSTDIJFEMJDIFO1IBTFOEFS,SFBUJPOFJOFTMJUFSBSJTDIFO8FSLFT[VVOUFSTVDIFO VOEEJF IJTUPSJTDIFO 2VFMMFO EFS MJUFSBSJTDIFO ,SFBUJPO TUÛU[FO  XPMMFO XJS JO EJFTFN "SUJLFM WFSTVDIFO  [XJTDIFO4FOEFSVOE&NQGÅOHFSEJF&UBQQFOEFS,POTUSVLUJPOFJOFT5FYUFT[VFOUTDIMÛTTFMO EFS VOT JO FJOF XJFEFSHFGVOEFOF ;FJU WFSTFU[U  JO EFS FJO ,JOE )BOE JO )BOE NJU TFJOFN 7BUFS EJF (MÛDLTNPNFOUFEFT4UBEJPOTFOUEFDLU SCHLAGWÖRTER:)BMEBT 4QPSUMJUFSBUVS 'V“CBMM '$4FSWFUUF &NPUJPO RIASSUNTO : La leggenda del calcio: Georges Haldas traghettatore di emozioni

-PTDSJUUPSFFQPFUBTWJ[[FSPGSBODPGPOP(FPSHFT)BMEBTBUUJOHFOFMMFGGJNFSPMBNBUFSJBEFJTVPJSBDDPOUJ1BSMBSFEJDBMDJPBUUSBWFSTPMBEFTDSJ[JPOFEJVOBQBSUJUB BMMPTUFTTPUJUPMPEFJDBGGÍPEFJCVPOJ pasti, consiste secondo lui nell’immergersi in una delle forme tipiche della vita sociale per tradurre, NJOV[JPTBNFOUF MJOTJFNFEFMMFFNP[JPOJDIFTJQVÖQSPWBSF"EJSFJMWFSP MFNP[JPOF DPSSFOUFNFOUFEFGJOJUBDPNFVOPTUBUPEJDPTDJFO[BDPNQMFTTP CSVTDPFNPNFOUBOFP TJBDDPNQBHOBHFOFralmente a turbe psicologiche, trova nello sport le sue lettere di nobiltà. Tuttavia, ritornando all’eUJNPMPHJBEFMUFSNJOF )BMEBTHMJEÆVOBEJNFOTJPOFNPMUPQJÜNFUBGJTJDB"OBMJ[[BSFRVFTUPUFTUP atipico, che d’altronde non è mai stato oggetto di uno studio scientifico, è l’occasione per comprenEFSFNFHMJPJMTJHOJGJDBUPDVMUVSBMFEFMMFFNP[JPOJTQPSUJWFDPTÑDPNFJMNPEPDPODVJVOPTDSJUUPSF MBWPSBMBMJOHVBQFSSJUSBTDSJWFSMF"QQPHHJBOEPTJQSJODJQBMNFOUFTVMMBHFOFTJEFMUFTUP NFUPEPEBOBMJTJDPOTJTUFOUFOFMMPTUVEJBSFMFEJGGFSFOUJGBTJEJDSFB[JPOFEJVOPQFSBMFUUFSBSJB FMFGPOUJTUPSJDIFEFMMBDSFB[JPOFMFUUFSBSJB RVFTUPBSUJDPMPUFOUBEJEFDSJQUBSF USBMFNJUUFOUFFJMSJDFWFOUF MF UBQQFEJDPTUSV[JPOFEJVOUFTUPBMTFSWJ[JPEJVOUFNQPSJUSPWBUP RVFMMPEJVOCBNCJOPEJVOUFNQP  mano nella mano del padre, scoprire le felicità dello stadio. PAROLE CHIAVE:DBMDJP FNP[JPOF '$4FSWFUUF )BMEBT MFUUFSBUVSBTQPSUJWB RESUMEN : La leyenda del fútbol: Georges Haldas facilitador de emociones.

&MFTDSJUPSZQPFUBTVJ[P(FPSHFT)BMEBT TFJOTQJSBFOMPFGÎNFSPQBSBFMDPOUFOJEPEFTVTSFMBUPT Hablar de fútbol a través de la descripción de un partido, al igual que si hablara en un bar-café o de VOBCVFOBDPNJEB DPOTJTUFTFHÙOÊMFOTVNFSHJSTFFOVOBEFMBTGPSNBTUÎQJDBTEFWJEBTPDJBMUSBEVDJFOEPNJOVDJPTBNFOUF FMDPOKVOUPEFMBTFNPDJPOFTRVFTFQVFEBOFYQFSJNFOUBS"EFDJSWFSEBE MBFNPDJÓO EFGJOJEBDPSSJFOUFNFOUFDPNPVOFTUBEPEFDPODJFODJBDPNQMFKP CSVTDPZNPmentáneo, que se acompaña generalmente de disturbios fisiológicos, encuentra en el deporte sus MFUSBTEFOPCMF[B5PEBWF[RVF WPMWJFOEPBMBFUJNPMPHÎBEFMBQBMBCSB )BMEBTMFFOUSFHBVOBEJNFOTJÓONVDIPNÃTNFUBGÎTJDB"OBMJ[BSFMUFYUPBUÎQJDP RVFQPSMPEFNÃT KBNÃTIBTJEPPCKFUPEF VOFTUVEJPDJFOUÎGJDP FTMBPDBTJÓOEFDPNQSFOEFSNFKPSFMTJHOJGJDBEPDVMUVSBMEFMBTFNPDJPOFT EFQPSUJWBTBTÎDPNPUBNCJÊOMBNBOFSBFOMBRVFVOFTDSJUPSUSBCBKBMBMFOHVBQBSBSFUSBOTDSJCJSMB "QPZÃOEPTFQSJODJQBMNFOUFTPCSFMBHFOÊUJDBEFMUFYUP NÊUPEPEFBOÃMJTJTRVFDPOTJTUFFOFTUVEJBS

-B-ÏHFOEFEVGPPUCBMMù(FPSHFT)BMEBT QBTTFVSEÏNPUJPOT

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las diferentes fases de creación de una obra literaria) y las fuentes históricas de la creación literaria, FTUFBSUÎDVMPUSBUBEFEFDSJQUBS FOUSFFMFNJTPSZFMSFDFQUPS MBTFUBQBTEFDPOTUSVDDJÓOEFVOUFYUP BMTFSWJDJPEFVOUJFNQPSFDVQFSBEP BRVFMEFVOOJÒPRVFBWBO[B EFMBNBOPEFTVQBESF BEFTDVbrir las felicidades del estadio. PALABRAS CLAVES:)BMEBT MJUFSBUVSBEFQPSUJWB GÙUCPM '$4FSWFUUF FNPDJÓO

INTRODUCTION jŇ "V GPOE  QBSMFS EF GPPUCBMM  DFTU QBSMFS EFUPVUVOBTQFDUEFMIVNBOJUÊŇv"JOTJTFYQSJNF(FPSHFT)BMEBT   FOQBSBQISBsant une formule d’un de ses amis, décorateur de profession, qui lui sert de support pour définir sa Légende du football  $FUÊDSJWBJO FUQPÍUFTVJTTFGSBODPQIPOF  QVJTF dans l’éphémère la matière de ses récits pour remonter aux causes premières du sens afin d’en définir la part de relation voulue ou reUFOVF $MPVY      1BSMFS EF GPPUball consiste donc à s’immerger dans une des formes typiques de la vie sociale pour traduire, minutieusement, les émotions vécues lors d’un match. Même si le lecteur comprend vite la naUVSF EF DF QSPKFU  OPUBNNFOU BQSÍT BWPJS MV les deux ou trois premiers chapitres, il y adhère d’autant plus facilement lorsque Georges Haldas l’explicite : jŇ .BJT RVPO TF SBTTVSF  KF OF WBJT QBT NF mettre, ici, à raconter un match. Je me propose seulement de présenter une gamme d’émotions éprouvées, durant une rencontre, par le public. Des plus intimes, des plus cachées aux plus spectaculaires. Et même exploTJWFTŇv )BMEBT   

Pas étonnant que des spécialistes de littérature sportive, tels Henri Le Targat et Jean$MBVEF-ZMFJSF 

BJFOUDMBTTÊDFUUF’VWSF dans la troisième partie de leur anthologie intitulée « Le sport source émotionnelle ». À vrai dire, l’émotion, couramment définie comme un état de conscience complexe, brusque et momentané, s’accompagnant généralement de troubles physiologiques (palpitations, rougissement ou pâleur), trouve dans le sport ses lettres de noblesse (Jeu, 1977). Toutefois, en revenant

à l’étymologie du mot, Haldas lui en donne une dimension beaucoup plus métaphysique : «  le mot émotion […] ne signifie-t-il pas  : être mû hors de, transporté hors de ? Et par conséRVFOUŇ  EF TPJNËNFŇ v )BMEBT      L’écrivain précise, par exemple, que certaines QIBTFT EV KFV GPOU MJUUÊSBMFNFOU TPSUJS MF QVblic de ses gonds et, en connaisseur, il explore cet « infra-quotidien » des tribunes (Delbourg )FJNFSNBOO   "OBMZTFSDFUFYUF BUZQJRVF  RVJ OB EBJMMFVST KBNBJT GBJU MPCKFU d’une étude savante, est l’occasion de mieux comprendre la signification culturelle des émotions sportives ainsi que la façon dont un écrivain travaille la langue pour les retranscrire. En s’appuyant principalement sur la génétique du UFYUFmNÊUIPEFEBOBMZTFMJUUÊSBJSFRVJDPOTJTUF à étudier les différentes versions de l’écriUVSF EVO UFYUF KVTRVÆ TB QVCMJDBUJPO m FU MFT sources de la création romanesque, cet article tente de décrypter, entre l’émetteur et le récepteur, les étapes de construction d’un texte au service d’un temps retrouvé, celui d’un enfant allant, main dans la main du père, découvrir les bonheurs du stade.

1. LE POÈTE AUX CRAMPONS Lorsque paraît La Légende du footballFO  on pourrait croire que l’écrivain cède à un effet de mode. La notion de « légende » appliquée au domaine sportif est devenue un topos du KPVSOBMJTNFFUMPVWSBHF QVCMJÊRVFMRVFTNPJT avant le coup d’envoi de la coupe du monde en &TQBHOF TFNCMFOFQBTZÊDIBQQFS$FTUTBOT doute pour cette raison que la nouvelle chronique haldassienne trouve une tribune inédite dans la célèbre émission télévisée de Bernard Pivot, Apostrophes, au cours de laquelle l’écrivain

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tente de faire entendre sa voix au milieu des TQPSUJGT FU KPVSOBMJTUFT DPOWJÊT TVS MF QMBUFBV1. Mais la lutte est inégale : les considérations mélancoliques et métaphysiques qu’Haldas perçoit dans la discipline ont tôt fait d’être supplantées par les analyses des spécialistes sur les caractéristiques techniques des équipes nationales et l’histoire de la compétition. Pourtant, les relations entre Haldas et le football sont loin d’être anecdotiques. L’écrivain fait très tôt l’apprentissage du ballon rond avec ses camarades sur la Plaine de Plainpalais, où il acquiert rapidement un solide esprit d’équipe et un talent certain qui lui vaut d’être repéré par un célèbre KPVFVSEFMÊQPRVFŇMFHBSEJFOEFCVUEVNZUIJRVF'$4FSWFUUF$FTUTVSMFTSFDPNNBOEBUJPOTEFDFEFSOJFSRV)BMEBTSFKPJOUMÊRVJQF KVOJPSEFTjŇHSFOBUTŇvPÜJMPDDVQFMFQPTUFEJOUFSESPJU4POFOHPVFNFOUQPVSMFTQPSUFTUUFM qu’il envisage sérieusement une carrière dans MBEJTDJQMJOFEBVUBOURVFMFKFVOFIPNNFOF brille pas particulièrement par ses résultats scolaires. Pourtant, contre toute attente, c’est sa SFODPOUSF BWFD "MCFSU #ÊHVJO3 qui scelle son destin littéraire et le décide à laisser ses cramQPOT BVY WFTUJBJSFT *M OPVCMJF OÊBONPJOT KBNBJT TB QBTTJPO EF KFVOFTTF RVJM ÊWPRVF GSÊquemment au fil de ses chroniques et c’est tout naturellement que légende et football s’entrelacent sous sa plume en regard de la glorieuse époque du club genevois. Le texte s’inscrit dans la lignée de La Légende des cafésQBSVFDJORBOTBVQBSBWBOU FO RVJ ouvrait ce que l’on peut appeler le « cycle des MÊHFOEFTŇvEBOTM’VWSFE)BMEBT 'SFESJLTFO      %FVY BVUSFT SÊDJUT WPJFOU MF KPVS  UPVTQBSVTDIF[-§HFE)PNNF ÆRVJMÊDSJWBJOSFTUFGJEÍMFKVTRVÆTBNPSUŇMVOFO  La Légende des repas MBVUSFFO La Légende de Genève. L’ouvrage se distingue par sa relative

brièveté  : des chapitres plus courts pour seulement cent trente pages contre près de deux cent cinquante en moyenne pour les premières chroniques. Le choix du titre n’est pas anodin et suggère qu’Haldas situe son texte dans une perspective différente de celle de ses «  chroOJRVFTŇ v QSÊDÊEFOUFT +PSEJ    "MPST RVF les «  chroniques  » désignent un certain type de récit rapportant des faits authentiques dans l’ordre de leur succession et mettant en scène des personnages réels ou imaginaires, les « légendes  » obéissent à un régime sensiblement différent  : elles ne reflètent pas l’ordre chronologique des événements mais celui, plus capricieux et aléatoire, de la mémoire. Dans un entretien que l’écrivain a bien voulu nous acDPSEFSm-F.POUTVS-BVTBOOF ŇBPÚUm  il a précisé faire la distinction entre ses Légendes et ses Chroniques par une « tonalité » différente qu’il a voulu apporter. Les dimensions picturale et musicale du terme suggèrent que l’écriture de la première s’effectue sur un autre registre. Le mot « légende » stimule l’imaginaire et place le récit sous le signe du merveilleux, de l’épique, puisant sa matière au cœur de l’enGBODF ­UZNPMPHJRVFNFOU  MB MÊHFOEF FTU jŇ DF RVJEPJUËUSFMVŇvFUDPOTUJUVBJUBV.PZFO§HF la bonne lecture, celle de la vie des saints, qui devait aider le lecteur à atteindre un modèle de vie et de conduite calqué sur celui d’êtres vertueux aux talents exceptionnels. Toutefois, la seconde partie du titre est surprenante en regard EFMÊWPMVUJPOEFMBGPSNFMÊHFOEBJSF"TTPDJFS un mot aux accents si fortement évocateurs au football revient d’une certaine manière à marier la Belle à la Bête, car la matière ludique et populaire que constitue cette activité sportive ne semblait guère prédisposée à servir les intérêts de la légende sans le développement du spectacle sportif survenu à la fin du XIXe siècle

1 Apostrophes jŇ'PVGPPUCBMMŇv 1BSJT "OUFOOF ÊNJTTJPOEVNBJ BWFDMBQBSUJDJQBUJPOEF.JDIFM%FOJTPU (FPSHFT)BMEBT  .JDIFM)JEBMHP 'MPSFODF3JNCBVMU 5IJFSSZ3PMBOE +BDRVFTEF3ZTFXJDL +FBO5JHBOB 'SBOÉPJT5IÊCBVEFU+BDRVFT5IJCFSU  7BTUFFTQBDFWJFSHFFOGPSNFEFMPTBOHFTJUVÊBVD’VSEF(FOÍWF EÊWPMVBVYNBOJGFTUBUJPOTEFUPVUFTTPSUFT$FTUÊHBMFNFOUÆDFU FOESPJURVFMFTKPVFVSTEV'$4FSWFUUFTFOUSBÏOBJFOUBVGPPUCBMMSVHCZBWBOUEFQSBUJRVFSMFGPPUCBMMBTTPDJBUJPO #FSMJF     "MCFSU#ÊHVJO 

ÊDSJWBJOFUFTTBZJTUFTVJTTF GPOEBUFVSEFMBSFWVFCahiers du Rhône  EÊGFOEBOUMFTÊDSJWBJOTGSBODPphones contemporains, il succède à Emmanuel Mounier à la tête de la revue Esprit4BUIÍTFTVSL’Âme romantique et le rêve influencera durablement la pensée critique et littéraire.

-B-ÏHFOEFEVGPPUCBMMù(FPSHFT)BMEBT QBTTFVSEÏNPUJPOT

-Ë(FSNBJO5ÊUBSU  $FVYDJPOUQFSmis de mettre en avant les valeurs positives dont le sport moderne est porteur, en particulier le football, pour lequel l’engouement populaire associé aux prouesses techniques et à la personnalité de certains athlètes ont constitué un terreau privilégié à l’épanouissement de la notion EF MÊHFOEF $F QSPDFTTVT SFMÍWF BJOTJ EBWBOtage d’une « transfiguration du banal » (Danto,  RVFEVOHFOSFMJUUÊSBJSFCJFOBSSËUÊ-B légende met en place, d’une part, un « système TÊNJPMPHJRVFTFDPOEŇv #BSUIFT   FO NBKPSBOUMBTJHOJGJDBUJPOQSFNJÍSFEVTJHOFUFM RVF MB EÊGJOJ 'FSEJOBOE EF 4BVTTVSF 

 FU elle détermine, d’autre part, une posture singulière de l’écrivain en impliquant des techniques d’écriture spécifiques. En outre, elle induit un rapport singulier avec le lecteur qui constitue, in fine, une autre façon de se raconter à travers le prisme du football. Dans son étude sur Le Légendaire au XIXe  siècle  $MBVEF .JMMFU MB EÊGJnit comme un « dispositif poétique de […] soudure du mythe et de l’Histoire, de la religion et de la politique » qui a pour finalité « la fondation de la communauté dans son unité  » (5). La légende apparaît comme la manifestation d’un processus plus large qu’est le légendaire : elle en est une composante mais ne peut y être assimilée. La mise en valeur de la notion de legenda fait une place importante à la lecture et interroge la place du lecteur au sein de ce récit. En effet, le spectacle sportif assimilé à une messe par Haldas représente les grands ressorts dramatiques de l’existence  : défaite, triomphe, EPVMFVS  KPJF  FTQÊSBODF FU DSBJOUF &O UBOU que spectacle se suffisant à lui-même, le sport se rapproche des diverses formes et tonalités du théâtre, avec ses unités de lieu, de temps et d’action. Il se prête parfaitement à la légende telle que nous venons de la définir. On peut dire qu’Haldas apporte un regard nouveau pour écrire le sport, selon la classification étaCMJF QBS 1JFSSF $IBSSFUPO 

 DFMVJ EJOtégrer le lecteur dans le lacis de son raisonneNFOUFUEFTFTQSPQSFTÊNPUJPOT%PÜDFKFV

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de construction sur les pronoms personnels, TPSUFEFWBFUWJFOUFOUSFMFjŇKFŇv MFjŇPOŇv MF « vous » et le « nous ». Il opère un changement de voix narrative faisant pénétrer le lecteur à MJOUÊSJFVSEVSÊDJUKVTRVÆMFGBJSFFOUSFSEBOT la peau d’un personnage. Le chapitre «  En lever de rideau » est à ce titre exemplaire. Il utilise la première personne pour décrire son exQÊSJFODFTVSMFUFSSBJO jŇ+FWFVYEJSF KFOBJ GBJU MFYQÊSJFODF  KBJ MF TPVWFOJS USÍT QSÊDJTŇ v  33). Puis, il généralise son propos par l’intermédiaire de la première personne du pluriel jŇ2VJÊUBJFOUQPVSOPVT KPVFVSTNJOJBUVSFTFU futurs spectateurs », 33) et du pronom « on » RVJ NBSRVF MJOEÊUFSNJOBUJPO EV TVKFU jŇ 0O devient tout à coup plus léger », « On se sent […] invincible », 33). L’utilisation de ce morphème est ambiguë puisqu’il masque l’identiUÊEVTVKFUBVRVFMJMSFOWPJFFUQBSUJDJQFÆFTtomper les frontières entre l’énonciateur et un groupe indéfini. Dominique Maingueneau rapQFMMFRVFMFHMJTTFNFOUEFjŇKFŇvBVjŇPOŇvQFSmet de passer sans la moindre rupture narrative EFMFYQÊSJFODFTJOHVMJÍSFÆMBHÊOÊSBMJUÊ   9). L’écrivain effectue ainsi une subtile transition qui lui permet d’inclure progressivement le lecteur à l’histoire qu’il raconte. Enfin, il fait intervenir la deuxième personne du pluriel, s’adressant cette fois directement à un interlocuteur : « vous saisissant de la balle […] vous EÊNBSSF[ÆUPVUFBMMVSFŇv  -FYQSFTTJPO jŇWPVTËUFTDFKPVFVSŇv  BDIÍWFEFGBJSFEV narrataire un personnage à part entière et rapproche cette figure littéraire du lecteur réel qui, par un phénomène d’identification, finit par se confondre avec lui. Le passage du passé au présent ainsi que le glissement d’une narraUJPODFOUSÊFTVSMFjŇKFŇvÆVOTZTUÍNFRVJTFGforce de dissoudre la présence de l’énonciateur perturbent le fonctionnement du schéma de communication émotionnelle. L’efficacité oratoire repose sur l’implication du lecteur dans le récit par des prises à témoin par le biais d’un dialogue fictif dirigé dans lequel l’écrivain fait les questions et les réponses ou soulève des interrogations qui n’appellent aucune réplique.

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Haldas emprisonne son auditoire dans une rhétorique qui doit le convaincre et l’inciter à (ré) agir. Pour s’assurer l’audience la plus large possible, la légende haldassienne ménage les contraires, mêle la culture élitiste à la culture QPQVMBJSF KPVFTVSMFTSFHJTUSFTEFMBOHVFUBOtôt soutenus, tantôt familiers, sollicite l’imaginaire en restant ancrée dans le réel. La simplicité du lexique ainsi que les stratégies de récupération des lecteurs non initiés confèrent aux récits une apparente accessibilité, renforcée par un usage intensif de la ponctuation qui permet d’aérer le texte, de ralentir la lecture, de ménager des pauses. Haldas anticipe les réactions de son lecteur, réclame de lui une participation active : il le prend à parti, mobilise ses connaissances et, le cas échéant, l’initie à certaines réalités, remplissant ainsi une fonction didactique. Par son refus constant d’une identité à réTJEFODF GJYF  MBVUFVS OFTU KBNBJT MÆ PÜ MPO QPVSSBJUTBUUFOESFÆMFUSPVWFS$FQFSNBOFOU brouillage des référents, cette « mouvance obTFTTJPOOFMMFŇ v -PQSFOP      RVJ DBSBDtérise sa vie et son œuvre, révèlent une écriture tourmentée, torturée, un corps à corps BWFD MF MBOHBHF EPOU MÊDSJWBJO OF TPSU KBNBJT totalement indemne, tant le passage du vécu au dit implique un « décalage », une « mutilaUJPOŇv VOFjŇEÊQFSEJUJPOŇv "NTUVU[    L’expérience footballistique d’Haldas se ressent KVTRVFEBOTTPOÊDSJUVSFQBSMÊQSFVWFQIZTJRVF nécessaire qu’elle implique et qui permet de EÊKPVFSMFTSVTFTEVOMBOHBHFJNQBSGBJU.BJT à la différence du boxeur qui, lui, affronte son adversaire en combat singulier, Haldas cherche en son lecteur un coéquipier, un partenaire. Le choix d’un sport collectif, plutôt que celui d’un sport individuel, facilite la métaphore. Haldas tente ainsi de faire circuler la parole comme le GPPUCBMMFVSMFCBMMPO*MOBQFVUËUSFKBNBJTSFOPODÊÆTBQBTTJPOEFKFVOFTTFRVJMBTVCUJMFNFOUDPODJMJÊFBWFDTBWPDBUJPOQPÊUJRVF4VSMF UFSSBJOEFMBMJUUÊSBUVSF JMPDDVQFUPVKPVSTTPO

poste d’inter-droit : il a une fonction de récupérateur et de passeur en créant des espaces dans le champ miné du langage pour faire naître en son lecteur un état d’esprit favorable, l’engager sur une voie qui lui permettra de « filer à son tour vers les buts  ». À Bernard Pivot, Haldas confiait qu’une ouverture au football était le fruit d’une « invention », d’une « inspiration » et constituait « une incitation à la liberUÊŇv$FUUFQSPQSJÊUÊGBJUEFMÊDSJWBJOVOjŇMJCÊSBUFVSŇvFUMFSBQQSPDIFEFTIÊSPTMJT[UJFOTEPOU 7MBEJNJS+BOLÊMÊWJUDIBNPOUSÊMFSÔMFEBOTMF QSPDFTTVTEFEJGGVTJPOEFTMJCFSUÊT   

2. UNE ÉCRITURE MINUTIEUSE ET ÉLASTIQUE Pour comprendre la façon dont Haldas tente de décrire l’ensemble des émotions vécues lors d’un match de football, encore faut-il étudier les phases d’élaboration de son écriture en nous appuyant sur la démarche d’analyse utilisée en génétique textuelle par plusieurs chercheurs comme Bernard Brun, par exemple, spécialiste de l’œuvre et plus particulièrement EFTDBSOFUTEF.BSDFM1SPVTU$FUUFNÊUIPEPMPgie repose sur l’hypothèse selon laquelle toute œuvre s’élabore dans une diachronie variable selon les auteurs et les textes, et qui peut être plus ou moins définie a posteriori (Richaudeau, 1995). Le généticien s’appuie sur ce qu’on apQFMMF MBWBOUUFYUF 'FOPHMJP  

 Æ TBWPJS l’ensemble des brouillons successifs qui ont été nécessaires à l’auteur pour composer sa version finale et permettent de mieux cerner son style, la longueur de ses phrases, le choix de ses NPUT FU MF USBWBJM EF TB QPODUVBUJPO 7ÊSJUBCMF support sur lequel est arrêtée toute une série de métamorphoses (hésitations, reprises, raUVSFT  TVQQSFTTJPOT PV SBKPVUT  FUD

 MBWBOU texte constitue un espace de travail privilégié pour comprendre le travail psychique, cognitif et gestuel de l’écrivain. En ce qui concerne la poétique haldassienne, elle s’élabore suivant un rythme régulier en trois temps. Le premier représente la version primitive du texte à venir

-B-ÏHFOEFEVGPPUCBMMù(FPSHFT)BMEBT QBTTFVSEÏNPUJPOT

(figure  1)  : il s’agit d’une écriture «  fleuve  », sans ponctuation, consignée sur de petits carnets à spirales (9 x 11,7  cm) d’une cinquantaine de pages chacun, écrits au crayon à papier FU OVNÊSPUÊT EF * Æ 7 6OF GPJT MB SÊEBDUJPO BDIFWÊF  MÊDSJWBJO SFDPQJF DF QSFNJFS KFU TVS EFTGFVJMMFT"ÆDBSSFBVYFUTFMJWSFÆVOJNQPStant travail de remaniement et de correction. $FUUF QSFNJÍSF DPQJF  NBOVTDSJUF  FTU DPNQPsée de 150 feuillets avec des corrections en trois

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couleurs (rouge, bleu, noir). Enfin, une version tapuscrite est élaborée par les soins d’une secréUBJSF 7VJMMFVNJFS   BWBOUEËUSF une dernière fois contrôlée par lui et de subir, MF DBT ÊDIÊBOU  RVFMRVFT BKVTUFNFOUT $FUUF deuxième copie, dactylographiée, est relativement proche de la précédente, composée de QBHFT Y ŇDN PÜMFTEFSOJÍSFTDPSrections sont clairement identifiables (avec touKPVSTMFTUSPJTNËNFTDPVMFVST 

Figure 1. Les Carnets de La Légende du football Bibliothèque de Genève, fonds Georges Haldas : versement [2009/9]

Les différentes phases de cette écriture font clairement apparaître les efforts déployés par l’écrivain pour circonscrire au plus près la part des émotions relatives à sa passion du football. Les précisions apportées dans le choix du vocabulaire permettent de mettre en évidence l’importance de la dimension sensible et perceptible, un peu à la façon d’un Jean Prévost, tant dans la pratique que dans l’observation du KFV%BOTMFUSPJTJÍNFDIBQJUSFQBSFYFNQMF JM remplace l’expression générale « nos habits »,

figurant initialement dans les premiers carnets, QBSjŇOPTDVMPUUFTFUOPTNBJMMPUTŇv GJHVSFŇ

 formule plus précise, mieux adaptée au domaine sportif et qui lui rappelle inévitablement ses souvenirs de collégien. La terminologie spécifique prend tout son sens pour le pratiquant qu’il était, et l’on peut rapprocher, ici, Georges Haldas d’Henry de Montherlant  ; ce dernier ayant lui-même pratiqué le football pendant son enfance et qui écrivit des poèmes élogieux comme celui sur les chaussures, dont le dernier

 #JCMJPUIÍRVFEF(FOÍWF GPOET(FPSHFT)BMEBTŇWFSTFNFOU

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vers est on ne peut plus explicite : « Je suis péOÊUSÊEVOFUFMMFÊNPUJPORVFKFNFTFOTCSÚMÊ KVTRVBVGPOEEVD’VS v  $FDIBOHFNFOU de vocable satisfait Georges Haldas qui, en

écrivain de la minutie, le conservera dans la version finale (13). Par ailleurs, on peut observer EBOTMBWFSTJPOUBQVTDSJUFRVJMBKPVUFMBEKFDUJG qualificatif «  écœurante  » pour exprimer son

Figure 2. Première copie sur feuille A4 (manuscrit) Bibliothèque de Genève, fonds Georges Haldas : versement [2009/9]

-B-ÏHFOEFEVGPPUCBMMù(FPSHFT)BMEBT QBTTFVSEÏNPUJPOT

propre ressenti face au dégoût des excréments DBOJOTKPODIBOUMBQMBJOFEF1MBJOQBMBJT$FUUF précision permet de caractériser la sensation et de donner au souvenir une certaine présence

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et une actualité qui le rendent plus touchant et participent à restituer toute la primeur des ÊNPUJPOT SFTTFOUJFT BMPST $FMB TF DPOGJSNF  dans l’extrait analysé, par le remplacement du

Figure 3. Deuxième copie sur feuille A4 (tapuscrit) Bibliothèque de Genève, fonds Georges Haldas : versement [2009/9]

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mot « impressions » par celui de « sensations » GJHVSFŇ 

 MFRVFM BDDFOUVF MF DÔUÊ LJOFTUIÊTJRVF$FTSFTTFOUJTRVJMNBUÊSJBMJTFTVSMFQBQJFSmPVEBOTMFMBOHBHFmDPOTUJUVFOUDFRVPO pourrait appeler les racines de l’émotion. 7ÊSJUBCMF USBWBJM EPSGÍWSF  MF TUZMF E)BMdas modèle une langue qui n’a d’autre but que celui de rendre compte d’une réalité proGPOEFFUQSPEJHJFVTFNFOUEZOBNJRVF$PNNF MBÊDSJU+BDRVFT$PNJODJPMJ )BMEBTÊSJHFVOF œuvre sur la base de phrases qui « éclatent, se scindent, s’atomisent de sorte que chaque mot, chaque syntagme reçoive son exacte scintillaUJPOŇv   -BGPSNFMÊHFOEBJSF DPOUSBJrement à la chronique, doit aller plus directement au fait, au détriment de digressions qui retarderaient ou alourdiraient le propos initial. $FUUFSJHVFVSEBOTMÊDSJUVSFTFUSBEVJUQBSEF nombreuses corrections par suppressions de DFSUBJOTQBTTBHFTKVHÊTSÊQÊUJUJGTPVJOVUJMFTBVY ZFVYEFMÊDSJWBJO$FUUFSÊEVDUJPOÆMFTTFOUJFM permet également de conférer au discours une dimension dynamique qui s’accommode parfaitement à la pratique du football. Le travail sur la langue permettant de circonscrire les émotions ressenties trouve un prolongement dans l’élasticité de son écriture. En effet, le temps semble parfois se dilater lorsque l’écrivain utilise des moyens démesurés pour raconter un événement banal ou circonstanciel. Le chapitre sur le « drame du penalty » illustre bien ce propos. Le choix d’un mot si lourd asTPDJÊÆVONPNFOUGPSUEVKFVUSBEVJUUPVUFMB charge émotionnelle dont ce dernier est porUFVS "MPST RVF MF DPVQ EF QJFE EF SÊQBSBUJPO constitue un moment bref au cours d’une rencontre et que ses effets sont presque instantanés, Haldas en décrit sur plus de huit pages les différentes phases, signant là un des chapitres les plus longs du livre. Il multiplie les compaSBJTPOT KPVFTVSMBMUFSOBODFEFTQPJOUTEFWVF  passant de son propre regard à travers des remarques intimes, à celui du tireur, du gardien et du spectateur. Le suspens est entretenu par des effets de retours en arrière, des tournures

interrogatives qui tiennent le lecteur en haleine, EFTKVYUBQPTJUJPOTEJODJTFT EFTSFKFUTEVWFSCF FOGJOEFQISBTFPVEFTJOWFSTJPOTEVTVKFUŇ «  Que si, au contraire, n’était pas patente la faute, ni indiscutable, et que paraît trop séWÍSF  JOKVTUF  BSCJUSBJSF FU NËNF TFDSÍUFNFOU partisane la décision de l’arbitre, bref, s’il se glisse la moindre équivoque quant à la légitimité de la sanction, c’est sur le terrain luimême, comme dans le public, l’enfer que WPVTJNBHJOF[ŇDSJT JOKVSFT WPDJGÊSBUJPOT BOBUIÍNFT SÊDSJNJOBUJPOTŇv  

Le recours à la parenthèse permet également de rallonger la durée de l’instant à travers des expressions comme « [m]ais que le lecteur, JDJ VOJOTUBOU WFVJMMFCJFOOPVTTVJWSFŇv   ou encore « arrêtons-nous un instant à un derOJFSEÊUBJMŇv  -ÊDSJWBJOKPVFBWFDMFTOFSGT EFTPOMFDUFVSFOSFUBSEBOUUPVKPVSTMFEÊOPVFNFOUEFMBDUJPOŇBMPSTRVFMFKPVFVSBNPSDF les premiers pas de son tir, il suspend le cours EVKFVFUGPDBMJTFTPOBUUFOUJPOTVSMFHBSEJFOŇ « [m]ais au cours de cette accélération, précédant le tir, voyons un peu ce qui se passe du côté du gardien. En essayant, une seconde, de nous mettre à sa place » (91). Il divertit l’attention du lecteur par des considérations incongrues sur la météorologie ou la mythologie et WBKVTRVÆDJUFS1JOEBSFBMPSTRVFMBUFOTJPOEV penalty devrait appeler à une extrême concenUSBUJPO TVS MFOKFV 1BS BJMMFVST  )BMEBT USBOTpose dans son écriture la technique du ralenti utilisée lors des retransmissions télévisées : « on SFTUFDMPVÊTVSQMBDFŇv 

ÊDSJUJM Outre l’intérêt de figurer l’immobilisation du temps ou, plus exactement, la « dilatation progressive » de sa rêverie, comme dirait Gaston Bachelard (177), ce procédé lui permet de rendre visible l’invisible tout en portant un KVHFNFOUEFWBMFVSFUVOFFYQFSUJTFTVSMÊWÊOFNFOU %JBOB  )BMEBTGBJUTVCJSÆMBSÊBlité une extension temporelle, insistant sur « le temps infini [qui] sépare le moment, pourtant imminent, où l’arbitre va, d’un coup de sifflet, EPOOFSMFGFVWFSUŇv  -BEÊGPSNBUJPO

-B-ÏHFOEFEVGPPUCBMMù(FPSHFT)BMEBT QBTTFVSEÏNPUJPOT

constitue un élément central dans le procesTVT EF GPSNBUJPO EFT MÊHFOEFT FU "SOPME 7BO (FOOFQ   B KVTUFNFOU EÊTJHOÊ DF QIÊnomène d’élasticité sous le néologisme de «  temporation  ». L’élasticité de la durée s’accompagne de temps à autre d’un étirement de l’espace : la distance qui sépare le point de QFOBMUZ EF MB DBHF EV HBSEJFO QBTTF EFT PO[F mètres réglementaires à cent mètres du point de vue du tireur. L’écart entre la brièveté de l’instant et les moyens de son expression est fonction de l’intensité d’un tel événement vécu QBSMFTVQQPSUFS$FTQSPDÊEÊTEFEJTUPSTJPOOF se font pas sans une transformation de la réalité comme lorsque le gardien se métamorphose, sous la plume de l’écrivain, en « une araignée géante ou pareille au dieu indou Çiva, pourvu de six bras » (90). La mise à l’épreuve des repères spatio-temporels a des répercussions sur la réalité historique du récit qui se trouve modiGJÊFQBSMFTFGGFUTEFDFEÊDBMBHF$PNNFMFSFmarque Roland Barthes à propos du mythe, la fonction de la légende « est de déformer, non EFGBJSFEJTQBSBÏUSFŇv  FU)BMEBTQBSWJFOU de façon admirable à l’illustrer à travers l’épisode de ce penalty. La lecture de ce passage invite également à se représenter le terrain de football comme un lieu propice où se mobilisent les sens, un endroit singulier où s’installent des «  corSFTQPOEBODFTŇ v IPSJ[POUBMFT FOUSF MFT TFOTBtions. Dans la veine poétique d’un Rimbaud jŇ 7PZFMMFTŇ v FO   PV EVO #BVEFMBJSF jŇ$PSSFTQPOEBODFTŇvEBOTLes Fleurs du mal en 

EFVYBVUFVSTQBSUJDVMJÍSFNFOUBQQSÊDJÊT de Georges Haldas, ne peut-on pas envisager cet espace sportif, à l’instar des mises en scène des plaisirs nautiques à la fin du XIXeŇTJÍDMF 7JWJFS 3FOBVE 

DPNNFVOMBCPSBUPJSFEBTTPDJBUJPOTjŇTZOFTUIÊUJRVFTŇvŇ /FQFVUPOQBT aussi le concevoir comme un endroit de tout premier ordre où les impressions visuelles, sonores, tactiles, olfactives et gustatives s’éveillent les unes aux autres, du moins si l’on se place TPVT MF TJHOF EF +BOLFMFWJUDI MPSTRVJM ÊDSJUŇ 

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« [l]a spontanéité émotionnelle et volcanique de l’imagination l’emporte sur les facultés analytiques et démonstratives de l’entendement »   Ň &OFGGFU DFQSPDFTTVTEFUSBOTMBtion semble s’adresser aussi bien au lecteur qu’au spectateur, chacun se trouvant modifié dans son être par les troubles provoqués et le sens suggéré à chaque scène du match de football, dans chaque mouvement ou réaction des KPVFVST

3. LES SOURCES HISTORIQUES DE LA LÉGENDE Lorsqu’on s’interroge sur le geste créateur, outre la phase d’élaboration de l’écriture (comme en génétique textuelle), il est aussi important, si ce n’est fondamental, d’analyser la réalité contextuelle dans laquelle l’écriWBJO B ÊWPMVÊ 4J ÊDSJSF DFTU USJFS  DPNNF MF TVHHÍSF 'SBOÉPJT .BVSJBD 

 JM DPOWJFOU de déterminer les images fortes qu’un auteur a conservées dans ses différentes expériences pour construire, via divers schémas narratifs, un autre réel. La question de la transposition est, ici, intimement liée à celle de la métaphore par laquelle l’écrivain recompose un vécu et transfère un souvenir (Ricœur, 1975). /PVCMJPOTQBTRVFMBGJDUJPOFTUVOFTJNVMBUJPO du réel, une manière de toucher du doigt, de voir et d’expérimenter une situation non vécue réellement  ; elle représente l’une des modalités inhérentes à l’être humain par laquelle il perçoit, apprend, comprend et connaît le NPOEF 4DIBFGGFS    1PVS BOBMZTFS VOF œuvre littéraire, comme La Légende du football, JMGBVUEPODQBSUJSEVNBUÊSJFMPCKFDUJG TPVWFnirs d’enfance, faits historiques, figures marquantes, etc.) et identifier le type de transposition privilégié par l’auteur (déplacement, permutation ou renversement, changement d’époque, condensation, addition, amplification, etc.) pour comprendre la façon dont il l’utilise comme outil fictionnel ou légendaire. Dans cette perspective, on peut dire que le texte prend appui sur le club phare de Genève :

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MF'$4FSWFUUF.ËNFTJMFTDPVMFVSTEFDFDMVC sont relayées au second plan, voire en filigrane mDBSTPOQSPKFUFTUBWBOUUPVUEFQBSMFSEVGPPUball dans une perspective universelle en opposant deux équipes fictives et anonymes, les SPVHFTDPOUSFMFTCMBODTm FMMFTTPOUOÊBONPJOT omniprésentes et constituent pour ainsi dire la toile de fond du récit. En fait, Haldas évoque MF'$4FSWFUUFÆUSBWFSTTFTHSBOETKPVFVSTDBS DFTUVOQSPDÊEÊDMBTTJRVFDIF[MVJEFTFGBJSF le porte-parole des êtres qui ont animé et façonné l’association sportive. Mettre ces individus en légende lui permet de faire revivre l’hisUPJSF FU MB TQMFOEFVS EV DMVC $FTU QPVSRVPJ il l’évoque, par exemple, à travers le talent du « buteur souriant » Raymond Passello (Ducret,   Ň « Mais le comble de l’imitation […] fut ceci, pour moi, qu’un dimanche, lors d’un match EJTQVUÊ QBS MVOF EFT ÊRVJQFT MPDBMFT  MF '$ 4FSWFUUF KFWJTVOKPVFVS SÊQVUÊBMPST EFDFUUF même équipe, l’avant-centre Passello, à la perTPOOBMJUÊ BUUBDIBOUFŇ  VO NÊMBOHF  DIF[ MVJ  d’indolence qui par moment indisposait, irritait le public et même ses chauds partisans, au point que parfois, malgré sa cote, il se faisait copieusement siffler […]  ; et puis, de temps à autre, avait des trouvailles qui enthousiasmaient ceux-mêmes qui venaient de le siffler » )BMEBT   

$PNNF )BMEBT MB FYQMJRVÊ MPST EF OPUSF FOUSFUJFO JMFTUFOUSÊBV'$4FSWFUUFTVSMFTSFDPNNBOEBUJPOT jŇ EV QMVT HSBOE EFT KPVFVST NPOEJBVYŇ v  'SBOL 4ÊDIFIBZF  FU JM OF MB KBNBJT SFHSFUUÊ  CJFO BV DPOUSBJSF 6O BO BWBOU d’écrire sa Légende, il publia plusieurs passages dans Échos d’une viemRVPOQPVSSBJURVBMJGJFS EFQSFNJÍSFNPVUVSFmPÜJMGJUMBQPMPHJFEV club genevois même s’il voue une secrète admiSBUJPOBVDMVCSJWBMEFM­UPJMF$BSPVHFŇ jŇ4J4FSWFUUFÊUBJUMÊRVJQFFOGBOUHÄUÊEVGPPUball, sûre de sa classe, mais fragile nerveusement, et, par là, irrégulière dans ses prestaUJPOT  MB GPSNBUJPO E­UPJMF$BSPVHF  FODPSF une fois, incarnait la furia populaire. […] Le KFV EV 4FSWFUUF ÊUBJU TPCSF  ÊUVEJÊ  DVMUVSFM

QSFTRVF©$BSPVHF DÊUBJUMBSBHFEFWBJODSF qui l’emportait ; le don total de soi ; l’inspiraUJPOŇv )BMEBT   

4BQBTTJPOQPVSMFGPPUCBMMTJOTDSJUBVD’VS des trois dimensions de la production des émotions par les événements sportifs décrites par Pascal Duret (1993)  : le genre relaté prenant VOF TJHOJGJDBUJPO QBSUJDVMJÍSF QPVS MF TVKFU (le match), une vedette ou un personnage TQPSUJG QBSUJDVMJÍSFNFOU TZNQBUIJRVF 'SBOL 4ÊDIFIBZF FUMFTDJSDPOTUBODFTQSÊDJTFTFUUSPVblantes dans lesquelles l’exploit ou l’échec a été SÊBMJTÊFUFOSFHJTUSÊ MBHSBOEFÊQPRVFEV'$ 4FSWFUUF -FOPNEF4ÊDIFIBZFBQQBSBÏUEBOT le texte et révèle l’éloge d’une figure emblématique du football suisse, voire « mythique » (Barthes, 1957) à ses yeux. Il considère ce garEJFO EF CVU   Æ MB QSFTUBODF IPST EV DPNNVO DPNNF MF jŇ 3VEPMQI 7BMFOUJOP EV GPPUCBMMŇ v )BMEBT    

 FU JM MBQQFMMF QBS MF EJNJOVUJG BUUBDIBOU jŇ 'SBOLJFŇ v $FTUFOUSFŇFUŇRVFDFKPVFVSDPOOVU ses années de gloire pendant lesquelles il évolua en équipe nationale, avec laquelle il dispuUBUSFOUFTFQUNBUDIT FUKPVBTPVTMFTDPVMFVST EV '$ 4FSWFUUF FOUSFŇ  FUŇ  *M DPOTUJtuait le dernier rempart d’une équipe qui remporta deux titres consécutifs en Ligue nationale TBJTPOT  FU   4FT UBMFOUT exceptionnels le conduisirent à rééditer l’exploit les deux années suivantes avec l’équipe EF -BVTBOOF4QPSUT  BWBOU RVVOF CMFTTVSF BV genou ne le contraignît à quitter la compétiUJPOFO "V NPNFOU PÜ )BMEBT QSBUJRVF MF GPPUCBMMFUTVJUMFTNBUDITEV'$4FSWFUUFDPNNF DFVY EF MÊRVJQF OBUJPOBMF TVJTTF  4ÊDIFIBZF FTU MF HBSEJFO m BV TFOT QSPQSF DPNNF BV GJHVSÊ m EVOF OBUJPO RVJ FTTBJF EJNQPTFS TPO modèle de « neutralité » aux yeux d’Européens qui ne cessent de se déchirer. Le contexte international resserré en ce début des années  #PSOF%VCJFG  TFYQSJNFQPVSMB 4VJTTFQBSMBNFOBDFQPUFOUJFMMFRVFGPOUQFTFS les puissances fascistes sur la confédération

-B-ÏHFOEFEVGPPUCBMMù(FPSHFT)BMEBT QBTTFVSEÏNPUJPOT

helvétique ; d’où par exemple l’élévation du romanche au rang de langue officielle. Le football, en miroir de la société, cristallise parfaitement ces tensions et, comme le précise Paul Dietschy, avec le progrès du football européen et le développement d’un « professionnalisme continental », se développe alors la « force des JEFOUJUÊTOBUJPOBMFTŇv %JFUTDIZ    La coupe du monde de football en Italie, en  ÊQSFVWFÆMBRVFMMF'SBOL4ÊDIFIBZFQBSticipa (l’équipe suisse atteignit les quarts de finale), illustre parfaitement l’expression de ces UFOTJPOT$PNNFMPOUOPUÊDFSUBJOTIJTUPSJFOT EFMB'*'" DFUUFDPNQÊUJUJPOQSFOEVOFEJNFOsion politique voulue par le régime fasciste et des pressions auraient même été « exercées sur les arbitres pour qu’ils favorisent l’équipe italienne qui finalement triomphe dans une atmosphère d’hystérie nationaliste  » (Eisenberg et al.      'BDF Æ MB NPOUÊF EFT FYUSÊNJTNFT  MB 4VJTTF TPVIBJUF DFQFOEBOU QSÊTFSver ses valeurs de neutralité en défendant un « imaginaire national » propre qui repose avant tout sur le courage, la bravoure et l’intelligence EFTFTKPVFVST QMVUÔURVFTVSVOFGPSDFTVQÊSJFVSF FU CSVUBMF  WÊIJDVMÊF QBS MFT "MMFNBOET QBS FYFNQMF 2VJO      4BOT KBNBJT tomber dans le nationalisme, Georges Haldas ÊQSPVWFDFQFOEBOU WJTÆWJTEFDFKPVFVSBZBOU porté haut les couleurs helvétiques, une vériUBCMF GBTDJOBUJPO QBUSJPUJRVF $PNNF JM MF EJU TJ CJFO  FO DPNQBSBOU MF TUZMF EFT "MMFNBOET  EFT "OHMBJT PV BVUSFT MBUJOT  jŇ JM FTU QPTTJCMF EF KVHFS EV UFNQÊSBNFOU EVO QFVQMF FU EF sa mentalité, de son histoire aussi, à la seule manière dont ses «  représentants  », dans une équipe nationale, se comportent sur un terrain de football  v )BMEBT      © TFT ZFVY  4ÊDIFIBZF JODBSOF MB GJHVSF EV KPVFVS TVJTTF idéal par excellence. §HÊ EVOF RVJO[BJOF EBOOÊFT BV EÊCVU des années 1930, l’adolescent qu’était Georges Haldas s’est donc identifié à son héros et a été NBSRVÊÆWJF$FMBFYQMJRVFMBQVJTTBODFÊNPtionnelle contenue dans son écriture et que

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révèle, une nouvelle fois, cet extrait véritablement élogieux : jŇ  RVBOE EPOD KF NF USPVWBJT NBMHSÊ NPJEBOTMFTCVUT KFOFQPVWBJTNFNQËDIFS d’imiter, de manière d’ailleurs comique à mes propres yeux, celui qui nous apparaissait alors comme le plus extraordinaire des gardiens, MÊUPJMF QBS FYDFMMFODF m FU JM MÊUBJU FGGFDUJWFNFOUmEVGPPUCBMMŇKFWFVYQBSMFSEF'SBOLJF 4ÊDIFIBZF BVRVFMKBJGBJUBMMVTJPOÆEFVYSFQSJTFT EÊKÆ 4B GBÉPO ÊMÊHBOUF Æ MB GPJT FU TFSFJOF EBSSJWFS TVS MF UFSSBJO  RVF KF NFGGPSçais, avant de commencer notre petit match, EFDPOUSFGBJSFmTBOTRVFMFTBVUSFTTFOBQFSçoivent, pour ne pas attirer sur moi leurs broDBSETJNQJUPZBCMFTmFOBWBOÉBOUÆQFUJUTQBT sur notre terrain galeux, à nous, comme sur la QMVTQBSGBJUFEFTQFMPVTFT&UTJKBWBJTÊUÊFO possession d’une casquette, la tenant comme lui à la main. Mais n’ayant pas de casquette, KFGBJTBJTTFNCMBOUmKFNFSFWPJTFODPSFmEF tenir mon couvre-chef fictif tout en gardant la tête baissée, notre glorieux gardien national, de réputation internationale, avec un BJS EF NPEFTUJF EPOU KBWBJT DPOTDJFODF EÊKÆ que c’était une feinte, mais avec, comme touKPVST EBOTDFUUFGFJOUF VOFQFUJUFQBSUBVUIFOtique » (19).

CONCLUSION /J QMBJEPZFS OJ BOBMZTF  La Légende du football est avant tout un témoignage fouillé à la fois touchant, comique, enthousiaste pour démontrer que le football est un prisme des passions humaines. Même si le livre a quelque peu surpris dans les «  salons littéraires  » (Eschmann, 

 JM B CÊOÊGJDJÊ EVOF CPOOF DSJUJRVF EBOT MB QSFTTF TVJTTF FU B GBJU MPCKFU  BV SFHBSE EF TFT SÊÊEJUJPOT DIF[ -§HF E)PNNF FO   FO  FU 

 EVOF EFNBOEF régulière. Malgré des relations parfois tendues avec certains de ses contemporains et cerUBJOFTDPOUSPWFSTFTVOJWFSTJUBJSFTmDFRVJBVSBJU pu nuire à la diffusion de ses œuvres par l’insUJUVUJPO MJUUÊSBJSF m  )BMEBT DPOUJOVF Æ ÊNPVWPJS OPNCSF EF MFDUFVST &O KPVBOU BWFD TPO

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5IPNBT#BVFSt"MFYJT'SFESJLTFO

histoire personnelle et en parlant des individus marquants qu’il a rencontrés, il entretient un réel pouvoir de séduction. Bien que moins DPOOV FO 'SBODF  JM SBMMJF VOF DPNNVOBVUÊ de lecteurs et son texte, plutôt confidentiel, circule malgré tout dans les anthologies françaises contemporaines de littérature sportive. Pour autant, le cœur de cible de son lectorat demeure restreint et n’attire pas les « fervents » du football comme ses détracteurs à qui Haldas BWBJUFOQBSUJFEFTUJOÊTPOMJWSF #PUU    "VNPNFOUEFTBQVCMJDBUJPO JMEVUTFDPOUFOter de quelques témoignages écrits, « féminins FU DPNQSÊIFOTJGTŇ v 5JMMNBOO      &O 1930, dans ses Scènes de la vie future, Georges Duhamel avait expliqué que si le public lettré n’accorde que peu d’importance aux effusions olympiques, les amateurs de sport, à l’inverse, ne portent guère d’intérêt à ce que disent les CFMMFTMFUUSFT %VIBNFM   )BMEBTOF perpétue-t-il pas la malédiction en étant, à sa manière, une nouvelle victime de ce no man’s land que représente le champ de la littérature sportive ?

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+FBO.BSJF#06%"3% 4, rue des Huns, 71380 Chatenoy-en-Bresse KNCPVEBSE!PSBOHFGS 03 85 96 70 97 / 06 83 97 31 12 $IFSDIFVSBTTPDJÊBVMBCPSBUPJSF &--*"%% 6OJWFSTJUÊEF#FTBOÉPO Docteur ès Sciences de l’Éducation +FBO'SBOÉPJT30#*/ 5, square Henri Delormel, 75014 Paris KGSPCJO!VOJWQBSJTGS 01.80.50.27.05 / 03.33.71.56 $JS$FG 13&44&TU Maître de conférences

Pratiques de régulation didactique en Éducation Physique et Sportive et place des savoirs techniques : illustration à travers une étude de cas

Didactic regulation practices in Physical Education and place of the technical knowledges: a case study. +íéö.éúñí#÷ýìéúìr+íéö'úéöě÷ñû3÷êñö

RÉSUMÉ : Cet article rend compte d’une recherche en didactique de l’Éducation Physique et Sportive

(EPS). Il fait suite à un article (Boudard, 2011) présentant des résultats généraux à propos des praUJRVFTEFSÊHVMBUJPOEJEBDUJRVF 3% EFDJORFOTFJHOBOUT-FCVUEFDIBRVFÊUVEFEFDBTFTUEFEÊDSJSFGJOFNFOUEFTQSBUJRVFTEF3%*MTBHJUOPUBNNFOUEFEÊDSJSFEBOTRVFMMFNFTVSFFUDPNNFOU sont mis en scène les savoirs à caractère technique. Dans cet article, nous présentons une étude de DBTEFGBÉPOQMVTBQQSPGPOEJFŇDFMMFEFjŇ'SBODLŇv FOTFJHOBOUFOMZDÊF-BNÊUIPEFDSPJTFEFTEPOOÊFTJTTVFTEPCTFSWBUJPOTFUEVOFOUSFUJFO-FTSÊTVMUBUTNPOUSFOURVF'SBODLTFOHBHFEFGBÉPO EJGGÊSFODJÊFEBOTMB3% FOGPODUJPOEFTDPOUFYUFT UBOUFOUFSNFTEFGSÊRVFODFRVFEFDPOUFOV 6OSÊTVMUBUNBSRVBOUFTUDPOTUJUVÊQBSMBGBJCMFSFQSÊTFOUBUJPOEFTTBWPJSTUFDIOJRVFTEBOTDFSUBJOT contextes. Ces résultats sont interprétés et discutés au regard de ces contextes et de la singularité QSPGFTTJPOOFMMFEF'SBODL MOTS CLÉS : Éducation physique et sportive, pratiques enseignantes, régulation didactique, intervention ABSTRACT: This article reports on a research teaching of Physical Education and Sports (EPS). It fol-

lows an article (Boudard, 2011) with the overall results, with regard to teaching practices regulation 3% PGGJWFUFBDIFST5IFHPBMPGFBDIDBTFTUVEZJTUPEFTDSJCF GJOFMZ UIFQSBDUJDFTPG3%5IFTFJODMVEFUPEFTDSJCFUPXIBUFYUFOUBOEIPXBSFEJSFDUFEUPUFDIOJDBMLOPXMFEHF*OUIJTQBQFS XFQSFTFOUBDBTFTUVEZJONPSFEFUBJMUIFi'SBODLuUFBDIFSJOIJHITDIPPM5IFNFUIPENFFUTEBUBGSPN PCTFSWBUJPOTBOEJOUFSWJFXT5IFSFTVMUTTIPXUIBU'SBODLFOHBHFTJOBEJGGFSFOUJBUFEXBZJO3%  EFQFOEJOHPOUIFDPOUFYU CPUIJOUFSNTPGGSFRVFODZBOEDPOUFOU"TJHOJGJDBOUSFTVMUJTGPSNFECZ UIFMPXMFWFMPGUFDIOJDBMLOPXMFEHFJODFSUBJODPOUFYUT5IFTFSFTVMUTBSFJOUFSQSFUFEBOEEJTDVTTFE JOSFMBUJPOUPUIFTFDPOUFYUTBOEUIFVOJRVFXPSLPG'SBODL KEYWORDS: Physical education, teaching practices, didactic regulation, intervention

Didaktische Regulierungspraktiken im Sportunterricht und der Stellenwert technischen Wissens : Illustration anhand einer Fallstudie

ZUSAMMENFASSUNG:

%JFTFS "SUJLFM CFSJDIUFU WPO FJOFS 6OUFSTVDIVOH [VS 4QPSUEJEBLUJL 4%  &S TDIMJF“U BO FJOFO "SUJLFM #PVEBSE  BO EFSBMMHFNFJOF&SHFCOJTTF[VSEJEBLUJTDIFO3FHVMBUJPO %3 WPOGÛOG -FISLSÅGUFOQSÅTFOUJFSU%BT;JFMKFEFS'BMMTUVEJFJTUFT EJF1SBLUJLFOEFS%3QSÅ[JTF[VCFTDISFJCFO

DOI: 10.3917/sta.095.0023

24

+FBO.BSJF#PVEBSEt+FBO'SBOÎPJT3PCJO

&THFIUWPSBMMFNEBSVNEBS[VTUFMMFO JOXFMDIFN.B“FVOEXJFUFDIOJTDIFT8JTTFOFJOHFTFU[UXJSE *OEJFTFN"SUJLFMQSÅTFOUJFSFOXJSBVTGÛISMJDIFJOF'BMMTUVEJFWPOEFN(ZNOBTJBMMFISFSt'SBODLi %JF.FUIPEFWFSCJOEFU#FPCBDIUVOHTVOE*OUFSWJFXEBUFO%JF&SHFCOJTTF[FJHFO EBTTt'SBODLi TJDI KFOBDI,POUFYU EJGGFSFO[JFSUCFJEFS%3WFSIÅMU TPXPIMIJOTJDIUMJDIEFS)ÅVGJHLFJUBMTBVDI EFT*OIBMUFT&JOCFNFSLFOTXFSUFT&SHFCOJTJTUEJFTDIXBDIF7PSTUFMMVOHWPOUFDIOJTDIFN8JTTFOJO FJOJHFO4JUVBUJPOFO%JFTF3FTVMUBUFXFSEFOJN;VTBNNFOIBOHEFT,POUFYUFTVOEEFSCFSVGMJDIFO &JHFOIFJUWPOt'SBODLiEJTLVUJFSU SCHLAGWÖRTER: 4QPSUVOUFSSJDIU -FISQSBYJT EJEBLUJTDIF3FHVMJFSVOH *OUFSWFOUJPO RIASSUNTO : Pratiche di regolazione didattica in Educazione Fisica e Sportiva e ruolo della competenze

tecniche: illustrazione attraverso lo studio di un caso 2VFTUBSUJDPMPSFOEFDPOUPEJVOBSJDFSDBJOEJEBUUJDBEFMM&EVDB[JPOF'JTJDBF4QPSUJWB &'4 'B seguito ad un articolo (Boudard, 2011) presentante dei risultati generali a proposito delle pratiche EJSFHPMB[JPOFEJEBUUJDB 3% EJDJORVFJOTFHOBOUJ-PTDPQPEJDJBTDVOPTUVEJPEFMDBTPÍEJEFTDSJWFSFGJOFNFOUFEFMMFQSBUJDIFEJ3%*OQBSUJDPMBSFTJUSBUUBEJEFTDSJWFSFJORVBMFNJTVSBFDPNF TPOPNFTTJJOTDFOBMFDPNQFUFO[FBDBSBUUFSFUFDOJDP*ORVFTUPBSUJDPMPQSFTFOUJBNPVOPTUVEJP EFMDBTPJONBOJFSBQJÜBQQSPGPOEJUBRVFMMPEJj'SBODLv JOTFHOBOUFBMMJDFP*MNFUPEPJODSPDJBEFJ EBUJVTDJUJEBPTTFSWB[JPOJFEBVOJOUFSWJTUB*SJTVMUBUJNPTUSBOPDIF'SBODLTJJNQFHOBJONBOJFSBEJGGFSFO[JBUBOFMMB3% JOGVO[JPOFEFJDPOUFTUJ JOUFSNJOJUBOUPEJGSFRVFO[BRVBOUPEJDPOUFOVUP6OSJTVMUBUPTJHOJGJDBUJWPÍDPTUJUVJUPEBMMBCBTTBSBQQSFTFOUB[JPOFEFMMFDPNQFUFO[FUFDOJDIFJO certi contesti. Questi risultati sono interpretati e discussi nei riguardi di questi contesti e della singoMBSJUÆQSPGFTTJPOBMFEJ'SBODL PAROLE CHIAVE:FEVDB[JPOFGJTJDBFTQPSUJWB JOUFSWFOUP QSBUJDIFJOTFHOBOUJ SFHPMB[JPOFEJEBUUJDB

Prácticas de regulación didáctica en Educación Física y Deportiva lugar de conocimientos técnicos: ilustración a través de un estudio de caso.

RESUMEN  :

&TUFBSUÎDVMPSJOEFDVFOUBEFVOBJOWFTUJHBDJÓOFOEJEÃDUJDBEFMB&EVDBDJÓO'ÎTJDBZ%FQPSUJWB&T una continuación de un artículo (Boudard, 2011) que presenta los resultados generales respecto de MBTQSÃDUJDBTEFSFHVMBDJÓOEJEÃDUJDB 3% EFDJODPEPDFOUFT&MPCKFUJWPEFDBEBFTUVEJPEFDBTPFT EFTDSJCJSGJOBNFOUFMBTQSÃDUJDBEF3%4FUSBUBEFEFTDSJCJSFORVFNFEJEBZDPNPTPOQVFTUPTFO escena los conocimientos de carácter técnico. En este artículo, presentamos un estudio de caso de NBOFSBNÃTQSPGVOEBMBEFi'SBODLu EPDFOUFFOVOMJDFP&MNÊUPEPDSV[BMPTEBUPTGSVUPEFPCTFSWBDJPOFTZEFVOBFOUSFWJTUB-PTSFTVMUBEPTNVFTUSBORVF'SBODLTFDPNQSPNFUFEFNBOFSBEJGFSFODJBEBFOMB3% FOGVODJÓOEFMPTDPOUFYUPT UBOUPFOUÊSNJOPTEFGSFDVFODJBDPNPEFDPOUFOJEP 6OSFTVMUBEPRVFMMBNBMBBUFODJÓO FTUÃDPOTUJUVJEPQPSMBEÊCJMSFQSFTFOUBDJÓOEFMPTDPOPDJNJFOUPTUÊDOJDPTEFOUSPEFDJFSUPTDPOUFYUPTZEFMBTJOHVMBSJEBEQSPGFTJPOBMEF'SBODL PALABRAS CLAVES:&EVDBDJÓO'ÎTJDBZ%FQPSUJWB QSÃDUJDBTEPDFOUFT SFHVMBDJÓOEJEÃDUJDB JOUFSWFODJÓO

INTRODUCTION /PVT QSÊTFOUPOT JDJ VOF ÊUVEF EFTDSJQtive et compréhensive des pratiques de régulation didactique d’un enseignant en Éducation 1IZTJRVF FU 4QPSUJWF &14  /PUSF EÊNBSDIF s’inscrit dans la volonté de mieux connaître

les pratiques d’intervention en EPS et d’en déCVTRVFS MFT EÊUFSNJOBOUT &MMF TF TJUVF EBOT la lignée des premières analyses réalisées par Marsenach (1987), et intègre des apports plus SÊDFOUT "NBEF&TDPU    Ň  (BSOJFS  Ň  5FSSJTTF  $BSOVT    &O UBOU RVF recherche en didactique, elle considère l’EPS

1SBUJRVFTEFSÏHVMBUJPOEJEBDUJRVFFO²EVDBUJPO1IZTJRVFFU4QPSUJWFFUQMBDFEFTTBWPJSTUFDIOJRVFT

DPNNF VOF jŇ TQÊDJBMJUÊŇ v -FCFBVNF  

 sorte de matrice des actions professionnelles. "VEFMÆEFMBTQÊDJGJDJUÊEFTTBWPJSTFOTFJHOÊT  ce sont différents facteurs inhérents à la discipline (horaires, programmes, espaces d’enseignement, etc.) qui influent sur le processus EFOTFJHOFNFOUBQQSFOUJTTBHF &"  Parmi les cas que nous avons étudiés, nous BWPOTDIPJTJEFQSÊTFOUFSDFMVJEF'SBODLQPVS plusieurs raisons. En premier lieu, les pratiques EF'SBODLUÊNPJHOFOUTFMPOOPVTEFMBEJGGJDVMUÊFUEFMBDPNQMFYJUÊEFTHFTUFTEF3% EFTUFOsions qui peuvent se construire et se développer à son encontre au cours du développement QSPGFTTJPOOFM&OPVUSF MFDBT'SBODLBQQBSBÏU comme une forme de synthèse de quatre autres cas étudiés.

1. CADRE THÉORIQUE 1.1. La notion de régulation didactique en EPS, telle qu’employée dans la recherche Comme le souligne Develay (2007), le UFSNF jŇ SÊHVMBUJPOŇ v FTU VUJMJTÊ EBOT EF OPNCSFVY EPNBJOFT DPNNF MFT TDJFODFT FU UFDIniques (p.ex., régulation de la température), MB CJPMPHJF QFY  MFT IPNÊPTUBTJFT

 MÊDPnomie (p.ex., la régulation du marché), etc. -F DPODFQU EF SÊHVMBUJPO FTU BVTTJ MBSHFNFOU usité pour définir certains aspects des procesTVT E&" *M EÊTJHOF BMPST EFT QSPDFTTVT DPgnitifs et métacognitifs caractérisant le procesTVT EBQQSFOUJTTBHF -BWFBVMU  Ň  1JBHFU  1974) ainsi que certaines actions et intervenUJPOTEFMFOTFJHOBOU "MMBM  %BOTOPUSF recherche, les régulations didactiques sont défiOJFTDPNNFMFTDPNNVOJDBUJPOTWFSCBMFTFUMFT gestes de l’enseignant à caractère didactique, adressés à un ou des élèves engagé(s) dans une UÄDIF EPOOÊF  GBJTBOU TVJUF Æ VOF QIBTF EPCTFSWBUJPO*MOFYJTUFQBTEFEÊGJOJUJPOTUBCMFEV caractère didactique des régulations. De façon TBOT EPVUF SÊEVDUSJDF  QPVS MFT CFTPJOT EF MB SFDIFSDIF  FU FO MBCTFODF EF DBUÊHPSJFT ÊUBCMJFT OPVTBWPOTEÊDJEÊRVVOFSÊHVMBUJPOFTU

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didactique lorsqu’elle porte sur les actions motrices elles-mêmes ainsi que sur les résultats de DFTBDUJPOT CVUT TPVTCVUT FGGFUT .BJTFOSFTter là serait trop restrictif. En effet, comme le TPVMJHOF"NBEF&TDPU 

VOEFTSÔMFTEFT 3% FTU EF QFSNFUUSF BVY ÊMÍWFT EF SÊBMJTFS MB tâche telle que prévue, en rappelant ou précisant ses conditions. Enfin, dans la recherche, les régulations didactiques portent aussi sur MFTTUSBUÊHJFTEBQQSFOUJTTBHFEFTÊMÍWFT 'BZPM .POUFJM  1BSFYFNQMF VOFOTFJHOBOU peut demander à un élève de répéter davantage, de se représenter mentalement une action, ou l’aider à gérer la frustration provoquée par des échecs répétés. -FT SÊHVMBUJPOT EJEBDUJRVFT TPOU EFT UFOUBtives d’influence des intentions cognitives et métacognitives des élèves. Elles ne visent pas PCMJHBUPJSFNFOUVOFSÊEVDUJPOEFMÊDBSUÆVOF norme, mais une réorientation de l’action vers des voies plus prometteuses, comme le souMJHOF7JBM  &MMFTTPOUEFTjŇHFTUFTEBJEF Æ MÊUVEFŇ v $IFWBMMBSE    /PVT DPOTJEÊSPOT BWFD"NBEF&TDPU 

RVVOSÔMFFTsentiel de l’enseignant est de maintenir les élèves en relation avec les savoirs techniques. /PVT DIFSDIPOT BJOTJ OPUBNNFOU Æ PCTFSWFS TJ'SBODLSÊHVMFUFDIOJRVFNFOUTFTÊMÍWFT EF quelle façon et pourquoi. 1.2. Les savoirs techniques en EPS $PNNFMFSBQQFMMF-BGPOU 

MBEÊGJOJtion des savoirs techniques en EPS a évolué et BGBJUMPCKFUEFEÊCBUT1PVS7JHBSFMMP 

 DFTU EBCPSE VOF DPODFQUJPO jŇ GJYJTUFŇ v EFT techniques qui s’est développée dans les théorisations servant d’appui aux enseignants. Ses travaux s’enracinent dans un courant de déOPODJBUJPOEVjŇUFDIOJDJTNFŇv MFRVFMQSFOEFO réalité deux directions :  -B QSFNJÍSF TPSJFOUF WFST MF SFKFU EF MB UFDIOJRVF$FSFKFUTFTFSBJUGBJUSFTTFOUJSZDPNQSJTEBOTMFDIBNQEFT45"14 DPNNFMFTPVligne Bouthier (1995), qui regrette que l’étude EFTUFDIOJRVFTOBJUQBTCÊOÊGJDJÊEVOFHSBOEF audience, du fait des influences néfastes du

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modèle techniciste ayant effet de dissuasion. En PVUSF DPNNFMFSBQQFMMF-BGPOU TFEÊWFMPQQF  à partir des années 1990, sous l’influence des théories de Brousseau (1986) ou des reDIFSDIFT EF 'BNPTF   QBS FYFNQMF  VO DPVSBOUjŇQÊEBHPHJRVFŇvWBMPSJTBOUMVUJMJTBUJPO EF jŇ UÄDIFTŇ v PV EF jŇ TJUVBUJPOT QSPCMÍNFTŇ v  dans lesquelles l’élève expérimente et s’autoBEBQUF -FGGJDBDJUÊ EV HVJEBHF UFDIOJRVF EF l’enseignant est remise en question.  -B EFVYJÍNF TPSJFOUF WFST VO FGGPSU EF redéfinition de la notion de technique moUSJDF$FUFGGPSUFTUWJTJCMFDIF[7JHBSFMMP   1988, 1992), Bouthier (1995) ou Marsenach  7JHBSFMMPNPOUSFMJOUÊSËUEFTDPOOBJTsances historiques pour saisir la profondeur et les conditions d’enrichissement des techniques sportives. Bouthier évoque quant à lui la «  riDIFTTFŇ v EFT UFDIOJRVFT  EBOT MFVS EJNFOTJPO IVNBJOFFUTFOTJCMF FONËNFUFNQTRVFEBOT leur enracinement dans le monde scientifique, culturel, économique et social. Sa formalisation des composantes de l’action sportive gérées par le pratiquant est un exemple de cette richesse. Ses recherches tendent aussi à mettre en valeur les techniques de prise de décision inhérentes à EFOPNCSFVTFT"DUJWJUÊT1IZTJRVFT 4QPSUJWFTFU "SUJTUJRVFT "14" .BSTFOBDIFU"NBEF&TDPU (1991, 1995) insistent sur la nécessaire redéfinition des techniques motrices au travers de la OPUJPOEFjŇDPOUFOVTEFOTFJHOFNFOUŇv1PVS les auteurs, les contenus d’enseignement de l’EPS ne sont pas les actions en elles-mêmes, dans ce RVFMMFTPOUEFQMVTWJTJCMFFUOPSNBUJG NBJTMFT conditionsRVJQFSNFUUFOUMFVSÊMBCPSBUJPO-FT jŇ HFTUFTŇ v OF DPOTUJUVFOU QBT EFT PCKFUT USBOTNJTTJCMFTFOFVYNËNFT%ÍTMPST FMMFTEJGGÊSFODJFOUMFTTBWPJSTjŇGPSNFMTŇvFUjŇGPODUJPOOFMTŇv -FTQSFNJFSTSFTUFOUÆMBTVSGBDFEFTUFDIOJRVFT FOEÊDSJWBOUEFTGPSNFTHFTUVFMMFT-FTTFDPOET définissent ce que les apprenants doivent réellement apprendre afin de construire une motricité plus évoluée. Ces réflexions peuvent servir EFCBTFÆEFTBOBMZTFTRVBMJUBUJWFTEVHVJEBHF technique réalisé par les enseignants lors des régulations.

1.3. Les régulations didactiques à caractère technique (RDT) en EPS : des gestes utiles, complexes et contraints -FT3%5TPOUQPUFOUJFMMFNFOUFONFTVSFEF favoriser les apprentissages. Des recherches réalisées en milieu scolaire (en EPS et dans d’autres disciplines) montrent que les élèves réussissent mieux lorsqu’ils sont guidés techniqueNFOU "OESJFV  #PVSHFPJT  Ň  #PVUIJFS  Ň%BWJE Ň(SBOEBUZ%VQPOU Ň Paolacci, 2008). Des auteurs mettent néanmoins l’accent sur des critères qualitatifs de ce guidage technique au regard du moment EBQQSFOUJTTBHF "MUFU  Ň  %IFMMFNNFT  

 EV UZQF EIBCJMFUÊ %FMJHOJÍSFT    ou du niveau et de l’expérience des élèves ,PIMFS  $FTPOUMFTMJFOTFOUSFjŇQSJTF EFDPOTDJFODFŇvFUBQQSFOUJTTBHFTNPUFVSTRVJ TPOUJDJFORVFTUJPO3BQQFMPOTBVTTJRVFOFQBT guider et/ou réguler techniquement les élèves peut s’avérer être un choix pertinent, si l’on considère la théorie des situations didactiques (Brousseau, 1998) et plus particulièrement le SÔMFEFMFOTFJHOBOUEBOTMFDBESFEFMBHFTUJPO des situations a-didactiques. En outre, il va de TPJ RVF EFT QIBTFT EPCTFSWBUJPOT ÊWBMVBUJWFT QFVWFOU  QPVS EF OPNCSFVTFT SBJTPOT  OF QBT EÊCPVDIFSTVSEFT3%3%5 *M FTU FO UPVU DBT OÊDFTTBJSF EBCPSEFS MFT QSBUJRVFT EF 3%3%5 FO &14 FO QSFOBOU FO considération la spécificité du contexte d’enTFJHOFNFOU -FT QSPGFTTFVST E&14 EV TFDPOE EFHSÊFO'SBODFFOTFJHOFOUÆEFTDMBTTFTDPNQtant en leur sein en moyenne 24,1 élèves (rapport de l’OCDE, 2005). Ces élèves sont très souvent hétérogènes tant dans leurs niveaux, que dans leurs représentations ou leurs motivaUJPOT $PNNF MF SBQQFMMF 3PVY1ÊSF[ 

 OPNCSF EÊMÍWFT OF TPOU QBT EFNCMÊF NPUJvés par les apprentissages techniques. De plus, le temps d’enseignement est limité du fait des IPSBJSFTBUUSJCVÊTÆMBEJTDJQMJOF NBJTBVTTJEV fait d’autres facteurs (installation et rangement du matériel, déplacements, temps de vestiaire FOUSFBVUSFT $FDPOUFYUFjŇEJTDJQMJOBJSFŇvSFOE MF HVJEBHF UFDIOJRVF FU MB 3%5 OPUBNNFOU 

1SBUJRVFTEFSÏHVMBUJPOEJEBDUJRVFFO²EVDBUJPO1IZTJRVFFU4QPSUJWFFUQMBDFEFTTBWPJSTUFDIOJRVFT

particulièrement complexes à mettre en œuvre. Par exemple, réguler techniquement les élèves EFNBOEF VOF EJTQPOJCJMJUÊ BUUFOUJPOOFMMF FU UFNQPSFMMFRVJOFTUQBTGPSDÊNFOUGBDJMFÆPCtenir en classe. -B3%5FTUBVTTJVOFGPSNFEFSFMBUJPOTPciale très particulière qui demande des précauUJPOTMBOHBHJÍSFT WPJSFÊUIJRVFT )BEKJ   Comme le soulignent Marc et Picard (1989), toute rencontre interpersonnelle suppose des inter-actants socialement situés et caractérisés, et se déroule dans un contexte social qui imprime sur elle sa marque en lui apportant un FOTFNCMFEFDPEFT EFOPSNFT EFNPEÍMFTRVJ ÆMBGPJTSFOEFOUMBDPNNVOJDBUJPOQPTTJCMFFU BTTVSFOU TB SÊHVMBUJPO 3ÊHVMFS FO &14  DFTU évaluer les élèves, les inciter à réfléchir sur leurs actions, à remettre en question leurs représenUBUJPOTFUMFVSNPUSJDJUÊ-BSFMBUJPOEBJEFFTU à construire et demande l’instauration d’une confiance en l’enseignant, d’un climat propice aux apprentissages mais aussi d’une autorité. -FOTFJHOBOU SÊHVMBUFVS EÊQMPJF BVTTJ  QBS exemple, une énergie physique et attentionnelle qui n’est pas anodine en contexte de travail. S’y engager requiert une motivation particulière. 'JOBMFNFOU  MB 3%5 OF QFVU ËUSF QFOTÊF comme un geste qui se déploierait sans difficulté et de façon automatique, ceci d’autant plus qu’elle demande une professionnalité particulière (connaissances techniques, compétences évaluatives et interprétatives). 1.4. Les recherches à propos des RD et RDT en EPS -FT3%3%5OPOURVFSBSFNFOUGBJUMPCKFUEFSFDIFSDIFTTQÊDJGJRVFTFOEJEBDUJRVFEF l’EPS. En outre, lorsque des recherches étuEJFOU MFT jŇ DPNNVOJDBUJPOTŇ v EFT FOTFJHOBOUT en direction des élèves, elles étudient peu le DPOUFOVEFDFTDPNNVOJDBUJPOT/PUBNNFOU  on sait peu de chose sur la place qu’occupent les savoirs techniques en EPS, ou encore la GBÉPO EPOU DFT TBWPJST TPOU NJT FO KFV &OGJO  PO OF TBJU QSFTRVF SJFO TVS DF RVF MFT 3%

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3%5 SFQSÊTFOUFOU QPVS MFT FOTFJHOBOUT TVS MF plan professionnel. Pour autant, de façon relativement éclatée, des recherches décrivent FU FYQMJRVFOU EFT QSBUJRVFT EF 3%3%5 FU concourent à une meilleure connaissance FO MB NBUJÍSF /PVT JMMVTUSPOT JDJ DFT DPOTUBUT TBOT QSÊUFOESF Æ MFYIBVTUJWJUÊ 5PVU EBCPSE  OPNCSF EF SFDIFSDIFT OF QPSUFOU QBT TVS MFT contenus des communications didactiques. $FTU EBCPSE MF DBT EFT SFDIFSDIFT TVS MFT GFFECBDL 1JÊSPO  -FTSÊTVMUBUTQPSUFOU en effet principalement sur les fréquences, formes, moments d’émission, caractères positifs ou non, adressage, etc. C’est aussi le cas de recherches comme celle de Cogérino (2010), qui montre que les enseignants adressent daWBOUBHF EF DPNNVOJDBUJPOT WFSCBMFT BVY HBSÉPOT 6O FOTFNCMF EF QIÊOPNÍOFT BCPVUJU Æ ce que l’enseignement de l’EPS est davantage DBMJCSÊTVSMFTSÊBDUJPOTEFTHBSÉPOT-FTFOTFJgnants sont moins vigilants à la manière dont les filles se comportent dans les situations d’apprentissage. Ils interviennent moins rapideNFOU QMVTCSJÍWFNFOUBWFDFMMFT Dans un autre registre, comme le rappelle -ÊNPOJF 

EFTSFDIFSDIFTEÊDSJWFOUMBDtivité de guidage des enseignants en classe dans VOFBQQSPDIFÊDPMPHJRVF (BM1FUJUGBVY Ň (BM1FUJUGBVY%VSBOE Ň(BM1FUJUGBVY Saury, 2002). D’autres visent davantage à cerner le fonctionnement de l’activité sémiotique de l’élève et de l’enseignant, et à décrire le proDFTTVT EJOUFSQSÊUBUJPOBUUSJCVUJPO EF TFOT RVJ MFTMJF .BIVU Ň.BIVUet al., 2002). Par FYFNQMF  EBOT TB UIÍTF  (BM1FUJUGBVY NFU BV KPVS VOF PSHBOJTBUJPO DZDMJRVF EBOT MF DPVST de la leçon. Typiquement, l’enseignant réuOJUMFTÊMÍWFTFOCPVUEFMJHOFEFBVQPVSEÊfinir et organiser le travail en file indienne NPNFOU EF DPOTJHOFT  -FT jŇ DPSSFDUJPOT JOEJWJEVFMMFTŇv UFSNFTFNQMPZÊTQBSMBVUFVS TF EÊSPVMFOUTVSMFCPSEMBUÊSBMEVCBTTJO$IBRVF cycle de travail est ainsi structuré par quatre séquences, une relative au groupe et trois reMBUJWFTBVYSÊHVMBUJPOTJOEJWJEVFMMFTŇjŇGMBTIŇv  jŇTVJWJŇv jŇBSSËUŇv(BM1FUJUGBVYNFUFOPVUSFFO

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lumière la difficulté professionnelle des gestes de guidage, dans leurs interrelations, notamNFOU FO EÊDSJWBOU VO DFSUBJO OPNCSF EF EJlemmes rencontrés par les enseignants entre les séquences archétypes «  groupe  » et les séquences archétypes relatives à la régulation du travail individuel. Quelques recherches en didactique se sont intéressées à la place que prennent les savoirs et aux caractéristiques de ces savoirs lors des communications des enseignants. Marsenach (1987) constate que les communications didactiques représentent 50  % des communicaUJPOT  FOTFJHOBOUT PCTFSWÊT  -FT NPEÍMFT HFTUVFMT PVjŇGPSNFMTŇv FUGPODUJPOOFMTBQQBraissent dans toutes les séances, le modèle gesUVFMÊUBOUMFQMVTSFQSÊTFOUÊ1FSSF[  EÊcrit les comportements d’enseignants d’EPS comme relevant essentiellement de la dimenTJPOjŇHFTUJPOEFMBDMBTTFŇvFUUSÍTQFVEFMBEJNFOTJPOjŇJOTUSVDUJPOŇv DFRVJDPOUSFEJUMFTSÊsultats de Marsenach. "NBEF&TDPU   DPOTUBUFVOFUFOEBODFÆBCBJTTFSMFOJWFBVEFYJHFODFTMPSTEFT phases interactives. Elle indique qu’il existe des difficultés à maintenir la relation didactique EBOTMFDBESFEVDPOUFOVJOJUJBM-FTjŇSVQUVSFT EVDPOUSBUEJEBDUJRVFŇvBVSBJFOUQPVSFGGFUEF NPEJGJFSMFOKFVPVMPCKFUEFMBQQSFOUJTTBHF (BSOJFS  BOBMZTFVOFTÊRVFODFEFOTFJHOFNFOU EF MB HZNOBTUJRVF BZBOU QPVS PCKFDUJGEFQFSNFUUSFBVYÊMÍWFTEFDPOTUSVJSFVOF PVWFSUVSFEFMBOHMFCSBTUSPOD FOBQQVJTVSMFT NFNCSFTJOGÊSJFVST EBOTEFTDPOEJUJPOTBNÊOBHÊFT -BOBMZTF EFT DPOTJHOFT FU EFT SÊHVMBtions montre que l’enseignant guide les élèves en les incitant à positionner leurs mains sur une ligne tracée au sol (alors que leurs pieds sont QPTÊT TVS VOF QPVUSF  -B QPTJUJPO EFT NBJOT sur cette ligne est censée garantir un aligneNFOUjŇCSBTUSPODŇv1PVS(BSOJFS DFHVJEBHF FTUjŇEFOTFFOTBWPJSTŇv1PVSOPVT TPOHVJEBHF FTUjŇQBVWSFŇvFOTBWPJST DFRVJOFWFVUQBTEJSF qu’il n’est pas efficace. "NBEF&TDPU  NFUBVKPVSEFVYGPODtions des régulations  : favoriser la prise de

DPOTDJFODFDIF[MFTÊMÍWFTEFTNPEBMJUÊTEFSÊTPMVUJPO EV QSPCMÍNF Æ QBSUJS EVO RVFTUJPOnement et maintenir les conditions initiales du NJMJFV -BDUJWJUÊ SÊHVMBUSJDF EF MFOTFJHOBOUF PCTFSWÊFTPSHBOJTFÊHBMFNFOUBVUPVSEFUSPJT TUSBUÊHJFTŇBKVTUFSMFTWBSJBCMFTEVNJMJFV NBJOtenir la relation didactique, provoquer l’avancement du temps didactique. #SJÍSF(VFOPVOFU"NBEF&TDPU  TF proposent d’analyser les gestes didactiques de deux enseignants à travers une approche dite jŇQSBYÊPMPHJRVFŇv&MMFTTJOUÊSFTTFOUBVYjŇTBWPJSTŇvNPCJMJTÊTQBSDFTFOTFJHOBOUT PVTBWPJST jŇEFTFOTFJHOBOUTŇv BVDPVSTEFRVBUSFTÊBODFT mettant en scène l’étude du thème « franchir QBSSFESFTTFNFOUŇvBVTBVUEFDIFWBM-FTBVteurs analysent les régulations didactiques réalisées par les enseignants (les régulations du miMJFV DPNNF MFT SÊHVMBUJPOT MBOHBHJÍSFT  -FT résultats montrent des pratiques singulières en termes de fréquence de régulation, de type d’information fourni aux élèves et de savoirs enseignés. 'JOBMFNFOU PODPOTUBUFRVFEFTSFDIFSDIFT QFSNFUUFOUEFNFUUSFBVKPVSDFSUBJOTQIÊOPNÍOFT RVJ POU Æ WPJS BWFD MB QSPCMÊNBUJRVF régulations-savoirs. Pour autant, les connaisTBODFTÆQSPQPTEFTQSBUJRVFTEF3%3%5FO EPS restent partielles et relativement éclatées. Seuls quelques cas ont été étudiés, souvent dans MF DBESF EF MFOTFJHOFNFOU EVOF TFVMF "14" FU MPST EF UFNQT EPCTFSWBUJPO SFMBUJWFNFOU DPVSUT -F DBT 'SBODL NJT FO SFMBUJPO BWFD MFT quatre autres cas de la recherche veut concouSJSÆNJFVYDPOOBÏUSFMFTQSBUJRVFTEF3%3%5 mais aussi à mieux les comprendre. 1.5. Questions de recherche -ÊUVEF EV DBT 'SBODL TJOTDSJU BJOTJ EBOT MB WPMPOUÊ EPCTFSWFS MFT QSBUJRVFT EF 3% 3%5 QVJT EF DIFSDIFS Æ MFT DPNQSFOESF -FT principales questions qui sont posées sont les suivantes :  %BOT RVFMMF NFTVSF 'SBODL TFOHBHFUJM EBOTMB3%FUMB3%5Ň 2VFGBJUJMRVBOETJMOF SÊHVMFQBTŇ

1SBUJRVFTEFSÏHVMBUJPOEJEBDUJRVFFO²EVDBUJPO1IZTJRVFFU4QPSUJWFFUQMBDFEFTTBWPJSTUFDIOJRVFT

2. Quelles sont les caractéristiques de ses 3% FU EF TFT 3%5 QMVT QBSUJDVMJÍSFNFOUŇ  6UJMJTFUJMEFTJNBHFT EFTNÊUBQIPSFTŇ -FTTBWPJSTRVJMNFUFOKFVTPOUJMTGJOT EÊDMJOÊT EF type fonctionnel ou au contraire plus macrosDPQJRVFT PV EF UZQF GPSNFMŇ  6UJMJTFUJM UPVKPVSTMFNËNFHVJEBHFFOGPODUJPOEFTÊMÍWFT  EFTNPNFOUTŇ "GJOEFUFOUFSEFDPNQSFOESFDFRVJEÊUFSNJOFMFTQSBUJRVFTEF'SBODL OPVTDIPJTJTTPOT de mettre en tension le contexte dans lequel MFT 3% TF EÊQMPJFOU FU MFT DBSBDUÊSJTUJRVFT TJOHVMJÍSFT EF 'SBODL *M TBHJU EPOD EPCKFDUJWFS au mieux le contexte, dans toute sa complexité, en n’omettant pas la question de la temporalité. Il s’agit en outre de mieux connaître 'SBODL EBDDÊEFSÆTBjŇTJOHVMBSJUÊŇv $BSOVT  2008) et notamment à certaines de ses caractéristiques propres : son expérience professionnelle en matière de régulation (sentiment d’efficacité, de compétence, etc.), certaines de ses DPODFQUJPOT SÔMFEFMFOTFJHOBOUEBOTMFQSPDFTTVTE&" GJOBMJUÊTEFM&14

JODMVBOUTPO rapport aux savoirs (les savoirs sont ici les savoirs disciplinaires) ou encore sa professionnalité (connaissances disciplinaires, formalisations, stratégies…). Enfin, comprendre les QSBUJRVFTEF3%EF'SBODL DFTUBVTTJTJOUÊSFTTFSÆTPOWÊDVjŇFOBDUJPOŇv

2. MÉTHODES -PCKFDUJG FTU EF SFOESF DPNQUF EFT QSBUJRVFTEF3%EF'SBODLEBOTMFVSDPNQMFYJUÊFU MFVSEZOBNJRVF-BNÊUIPEPMPHJFSFUFOVFTBSticule autour de deux temps de recueil de donOÊFTŇ  VOF PCTFSWBUJPO EFT TÊBODFT PSEJOBJSFT RVJBCPVUJUOPUBNNFOUÆVOFBOBMZTFEFDPOUFOV ÆMBRVFMMFWJFOUTBKPVUFSVOFOUSFUJFO TPVT forme semi-directive, utilisant la vidéo à des fins de rappel stimulé. Une autre source d’information est constituée par des fiches fournies QBS'SBODLÆOPUSFEFNBOEF EFTDSJQUJPOEFT tâches, explicitation des savoirs techniques en KFVEBOTDIBRVFUÄDIFEBOTMFDPOUFYUFTQÊDJGJRVF EF MB TÊBODF  -B USJBOHVMBUJPO EF USPJT

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types de données répond aux exigences défiOJFTQBS7BOEFS.BSFO   2.1. Sujet et recueil des données 'SBODL B ÊUÊ SFUFOV BWFD RVBUSF BVUSFT FOTFJHOBOUT QBSNJ PO[F BZBOU SÊQPOEV Æ VO BQQFMÆDPMMBCPSBUJPO*MBBOTFUBOTEFYpérience au moment de la recherche. Il enTFJHOF EBOT TPO ÊUBCMJTTFNFOU BDUVFM EFQVJT trois ans. Il est coordonnateur de l’équipe EPS FU TJNQMJRVF BDUJWFNFOU EBOT MÊUBCMJTTFNFOU $PNNFUPVTMFTDBTÊUVEJÊT JMBÊUÊPCTFSWÊEVrant trois semaines consécutives (durant le deuxième semestre) et dans deux contextes différents  : lors de trois séances consécutives avec VOFDMBTTFFUVOF"14" FUMPSTEFUSPJTBVUSFT séances consécutives avec une autre classe et VOFBVUSF"14"-FTUSPJTTÊBODFTDPOTÊDVUJWFT QFSNFUUFOUEFDBSBDUÊSJTFSMFTQSBUJRVFTEF3% EBOTMFVSDPOUFYUFFUEPCTFSWFSMFVSÊWPMVUJPO EBOT MF UFNQT -FT EFVY DPOUFYUFT EJGGÊSFOUT permettent d’évaluer l’influence éventuelle du contexte sur les pratiques de régulation. 'SBODL B DIPJTJ MFT DMBTTFT FU MFT "14" FOTFJHOÊFT6OFSFTUSJDUJPOFTUEFDIPJTJSVOF"14" EPOUJMOFTUQBTjŇTQÊDJBMJTUFŇv'SBODLBTPVIBJUÊËUSFPCTFSWÊFOFTDBMBEFBWFDVOFDMBTTFEF 5FSNJOBMFjŇÊDPOPNJRVFFUTPDJBMFŇv TÊBODFT n° 5 à 7 d’un cycle de neuf séances menant au CBDDBMBVSÊBU  FU FO WPMMFZCBMM BWFD VOF DMBTTF de Seconde (séances n° 1 à 3 d’un cycle de sept séances). Ses interventions sont intégralement filmées grâce à un caméscope monté sur pied. -F TPO FTU SFDVFJMMJ QBS NJDSPDSBWBUF )' -PCKFDUJGEFMPCTFSWBUJPOFTUEFSFDVFJMMJSEFT données concernant l’enseignant en priorité, mais aussi le contexte (les tâches, les disposiUJGT FUMFTÊMÍWFT-FTEPOOÊFTBVEJPTPOUFTTFOtielles car ce sont de façon prioritaire les donOÊFT WFSCBMFT RVJ GPOU MPCKFU EV USBJUFNFOU %FVY KPVST BQSÍT MB GJO EF MB EFSOJÍSF TÊBODF PCTFSWÊF  VO FOUSFUJFO FTU SÊBMJTÊ "VDVO FOUSFUJFOOBMJFVBWBOUPVEVSBOUMBQIBTFEPCservation afin de ne pas influer sur le processus d’enseignement. Un travail préparatoire est

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nécessaire à sa conduite. Il consiste à visionner MFOTFNCMFEFTTÊBODFTFUÆQSFOESFEFTOPUFT BTTF[ QSÊDJTFT TVS MFT SÊHVMBUJPOT DPOUFOVT  formes, convergence, etc.) afin de préparer le guide de questionnement et de pouvoir inforNFS 'SBODL Æ QSPQPT EF TFT QSBUJRVFT SÊFMMFT -FOUSFUJFO FTU jŇ IZCSJEFŇ v *M DPNQPSUF VOF phase semi-dirigée durant laquelle l’enseignant est amené à évoquer certaines de ses concepUJPOT SÔMF EF MFOTFJHOBOU FO DMBTTF  SBQQPSU aux savoirs techniques.) et son expérience en NBUJÍSF EF 3%  QVJT VOF QIBTF EF DPOGSPOUBtion aux pratiques avec utilisation partielle de la vidéo. Durant cette deuxième partie, le cherDIFVS BCPSEF MFOTFNCMF EFT TÊBODFT  FO TVJvant un cours temporel (séance n° 1, puis n° 2, etc.) ou thématique (l’enseignement de telle PV UFMMF IBCJMFUÊ EBOT EJGGÊSFOUFT TÊBODFT QBS FYFNQMF -FOTFJHOBOUFTUUPVUEBCPSEJOWJUÊ à définir ses intentions d’enseignement (les saWPJST  FU QMVT HMPCBMFNFOU TFT BUUFOUFT  QVJT Æ rendre compte de ses pratiques de régulation. S’il ne peut le faire, le chercheur le renseigne. Par la suite, le chercheur l’incite à s’exprimer sur les déterminants de ses pratiques, à analyser ses propres pratiques. On ne lui demande QBTEFTFKVTUJGJFSNBJTEFTTBZFSEÊWPRVFSMJOfluence du contexte ou de ses caractéristiques propres. À certains moments, des passages vidéo sont introduits. Ils sont représentatifs des pratiques de l’enseignant, ou au contraire, remarRVBCMFT -FOTFJHOBOU FTU JOWJUÊ Æ GPVSOJS EFT éléments d’évaluation des élèves, à se prononcer sur la pertinence perçue de ses régulations, ou à rendre compte partiellement de son activiUÊjŇSÊFMMFŇv $MPU   2.2. Traitement des données 2.2.1. Traitement des données audio

-B NÊUIPEF OÊDFTTJUF VO QSFNJFS USBWBJM DPOKPJOUEFEÊDPVQBHFFUEFEÊOPNJOBUJPO-FT DPNNVOJDBUJPOT WFSCBMFT BESFTTÊFT BVY ÊMÍWFT dans le contexte de la tâche sont retranscrites intégralement, tâche par tâche. Elles sont, de

façon concomitante, découpées en deux uniUÊTŇMFTjŇÊQJTPEFTŇvFUMFTjŇPCKFUTŇv6OjŇÊQJTPEFŇ v EÊCVUF MPSTRVF MFOTFJHOBOU DPNNVnique avec un élève (ou un groupe d’élève) et se termine par le départ de l’enseignant ou une OPVWFMMFPCTFSWBUJPOEFTBQBSU6OjŇPCKFUŇvSFprésente un contenu particulier de la communication. Chaque épisode peut ainsi comporter QMVTJFVSTPCKFUT$IBRVFjŇPCKFUŇvSFÉPJUVOFEÊnomination correspondant à son contenu. En complément, sont notifiés des éléments de description des gestes de l’enseignant (démonstrations, manipulations). En outre, il est précisé TJMBDPNNVOJDBUJPOFTUQSÊDÊEÊFEVOFPCTFSWBUJPO MFUBCMFBVŇOFOSFOEQBTDPNQUFBGJO d’alléger la lecture) et à qui s’adresse l’enseignant (dans l’exemple ci-dessous, on identifie MFTSÔMFTUFOVTQBSMFTÊMÍWFTŇHSJNQFVS TVSMF mur ou au sol) ou assureur). /PUPOT RVF  MPST EV USBJUFNFOU EFT EPOOÊFT  MFT PCKFUT EF SÊHVMBUJPO TPOU QBSGPJT SFgroupés dans des catégories macroscopiques DGUBCMFBVŇ  4VJUFÆDFQSFNJFSUSBWBJM POJTPMFMFTPCKFUT EFSÊHVMBUJPOEJEBDUJRVF3FÉPJWFOUMBEÊOPNJOBUJPOjŇ3%ŇvMFTDPNNVOJDBUJPOTRVJGPOUTVJUF ÆVOFPCTFSWBUJPOFURVJTPOUEFOBUVSFEJEBDtique (telle que nous l’avons définie). Chaque PCKFUOPNNÊjŇ3%ŇvSFÉPJUBMPSTVODPEBHFDPSrespondant aux quatre catégories de la régulaUJPOEJEBDUJRVFŇjŇUÄDIFŇvŇjŇSÊTVMUBUTEFMBDUJPOŇvŇjŇNPZFOTUFDIOJRVFTŇvŇjŇBUUJUVEFGBDF BVYBQQSFOUJTTBHFTŇv-FTPCKFUTOFDPSSFTQPOEBOUQBTÆDFUUFEÊGJOJUJPOTPOUDPEÊTjŇBVUSFŇv &OGJO  MFT 3%5 TPOU JTPMÊFT FU GPOU MPCKFU d’analyses qualitatives. Ces analyses ont pour PCKFDUJGEFNJFVYDFSOFSRVFMMFTTPOUMFTDBSBDtéristiques des savoirs réellement enseignés (formels/fonctionnels, déclinés/macroscopiques, explicites/métaphoriques, dispersés/resserrés, convergents avec les consignes ou non, etc.). -FT EPOOÊFT PCUFOVFT GSÊRVFODFT EF 3%  PCKFUT EF 3%  DBSBDUÊSJTUJRVFT EFT 3%5  TPOU mises en relation avec des éléments du contexte (moment de la séance ou du cycle, conduites

1SBUJRVFTEFSÏHVMBUJPOEJEBDUJRVFFO²EVDBUJPO1IZTJRVFFU4QPSUJWFFUQMBDFEFTTBWPJSTUFDIOJRVFT

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Tableau 1. Exemple de traitement des données audio. Étape 1. Franck, Escalade, Séance 2, épisodes 6-11 Verbatim Tu es resté trop longtemps en position JODPOGPSUBCMFw5VWBTUSPQUSBWBJMMFS TVSMFTCSBTFUMFTKBNCFT5VBWBJTUSPVWÊ une position de repos mais il fallait mousquetonner plus rapidement .FUTUBEÊHBJOFCFBVDPVQQMVTUÔU "ESJFO

OBJET

Épisode

Adressage

OBJET

10

6

(SJNQFVS

7JUFTTF Mousquetonnage

11

7

(SJNQFVS

Tu dois trouver une solution

12

7PJMÆ UVNPVTRVFUPOOFTNBJOHBVDIF /FUFUSPNQFQBT

13

¬BWBŇ 'BDJMFMBŇ /FVGCMFV WFSUFFU CMFVŇ

14

8

E au sol

/PO UVOBTQBTMFESPJU

15

9

(SJNQFVS

16

10

17

11

Il faut monter les pieds plus haut dans le devers. On arrête là ! descends-le.

(SJNQFVS au sol "TTVSFVS

Moment de pose de la dégaine Chercher une solution Choix de la main de mousquetonnage Demande si réussite 3ÍHMFNFOUQPJOUT d’ancrage Choix prises (FTUJPODPNQ

Tableau 2. Exemple de traitement des données audio. Étape 2. Franck, Escalade, Séance 2, épisodes 6-11 Verbatim Tu es resté trop longtemps en QPTJUJPOJODPOGPSUBCMFw5V WBTUSPQUSBWBJMMFSTVSMFTCSBT FUMFTKBNCFT5VBWBJTUSPVWÊ une position de repos mais il fallait mousquetonner plus rapidement .FUTUBEÊHBJOFCFBVDPVQ QMVTUÔUw"ESJFO

Type

OBJET

OBJET MACRO

Nature

3%

7JUFTTF mousquetonnage

Pose dégaine/ Mousquetonnage

Moyen

Pose dégaine/ Mousquetonnage

Moyen

Tu dois trouver une solution

3%

.PUSJDJUÊ$IPJYUSBKFU

Moyen

7PJMÆ UVNPVTRVFUPOOFTNBJO HBVDIF/FUFUSPNQFQBT

3%

Pose dégaine/ Mousquetonnage

Moyen

¬BWBŇ 'BDJMFMBŇ /FVG CMFV WFSUFUCMFVŇ

"653&

/PO UVOBTQBTMFESPJU

3%

Moment de pose de la dégaine Chercher une solution Choix de la main de mousquetonnage Demande si réussite 3ÍHMFNFOU points d’ancrage

3ÍHMFNFOUTÊDVSJUÊ

Tâche

.PUSJDJUÊDIPJYUSBKFU

Moyen

Il faut monter les pieds plus haut dans le devers… On arrête là ! descends-le.

3%

3%

Choix des prises

"653&

(FTUJPO$PNQ

des élèves, caractéristiques et durées des tâches et des consignes, structure de la séance, etc.) FUBCPVUJTTFOUÆEFQSFNJFSTRVFTUJPOOFNFOUT interprétatifs.

2.2.2. Traitement de l’entretien

Une analyse catégorielle thématique est utiMJTÊFQPVSMFOTFNCMFEFMFOUSFUJFO UBCMFBVŇ  Par la suite, sont retenues les informations

32

+FBO.BSJF#PVEBSEt+FBO'SBOÎPJT3PCJO

Tableau 3. Catégories générales utilisées pour analyser l’entretien Catégories Professionnalité et expérience en relation avec la régulation didactique

Informations inhérentes à la catégorie r 0SHBOJTBUJPOEVUSBWBJMFUSFDIFSDIFEFGGJDBDJUÊ r 'PSNBMJTBUJPOT r &YQÊSJFODFTEFSÊHVMBUJPOTFUÊWPMVUJPOTEFT pratiques

Conceptions des processus d’enseignement/ apprentissage en relation avec la régulation didactique

r 3ÔMFEFMFOTFJHOBOUFODMBTTF r "VUPOPNJFEFTÊMÍWFT r 3FMBUJPOTUÄDIFTHVJEBHF

Connaissance de la matière et rapport aux savoirs

r $POOBJTTBODFTEFT114"FUEFTDPOUFOVT r 'BÉPOEFEÊGJOJSMFTTBWPJSTUFDIOJRVFT r 1MBDFEFTTBWPJSTUFDIOJRVFTEBOTMFQSPDFTTVT d’enseignement r 'JOBMJUÊTEFM&14 QMBDFEFTTBWPJSTUFDIOJRVFT

plus spécifiques à chaque contexte (enseigneNFOU EF MFTDBMBEF PV EV WPMMFZCBMM Ň  JOUFOtions didactiques, motifs et préoccupations, réactions aux passages vidéo, etc.

3. RÉSULTATS 3.1. Résultats pour les séances d’escalade 3.1.1. Éléments du contexte

'SBODLJOEJRVFRVJMDPOOBÏUBTTF[CJFOMFTDBMBEF*MMBQSBUJRVFMVJNËNFBTTF[SÊHVMJÍSFment en loisir et l’enseigne pour la troisième année consécutive. Pour autant, il dit manquer d’expérience professionnelle. Sa classe EFUFSNJOBMFjŇ&4ŇvFTUDPNQPTÊFEFWJOHUTJY ÊMÍWFT -PCTFSWBUJPO SÊWÍMF VOF GPSUF IÊUÊSPgénéité des niveaux de compétence. Des élèves BEPQUFOU VOF NPUSJDJUÊ BTTF[ QFV ÊWPMVÊF (centre de gravité entre les appuis pédestres, VUJMJTBUJPO QSJPSJUBJSF EFT CSBT  QSJTFT VUJMJTÊFT EBOT VO TFVM TFOT  FYUFOTJPOT EFT KBNCFT JOcomplètes, appuis sur voûte plantaire, etc.). Ces élèves mousquetonnent souvent tardivement et parfois dans le mauvais sens. Certains SFODPOUSFOU EFT QSPCMÍNFT BGGFDUJGT MJÊT Æ MB IBVUFVS %BVUSFT ÊMÍWFT NPOUSFOU VO CPO OJveau de compétence. Ces élèves ont tendance à tenter des voies qu’ils ne maîtrisent pas,

SFDIFSDIFOUMjŇFYQMPJUŇv -ÊWBMVBUJPOBVCBDDBMBVSÊBUTFEÊSPVMFTVS EFVY WPJFT DIPJTJFT QBS MFT ÊMÍWFT -B OPUF EF jŇQFSGPSNBODFŇv QPJOUT QSFOEFODPNQUF la difficulté de la voie et valorise le « grimper en tête »-BjŇqualité de la prestationŇvFTUÊHBMFNFOU OPUÊFTVSQPJOUT'SBODLEJTQPTFEVONVS de 13 voies et du matériel nécessaire. Il nous indique que lors des premières séances, il a enTFJHOÊ MF jŇ HSJNQFS FO UËUFŇ v FU EFT ÊMÊNFOUT UFDIOJRVFT DPNNF MF jŇ HSPVQFSEÊHSPVQFSŇ v ou l’utilisation des cares. Durant les trois séances, les élèves sont amenés à grimper des voies en vue de l’évaMVBUJPO BV CBDDBMBVSÊBU -B UÄDIF jŇ VOJRVFŇ v RVJ MFVS FTU QSPQPTÊF DPOTJTUF Æ jŇ UFOUFSŇ v des voies en respectant les critères de l’évaMVBUJPO -FT DPOTJHOFT  DPNNVOJRVÊFT VOJRVFNFOU BV EÊCVU EFT TÊBODFT  WBSJFOU EVOF séance à l’autre, même si l’on note quelques redondances (notamment, travailler le jŇHSPVQFSEÊHSPVQFSŇv  3.1.2. Étude des régulations didactiques

'SBODLSÊHVMFEFGBÉPOSÊHVMJÍSFFUSFMBUJWFNFOUNPEÊSÊF PCKFUTNJOFONPZFOOF  0O PCTFSWF GSÊRVFNNFOU EFT NPNFOUT EF moindre régulation, notamment des phases EPCTFSWBUJPO FO SFUSBJU 2VBSBOUFRVBUSF PCKFUT EF 3% EJGGÊSFOUT TPOU NJT FO KFV MPST EFT

1SBUJRVFTEFSÏHVMBUJPOEJEBDUJRVFFO²EVDBUJPO1IZTJRVFFU4QPSUJWFFUQMBDFEFTTBWPJSTUFDIOJRVFT

USPJTTÊBODFT-FT3%5SFQSÊTFOUFOU ŇEFT 3%6OSÊTVMUBUNBSRVBOUDPODFSOFMBQSÊEPNJOBODFEFTPCKFUTFOSFMBUJPOBWFDMBQPTFEFT dégaines et le mousquetonnage (47,2  %) et QMVT MBSHFNFOU EFT PCKFUT SFMBUJGT BVY BTQFDUT sécuritaires pour les grimpeurs (52,7 %), ainsi RVFMBRVBOUJUÊQMVTSÊEVJUFEPCKFUTFOSFMBUJPO avec la motricité spécifique au grimper (technique ou stratégique) (27 %). Plus précisément, les résultats montrent RVF'SBODLSÊHVMFNBTTJWFNFOUMFTÊMÍWFTTPVT GPSNFEFjŇUÊMÊHVJEBHFTEÊDJTJPOOFMTŇvŇ VUJliser telle prise puis telle autre («  Monte jambe droite et jambe gauche… Laisse ta main où elle est. Laisse tes mains  » Ň    QSFOESF PV EPOOFS EV mou (« Donne un peu de mou… Tends v Ň NPVTquetonner à tel moment (« Mousquetonne ! v  6OGBJUSFNBSRVBCMFFTUBVTTJMBCTFODFMPSTEFT 3%5 EFT DSJUÍSFT UFDIOJRVFT EF MÊWBMVBUJPO PSJFOUBUJPO EV CBTTJO  TBJTJF EF QSJTF JNNÊdiate, sens des prises, rythme de progression, USBKFUEVDFOUSFEFHSBWJUÊ VUJMJTBUJPOEFQSJTFT à la périphérie, etc.). 4VSVOBVUSFSFHJTUSF 'SBODLDPNNVOJRVF souvent aux élèves la « connaissance du résulUBUŇv1BSFYFNQMF JMJOEJRVFBVYÊMÍWFTEFTFSreurs dans le sens du mousquetonnage : « C’est à l’envers. La corde de l’assureur doit aller au mur. La dégaine va tourner…  v -FT UFDIOJRVFT NBnuelles, qui dépendent du sens d’ouverture de la dégaine en fonction de la main qui tient la corde et qui conditionnent en partie le sens correct de mousquetonnage, apparaissent uniquement à une reprise lors de la troisième séance. En utilisant ces deux formes de guidage (téMÊHVJEBHFFUDPOOBJTTBODFEVSÊTVMUBU

'SBODL apporte sans doute une aide significative aux élèves. Pour autant, il n’explicite pas les savoirs techniques à intégrer afin de remédier à leurs difficultés (qui elles-mêmes ne sont pas identiGJÊFT &TUDFVOFIBCJUVEFQSPGFTTJPOOFMMF PV ÊQSPVWFUJM EFT EJGGJDVMUÊT Æ PCTFSWFSÊWBMVFS MFT DPOEVJUFT NPUSJDFT EFT ÊMÍWFTŇ  $FT SÊTVMtats pourraient-ils aussi s’expliquer au regard

33

EVDPOUFYUFŇ &OFGGFU MPCTFSWBUJPOBMJFVWFST MB GJO EV DZDMF EF 'SBODL -FT ÊMÍWFT POU EÊKÆ ÊUVEJÊDFSUBJOFTUFDIOJRVFTFU'SBODLQPVSSBJU penser qu’ils ont développé une certaine autonomie dans leur travail. 3.2. Résultats pour les séances de volley-ball 3.2.1. Éléments du contexte

'SBODL JOEJRVF RVJM DPOOBÏU BTTF[ CJFO MF WPMMFZCBMM 4B DMBTTF EF TFDPOEF FTU DPNQPTÊFEFWJOHURVBUSFÊMÍWFT-PSTEFMBQSFNJÍSF TÊBODF 'SBODLSÊBMJTFVOFÊWBMVBUJPOEJBHOPTUJRVF-FTÊMÍWFTSÊBMJTFOUEFTUÄDIFTEÊDIBOHFT en frappe haute et en manchette puis des renDPOUSFTFOUSPJTDPOUSFUSPJT'SBODLPCTFSWFFU prend des notes. Il constituera deux groupes et leur proposera des tâches différentes. Un groupe est composé d’élèves qui maîtrisent mal les différentes frappes, éprouvent des difficulUÊTÆDPOTFSWFSQVJTSFOWPZFSMFCBMMPO-BVUSF groupe est composé d’élèves plus compétents mais qui ne réussissent que rarement à conserWFSMFCBMMPOQPVSDPOTUSVJSFVOFBUUBRVFEBOT EF CPOOFT DPOEJUJPOT %F GBÉPO HÊOÊSBMF  MFT TÊBODFTTFEÊSPVMFOUCJFONBJTEFTÊMÍWFTQBSNJ MFTQMVTGBJCMFTTFEÊNPUJWFOU OFSÊBMJTFOURVF partiellement les tâches, refusent parfois de QSFOESFQBSUBVKFVÆMBGJOEFTTÊBODFT-FVS comportement laisse penser qu’ils appréhendent de se faire mal et/ou se sentent incaQBCMFTEFQSPEVJSFEFTBDUJPOTFGGJDBDFT 3.2.2. Étude des régulations didactiques

-B GSÊRVFODF NPZFOOF EF SÊHVMBUJPO FTU OFUUFNFOU TVQÊSJFVSF Æ DFMMF PCTFSWÊF FO FTDBMBEF   PCKFUTNJO  %FT WBSJBUJPOT JNQPSUBOUFT TPOU OÊBONPJOT PCTFSWÊFT FO GPODtion des séances et des tâches (de 0.25 à 5.81 PCKFUTNJO  'SBODL SÊHVMF EBWBOUBHF MPST EF MBTÊBODFOžŇRVFMPSTEFMBTÊBODFOžŇ-FT fréquences sont maximales lors de l’enseignement des techniques de frappe et moindres MPST EFT UÄDIFT Æ FOKFVY TUSBUÊHJRVFT PV MPST EF MB TJUVBUJPO EF SÊGÊSFODF -FT NPNFOUT EF moindre régulation prennent plusieurs formes. 1BSGPJT  'SBODL DPNNVOJRVF MFT DPOTJHOFT Æ

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+FBO.BSJF#PVEBSEt+FBO'SBOÎPJT3PCJO

des sous-groupes, au fur et à mesure de l’évolution des tâches, ce qui limite le temps dispoOJCMFQPVSPCTFSWFSFUSÊHVMFS1BSGPJT 'SBODL FTU EBWBOUBHF EJTQPOJCMF NBJT TFT PCTFSWBUJPOT OF EÊCPVDIFOU QBT TVS EFT SÊHVMBUJPOT -FT3%5SFQSÊTFOUFOUFONPZFOOF ŇEF 3% -ÊUVEF EFT 3%5 DPODFSOBOU MB GSBQQF haute laisse penser que l’intention principale EF'SBODLFTUEBNFOFSMFTÊMÍWFTÆDPOTUSVJSF VO jŇ BNPSUJSFOWPJŇ v 'SBODL OF QBSMF QBT EJrectement de cette construction. Il emploie VOWPDBCVMBJSFJNBHÊ jŇSFTTPSUŇv jŇDPMMFSŇv  *M JODJUF EBCPSE MFT ÊMÍWFT Æ SÊBMJTFS VO HFTUF jŇTPVQMFŇv$FUUFjŇTPVQMFTTFŇvDPODFSOFUBOUÔU MFTÊQBVMFT MFTCSBT MFTQPJHOFUTPVMFTEPJHUT Ses démonstrations lors des consignes puis lors des régulations insistent sur ce que l’on pourrait identifier comme un relâchement général EFTNFNCSFTTVQÊSJFVST$FUUFOPUJPOEFjŇTPVQMFTTFŇvFTUBVTTJVUJMJTÊFQPVSMFTNFNCSFTJOférieurs ce qui montre qu’elle est relativement HÊOÊSJRVF 'SBODL EFNBOEF BMPST BVY ÊMÍWFT d’être «  souples au niveau des jambes  v  DPNNF il leur demande d’être « souples des poignets v  -PSTEFMBTÊBODFOžŇ UÄDIF ÊQJTPEF JEFOtifiant 9), il demande même à une élève d’être «  souple des pieds jusqu’aux doigts  v -F UFSNF jŇTPVQMFTTFŇvFTUEPODVUJMJTÊQPVSEÊTJHOFSEFT TBWPJST UFDIOJRVFT USÍT EJGGÊSFOUT 'SBODL JOcite aussi les élèves à « écarter les doigtsŇv*DJFOcore, on pressent qu’il souhaite que les élèves rompent avec des frappes crispées, les mains et les doigts formant une surface de frappe homogène mais ne permettant pas d’amortir et de SFOWPZFSMFCBMMPOEFGBÉPODPOUSÔMÊF1PVSBVtant, on constate qu’il ne précise pas comment PVQPVSRVPJDFTEPJHUTEPJWFOUËUSFjŇÊDBSUÊTŇv  OJ MFT WÊSJUBCMFT DPOTUSVDUJPOT NPUSJDFT Æ PQÊSFS'JOBMFNFOU POQFVUDPOTUBUFSEFTGPSNFT de masquage des savoirs techniques lors des phases de guidage et notamment des régulaUJPOT-BDPOTUSVDUJPOQSJODJQBMFFOKFV MBNPSti-renvoi, n’est pas explicitée, tout comme les conditions fonctionnelles de sa réalisation (construction d’un point de frappe, de surfaces

EFDPOUBDUCBMMPOEPJHUT EFQPTUVSFT EBQQVJT  etc.). -ÊUVEF EFT 3%5 MPST EF MFOTFJHOFNFOU EFMBNBODIFUUFNPOUSFRVF'SBODLSÊQÍUFVO discours normatif centré sur la forme du geste Æ BDDPNQMJS EJTDPVST EÊKÆ ÊOPODÊ MPST EFT consignes). En voici deux exemples : « Trajectoire haute… Tu es raide, Johana, souple… Décale tes jambes… Tends tes bras, tu avais les bras fléchis. Tes mains… ongles vers le sol. Automatiquement, j’ai les bras qui se tendent… Et je prends le ballon ici v. « Mets-toi en position. Ongles dans le sol, les bras se tendent automatiquement… Je prends la balle là… Tes pieds sont décalés… Et tu as les jambes fléchies v. -PSTEFTUÄDIFTÆGJOBMJUÊTUSBUÊHJRVF 'SBODL place les élèves dans ce qui s’apparente à des jŇTJUVBUJPOTQSPCMÍNFTŇvQVJTMFVSJNQPTFEFT NPEÍMFTTUSBUÊHJRVFT%FT3%5OBQQBSBJTTFOU RVFEFGBÉPOFYDFQUJPOOFMMF-PSTEFMBTJUVBtion de référence (lors des deux séances), on DPOTUBUFRVFMFTPCKFUTEF3%OFTFSFUSPVWFOU presque pas d’une séance à l’autre sans que l’on puisse l’expliquer a priori. 1PVSRVPJ'SBODLPTDJMMFUJMFOUSFVOFIZQFS régulation et une non-régulation en fonction EFTNPNFOUTŇ *MTFNCMFHÊSFSEFGBÉPOEJGGÊrente l’enseignement des techniques de frappe et décisionnelles. En outre, pourquoi les savoirs de type fonctionnel ne sont-ils que rarement explicités lors des phases de guidage concerOBOUMFTUFDIOJRVFTEFGSBQQFŇ 3.3. Résultats issus de l’entretien

%VOQPJOUEFWVFHÊOÊSBM 'SBODLGBJUQBSU EF TFT QSBUJRVFT jŇ IBCJUVFMMFTŇ v UPVSOÊFT WFST l’improvisation et s’actualisant par l’introduction de tâches non prévues à l’avance à parUJS EF MPCTFSWBUJPO EFT ÊMÍWFT $FUUF JNQSPvisation s’appuierait sur un large répertoire EF UÄDIFT EJTQPOJCMFT jŇ j’ai beaucoup de situations dans la têteŇv (VJEFSFUSÊHVMFSTPOUQFSçus comme des « solutions de réchappeŇv RVBOE la tâche ne permet pas à elle seule les progrès. 'SBODLUÊNPJHOFEVNBORVFEFGGJDBDJUÊQFSÉV de son guidage technique. Une intention se déHBHFŇFOEJSFMFNPJOTQPTTJCMFBVYÊMÍWFT-B

1SBUJRVFTEFSÏHVMBUJPOEJEBDUJRVFFO²EVDBUJPO1IZTJRVFFU4QPSUJWFFUQMBDFEFTTBWPJSTUFDIOJRVFT

principale fonction des régulations serait de permettre aux élèves de réaliser la tâche telle RVFQSÊWVF-BGPODUJPOEFjŇDPSSFDUJPOŇvOFTFSBJUÆSÊBMJTFSRVFMPSTRVF'SBODLPCTFSWFMJOFGficacité des tâches qu’il propose. Elle est vécue DPNNFVOÊDIFDDBSBCPVUJTTBOUÆMJNQPTJUJPO d’un modèle gestuel. Des régularités dans son EJTDPVST TPOU GJOBMFNFOU SFMFWÊFTŇ    MF SFKFU EFMBjŇUFDIOJRVFŇv QFOTÊFDPNNFVOFOPSNF formelle : « Je n’aime pas parler de technique (…) Je ne suis pas prof de technique (…) Je ne crois pas qu’il existe une technique bonne dans telle ou telle activité (…)  vŇ    MB NJTF FO PQQPTJUJPO FOUSF jŇUFDIOJRVFŇvFUjŇNPUSJDJUÊŇvFUMJEÊFRVFOTFJgner cette motricité est en contradiction avec une culture professionnelle, voire même avec MFTNJTTJPOTEFM&14Ň MBWPMPOUÊEFOTFJHOFS MjŇBVUPPSHBOJTBUJPOŇvŇj Mon mode de pensée a évolué… Je quitte de plus en plus la technique. Mon contenu d’enseignement s’attache de plus en plus à de l’auto-organisation, heu… un mode de pensée, un état d’esprit, une organisation collectiveŇv À propos des séances d’escalade, lorsque OPVT JOWJUPOT 'SBODL Æ FYQMJRVFS QPVSRVPJ TFT SÊHVMBUJPOT DPODFSOFOU NBKPSJUBJSFNFOU le mousquetonnage, et de façon générale les techniques sécuritaires, il évoque plusieurs facteurs  : 1) le sentiment que les élèves sont relativement compétents au niveau moteur et qu’ils ont des intentions d’apprentissage (notamment du fait qu’il ait « tellement insistéŇvMPST EFTQSFNJÍSFTTÊBODFT Ň MFTDBSBDUÊSJTUJRVFT EF MÊWBMVBUJPO BV CBDDBMBVSÊBU RVJ MJOWJUFOU Æ FOTFJHOFS EBWBOUBHF MF HSJNQFS FO UËUFŇ    VOF GBDJMJUÊ SFTTFOUJF Æ PCTFSWFS FU SÊHVMFS MFT jŇNBOJQVMBUJPOTŇvEVHSJNQFVSŇ VONBORVF de connaissance de l’activité, mais aussi de DPOOBJTTBODF EV NVSŇ    MF GBJU RVJM TF QPTJtionne en tant que personne ressource et attend que les élèves lui demandent eux-mêmes d’être évalués. -F NBTRVBHF EFT TBWPJST TJNQPTFSBJU quant à lui dans le contexte particulier de ces séances. Il dit chercher à faire simple, dans un contexte d’urgence temporelle à l’approche du

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CBDDBMBVSÊBU NËNFTJMSFDPOOBÏURVFEFTQSPCMÍNFTQSPGFTTJPOOFMTTFQPTFOU*MEJUQSÊGÊSFS aider les élèves à atteindre le sommet des voies QMVUÔU RVF DIFSDIFS RVFMT TPOU MFT QSPCMÍNFT qu’ils rencontrent, interpréter leurs conduites et les conseiller techniquement. C’est en tout cas la façon de réguler qui lui viendrait jŇOBUVSFMMFNFOUŇv ©QSPQPTEFTTÊBODFTEFWPMMFZCBMM 'SBODL ÊWPRVF RVF TPO JOUFSWFOUJPO OÊUBJU QBT IBCJUVFMMF*MTFTUTFOUJjŇDPOUSBJOUŇvEFSÊHVMFS EV fait des difficultés des élèves mais aussi des caractéristiques du travail technique proposé), DFRVJOFTFSBJUQBTTPOIBCJUVEF*MBHMPCBMFNFOUMFTFOUJNFOUEFTËUSFUSPVWÊFOjŇÊDIFDŇv lors des séances. Il dévalorise les moments d’enseignement des techniques de frappe. Pour lui, ces techniques devraient s’apprendre en DPOEJUJPO EF KFV -PST EF MFOTFJHOFNFOU EF MBGSBQQFIBVUF TPOCVUFTUjŇd’enlever cette raideurŇv"MPSTRVFOPVTMVJEFNBOEPOTEFQSÊDJTFS MFT TBWPJST SÊFMMFNFOU FO KFV  JM IÊTJUF (« Je ne trouve pas les motsŇv *MÊWPRVFQMVTJFVST fois l’importance qu’il donne à la position des doigts, qui selon lui « équilibre tout le systèmeŇv Concernant l’enseignement de la manchette, 'SBODL NPOUSF VOF WJTJPO GPSNFMMF EFT UFDIOJRVFT WJTJPORVJMSFKFUUFQPVSUBOUDPODFQUVFMMFNFOU NBJTRVJMOFTFNCMFQBTQPVWPJSEÊQBTser (« C’est pas ce que je veux faire mais malgré tout, je le faisŇv *MEJUOFQBTGPSNBMJTFSQSÊDJTÊNFOU les savoirs techniques lors des préparations de séance : « C’est impliciteŇv1PVSMVJ MFHVJEBHF qu’il déploie lors de l’enseignement de la manchette serait le fait d’un manque d’expérience ou encore d’un manque d’intérêt personnel porté à ce travail technique. Enfin, concernant la situation de référence, il fait part de sa volonté de «  faire jouer les élèvesŇ v TBOT MFVS EPOner de solutions. Il attend «  une étincelleŇ v -B tâche est censée leur « faire découvrir vDFRVJM faut faire au niveau stratégique. C’est pour cela qu’il ne donne pas de consignes. Enfin, il rend compte de moments où ses régulations auprès des élèves en difficultés ont davantage une

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+FBO.BSJF#PVEBSEt+FBO'SBOÎPJT3PCJO

fonction motivationnelle (éviter un désengagement plus grand) qu’une réelle aide technique.

4. INTERPRÉTATIONS 4.1. Interprétations concernant les pratiques de RD lors de l’enseignement de l’escalade /PVTBWPOTGBJUMFDPOTUBUEVOFEJTQFSTJPO JNQPSUBOUF EFT PCKFUT EF SÊHVMBUJPO 4FMPO nous, ce phénomène est en partie à mettre FOSFMBUJPOBWFDMBUÄDIFQSPQPTÊFQBS'SBODL USÍT HMPCBMF  NFUUBOU QPUFOUJFMMFNFOU FO KFV tous les savoirs de l’évaluation) et le moment EV DZDMF OPNCSF EF TBWPJST POU ÊUÊ BCPSEÊT lors des séances précédentes). On peut néanNPJOT TF EFNBOEFS QPVSRVPJ 'SBODL QMBDF TJ UÔU NËNFTJMÊWBMVBUJPOBQQSPDIF MFTÊMÍWFT EBOTDFUUFUÄDIFUSÍTHMPCBMF/PVTQFOTPOTRVF DFDIPJYFTUMFTZNQUÔNFEFEJGGJDVMUÊTQSPGFTsionnelles rencontrées dans l’identification des CFTPJOTQSJPSJUBJSFTEFTÊMÍWFTEBOTMFVSEJWFSTJUÊ&OQSPQPTBOUDFUUFUÄDIFHMPCBMF JMSFOPODF à faire travailler les élèves sur des savoirs techOJRVFT QSÊDJT FO SFMBUJPO BWFD MFT QSPCMÍNFT RVJMT SFODPOUSFOU $F DPOUFYUF jŇ QSPWPRVÊŇ v QBS'SBODLQÍTFTVSTFTSÊHVMBUJPOTEJEBDUJRVFT /PVTBWJPOTBVTTJDPOTUBUÊVOFGPSUFSFQSÊTFOUBUJPOEFTPCKFUTEFSÊHVMBUJPODPODFSOBOU les aspects sécuritaires et notamment le mousRVFUPOOBHF*MFTUQSPCBCMFRVFMFTSÊHVMBUJPOT Æ QSPQPT EFT jŇ NBOJQVMBUJPOT EV HSJNQFVSŇ v TPOU QMVT OPNCSFVTFT QBSDF RVF 'SBODL MFT maîtrise mieux. Il maîtriserait moins les savoirs UFDIOJRVFTFOSFMBUJPOBWFDMBHSJNQF'SBODL connaît pourtant les critères techniques de l’évaluation mais : - il aurait des difficultés à mettre en relation les critères de l’évaluation et les conduites des élèves. Ceci pourrait être amplifié par le NBORVF EF MJTJCJMJUÊ EF MÊWBMVBUJPO &O FGGFU  les critères techniques y sont de nature très hétérogène et varient en fonction des niveaux SÊQFSUPSJÊTŇ - les savoirs techniques dans le cadre de MÊWBMVBUJPOPOUVOTUBUVUUSÍTGPSNFM-FTÊMÍWFT

doivent en effet montrer une motricité particulière, même si cette motricité ne leur est pas directement utile pour réussir la voie. Dès lors, POWPJURVF'SBODLMFTJODJUFÆjŇNPOUSFSŇvEFT UFDIOJRVFTQMVUÔURVÆMFTBJEFSÆQSPHSFTTFSBV regard de leurs difficultés. &OGJO  OPVT BWPOT NJT BV KPVS EFT QIÊOPmènes de masquage des savoirs techniques en tant que moyens à mettre en œuvre pour réussir à travers l’utilisation de la connaissance du résultat ou des téléguidages décisionnels. -FOUSFUJFOJOEJRVFRVFDFTQSPDÊEVSFTOFSFMÍWFOUQBTEFDIPJYQSPGFTTJPOOFMT/PVTQFOTPOTRVFMMFTTJNQPTFOUÆ'SBOL DBSFMMFTTPOU SFMBUJWFNFOUTJNQMFT BTTF[QFVDPÚUFVTFTTVSMF plan professionnel. Elles lui permettent, sans doute inconsciemment, d’éviter d’interpréter leurs difficultés et de les engager dans un processus conscient d’autorégulation, tout en assurant une aide significative. 4.2. Interprétations concernant les pratiques de RD lors de l’enseignement de volley-ball 'SBODLB TFNCMFUJM NPEJGJÊTFTIBCJUVEFT EFOTFJHOFNFOU MPST EF OPT PCTFSWBUJPOT  FO proposant davantage de travail des techniques EFGSBQQFT/PVTBWBODFSPOTEFVYIZQPUIÍTFT pour l’expliquer : la première est qu’il a voulu jŇ NPOUSFSŇ v VO FOTFJHOFNFOU DPOGPSNF Æ DF RVJMQFOTFËUSFMFOTFJHOFNFOUjŇOPSNBMŇvEF M&14ŇMBTFDPOEFFTURVJMBUFOUÊEPCUFOJSVOF QMVTHSBOEFjŇFGGJDBDJUÊŇv JOTBUJTGBJUEFTFTFYpériences passées. Quoi qu’il en soit, ce travail UFDIOJRVFTFNCMFEBWBOUBHFMJODJUFSÆSÊBMJTFS EFT3%5-FHVJEBHFUFDIOJRVFRVJMNFUFOKFV apparaît comme peu formalisé, voire improvisé, ce qui peut expliquer des formes de techniDJTNF FU EFGBÉPOQMVTHMPCBMF MBCTFODFEFTBvoirs techniques de type fonctionnel. -PSTRVJM QSPQPTF EFT UÄDIFT DFOUSÊFT TVS des savoirs décisionnels, il souhaite que ses ÊMÍWFT jŇ DIFSDIFOUŇ v FU jŇ USPVWFOUŇ v EFT TPMVtions. Ce fait est à mettre en relation avec sa volonté de proposer des tâches permettant aux élèves de construire eux-mêmes leur technique. Cela expliquerait pourquoi les savoirs

1SBUJRVFTEFSÏHVMBUJPOEJEBDUJRVFFO²EVDBUJPO1IZTJRVFFU4QPSUJWFFUQMBDFEFTTBWPJSTUFDIOJRVFT

en lien avec l’activité décisionnelle ne sont pas dévoilés, que ce soit lors des consignes ou des régulations. 4.3. Interprétations conclusives -F DSPJTFNFOU EFT EPOOÊFT QFSNFU  EBOT une certaine mesure, d’appréhender le cas 'SBODL EBOT TB DPNQMFYJUÊ FU TB TJOHVMBSJUÊ /PVT NPOUSPOT BJOTJ RVF DF EFSOJFS QPVSSBJU se trouver dans une phase de transition profesTJPOOFMMF EFjŇSFDPNQPTJUJPOŇv TVJUFBVSFKFU EF MB UFDIOJRVF PV QMVUÔU EV HVJEBHF UFDInique, qu’il associe au technicisme. Sur le plan professionnel, il hésite à guider techniquement MFT ÊMÍWFT FU SFDIFSDIF QMVUÔU Æ QSPQPTFS EFT tâches qui induisent des apprentissages par auto-adaptation. Cette évolution est à mettre en relation avec son expérience et son rapport aux TBWPJST*MOFTFTUKBNBJTWSBJNFOUTFOUJFGGJDBDF lors des phases de guidage technique. Il a en outre tendance à s’orienter vers des finalités jŇOBUVSBMJTUFTŇvPVjŇDJUPZFOOFTŇv %FMJHOJÍSFT (BSTBVU  EFM&14 NËNFTJMFTUBUUBDIÊ à faire progresser ses élèves. 2VBOE'SBODLSÊHVMFQFV DFTUQBSGPJTQBS choix (placer les élèves en position de recherche de solution). C’est parfois du fait du contexte RVJM DSÊF FO WPMMFZCBMM  DPNNVOJDBUJPO EFT consignes à quatre sous-groupes qui limite de fait son activité de régulation). C’est aussi parGPJT MF TJHOF EF EJGGJDVMUÊT QSPGFTTJPOOFMMFT -B relative pauvreté en savoirs techniques de certaines séquences de régulation est à mettre en relation avec ses connaissances techniques, ses compétences évaluatives mais aussi, plus généralement, une moindre implication professionnelle en ce qui concerne les gestes de guidage technique. Cette moindre implication, nous le rappelons, est le fruit d’une histoire professionnelle et n’est peut-être que transitoire.

5. DISCUSSION -F DBT 'SBODL QFSNFU EF NPOUSFS UPVUF MB complexité des gestes de régulation, lesquels

37

s’inscrivent dans le cadre d’un développement professionnel singulier. Il permet de montrer RVF MPJOEËUSFjŇÊWJEFOUTŇv MPJOEjŇBMMFSEF TPJŇ v  MFT 3%5 DPOTUJUVFOU VO EÊGJ QFSNBOFOU pour les enseignants d’EPS. -ÊUVEFEFTQSBUJRVFTEF'SBODLSÊWÍMFRVF TJMFT3%TPOUHÊOÊSBMFNFOUBTTF[NBTTJWFNFOU VUJMJTÊFTFO&14FURVFMFT3%5TPOUMFT3%MFT plus utilisées, une réalité plus complexe peut être dévoilée, réalité marquée par la difficulté à guider et réguler techniquement les élèves. $FUUFEJGGJDVMUÊSFOWPJFCJFOTÚSBVDPOUFYUFEF l’enseignement de l’EPS et à ses contraintes. Elle interroge également la professionnalité des enseignants, et notamment leur capacité à identifier et formaliser des savoirs techniques déclinés et fonctionnels, à procéder à EFT BOBMZTFT UFDIOJRVFT QPVTTÊFT 3BQQFMPOT avec Develay (2007) que les opérations de désyncrétisation, le découpage du réel en unités de compréhension constituent l’une des opérations les plus difficiles à mettre en œuvre sur le plan professionnel. Pour réaliser ce travail d’analyse technique, l’enseignant doit être convaincu de l’utilité de cette démarche, c’està-dire de sa capacité à utiliser efficacement ces connaissances, notamment lors des phases de guidage langagier. Il doit aussi placer les apprentissages techniques effectifs des élèves au cœur de ses préoccupations quotidiennes, et EPOD MFVSBUUSJCVFSVOTUBUVUEFQSFNJÍSFJNQPSUBODF$FTDPOEJUJPOTOFTFNCMFOUQBTSÊVOJFT DIF[ 'SBODL Æ MIFVSF BDUVFMMF 4PO style professionnel $MPU  'BÐUB    OF MFOHBHF pas à développer une expertise en matière de connaissances techniques et par là même FONBUJÍSFEF3%5%VOBVUSFQPJOUEFWVF  'SBODL  FO QPTUF EBOT TPO MZDÊF EFQVJT TFVMFNFOU USPJT BOT  TFNCMF FODPSF DIFSDIFS Æ mettre en place, à asseoir ses enseignements (curricula, tâches et organisations). Ces préoccupations professionnelles laisseraient peu de place à une centration plus exclusive sur la question des savoirs techniques et du guidage technique.

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*MOFTBHJUQBTJDJEFKVHFS'SBODLTVSMFQMBO QSPGFTTJPOOFM/PVTDIFSDIPOTCJFOÆNPOUSFS comment ses pratiques se déploient, quelles difficultés il rencontre et à en comprendre les resTPSUT-FDBT'SBODLQFSNFUBJOTJ QBSFYFNQMF  de montrer que les pratiques de régulation ne peuvent être interprétées à partir de positions trop simplistes. Quand les enseignants ne régulent pas, ce n’est pas forcément parce qu’ils pensent que la tâche suffit à provoquer les apprentissages. Quand les régulations sont pauvres en savoirs techniques, ça n’est pas forcément le fait de manques de connaissances, ou d’une certaine forme de pudeur (Carnus,   -FT EÊUFSNJOBOUT TPOU QMVT DPNQMFYFT FUÆNFUUSFFOMJFOBWFDMFOTFNCMFEVQSPDFTsus d’enseignement/apprentissage, la singularité de chaque enseignant et la spécificité de chaque situation. Il est aussi curieux de constater à quel point l’histoire professionnelle de 'SBODL EBOT TPO SBQQPSU BVY UFDIOJRVFT SFOvoie à l’histoire récente de la profession en EPS. -FTSÊTVMUBUTJTTVTEFMÊUVEFEVDBT'SBODL et des autres cas permettent enfin de discuter des conséquences des pratiques de régulation, autrement dit de l’activité et des apprentissages EFT ÊMÍWFT /PUPOT EBCPSE RVF MFT RVFMRVFT recherches portant sur les liens entre guidage technique et activité des élèves tendent à montrer que la construction d’une intercompréhension enseignant-élèves en matière technique ou encore d’une culture technique est difficile à PCUFOJSFO&14 $BSSFJSPEB$PTUB .BSRVFTEB $PTUB  %JOJ[   1JÊSPO  Ň  $BSOVT  Ň  -ÊNPOJF    /PT BOBMZTFT FU OPT PCTFSWBtions nous permettent peut-être de mieux comQSFOESFRVFMTTPOUMFTNÊDBOJTNFTFOKFVEBOT DFTGPSNFTEjŇÊDIFDTŇv MFTRVFMTTPOUCJFOTÚS FOQBSUJFJOIÊSFOUTBVQSPDFTTVTE&"FO&14 (VJEFSFUSÊHVMFSUFDIOJRVFNFOUMFTÊMÍWFT EF façon massive, répétée, en s’adaptant aux singularités de chacun constitue un réel défi pour les enseignants. Outre les connaissances et compétences que ces gestes requièrent, ils demandent du temps (et nécessitent à ce titre que les élèves

TPJFOU FOHBHÊT EVSBCMFNFOU EBOT MFT UÄDIFT  FUVOFEJTQPOJCJMJUÊBUUFOUJPOOFMMFRVJOFTPCUJFOUTBOTEPVUFQBTBJTÊNFOU"KPVUPOTRVFOPT PCTFSWBUJPOT NPOUSFOU RVF DFSUBJOT ÊMÍWFT EÊploient des stratégies pour ne pas être vus et régulés ou expriment des réticences lorsque l’enseignant les régule. Ces attitudes sont sans doute de nature à décourager les enseignants. &ODPSFVOFGPJT MB3%5 FOUBOURVFQSPQPTJUJPOEjŇBJEFÆMÊUVEFŇv OFQFVUTFYFSDFSRVF si certaines conditions sont réunies (motivation des élèves, confiance en l’enseignant, lui reconnaissant une autorité, etc.).

6. CONCLUSION -ÊUVEFEVDBT'SBODLDPODPVSUÆVOFNFJMleure connaissance des pratiques de régulation didactique et de ses déterminants. 'SBODL FTU VO FOTFJHOBOU RVJ  HÊOÊSBMFment, guide ses élèves lors de consignes puis EFSÊHVMBUJPOTEJEBDUJRVFT-FT3%DPOTUJUVFOU MB HSBOEF NBKPSJUÊ EF TFT JOUFSWFOUJPOT FO DMBTTFFUMFT3%5TPOUMFT3%MFTQMVTVUJMJTÊFT Pourtant, cette description macroscopique des QSBUJRVFT EF 'SBODL NBTRVF EBVUSFT SÊBMJUÊT  RVFOPUSFSFDIFSDIFQFSNFUEFNFUUSFBVKPVS 5PVUEBCPSE MFOHBHFNFOUEF'SBODLEBOTMB 3%5WBSJFUSÍTGPSUFNFOUFOGPODUJPOEFTNPNFOUT-FTQSBUJRVFTEFOPOPVEFNPJOESFSÊHVMBUJPO SFOWPJFOU DIF[ MVJ Æ EFT DIPJY NBJT aussi à des renoncements ou à des difficultés professionnelles. En outre, on montre que jŇ MFTŇ v FO HÊOÊSBM  PV jŇ DFSUBJOTŇ v DFVY FO lien avec l’évaluation sommative par exemple) savoirs techniques sont fréquemment masqués MPST EFT 3%5 FU QMVT HÊOÊSBMFNFOU MPST EFT phases de guidage. Ils n’émergent pas aussi facilement que l’on pourrait le croire. Ce masquage prend des formes diverses dont nous rendons compte dans cet article. -FOUSFUJFO RVJ GBJU TVJUF BVY PCTFSWBUJPOT permet de comprendre que les pratiques acUVFMMFT EF 'SBODL TPOU MF GSVJU EVOF IJTUPJSF QSPGFTTJPOOFMMF 'SBODL TFSBJU FO QIBTF EF

1SBUJRVFTEFSÏHVMBUJPOEJEBDUJRVFFO²EVDBUJPO1IZTJRVFFU4QPSUJWFFUQMBDFEFTTBWPJSTUFDIOJRVFT

jŇ SFDPNQPTJUJPO QSPGFTTJPOOFMMFŇ v *M SFKFUUF désormais en partie l’idée que son métier consiste à enseigner des techniques. En tout cas, il souhaite que les élèves «  construisent FVYNËNFT MFVST UFDIOJRVFTŇ v 0O OF QFVU DPNQSFOESFDFSFKFUEFTUFDIOJRVFTFUEVHVJdage technique que si l’on comprend qu’il asTPDJFjŇUFDIOJRVFŇvFUjŇUFDIOJDJTNFŇv FURVJM a connu davantage d’échecs et de frustrations que de plaisir et de sentiment d’efficacité lors EFTQIBTFTEF3%5$FTUFOUPVUDBTFODSPJTBOU des informations à propos de son histoire professionnelle, de ses préoccupations actuelles, de ses conceptions des mécanismes d’enseigneNFOUBQQSFOUJTTBHF &"

EFTPOSBQQPSUBVY savoirs techniques, de ses connaissances et compétences en matière de régulation que nous pouvons mieux comprendre ses pratiques acUVFMMFTEF3%$FTUBVTTJFONFUUBOUFOUFOTJPO ces caractéristiques singulières et les éléments du contexte (contexte général, contextes spéDJGJRVFT  DPOUFYUFT QSPWPRVÊT  -FT SÊTVMUBUT montrent, quoi qu’il en soit, qu’il faut se méfier des explications simples et univoques lorsqu’il TBHJUEFYQMJRVFSMFTQSBUJRVFTEF3% -F DBT 'SBODL  NJT FO SFMBUJPO BWFD MFT RVBUSFBVUSFTÊUVEJÊT QFSNFUEFNFUUSFBVKPVS des singularités, mais aussi des formes de généSJDJUÊT -FOTFNCMF EFT SÊTVMUBUT NPOUSF UPVUF la difficulté à guider et réguler techniquement les élèves. Il pourrait certainement s’avérer proGJUBCMF EVSBOU MF QSPDFTTVT EF GPSNBUJPO QSPfessionnelle, d’informer les futurs enseignants ÆQSPQPTEFTQSPCMÍNFTQPTÊTQBSMB3%5 TQÊcifiquement en contexte d’enseignement de M&14&OFGGFU DPNNFMFTPVMJHOF7JBM 

 en matière d’éducation, pour partie, « être formé, c’est être avertiŇv

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Stratégies de croissance de l’offre et différences statutaires : le cas des bases nautiques de la Côte d’Opale LORGNIER Nicolas Adresse : 83 Manchester Place Buffalo, NY14213 États-Unis Tel : 001 716 507 6150 Laboratoire RELACS – EA ER3S n°EA4110 ; Canisius College, NY, USA [email protected]

Growth strategies of the supply and statutory differences: the case of water sports centers of the Opal Coast Lorgnier Nicolas

RÉSUMÉ : Si l’impact sociologique, économique et environnemental des loisirs sportifs de nature est

l’objet d’un nombre de travaux grandissant, peu d’études s’attachent à expliquer les stratégies des entreprises qui constituent l’offre. Les rares contributions dans ce domaine analysent principalement les stratégies entrepreneuriales (Bouahouala, 2008 ; Bouhaouala & Chantelat, 2002 ; Paget, 2007 ; Paget, Mounet, & Guilhon, 2007) ou le management de la qualité (Chelladurai & Chang, 2000 ; Richet & Soulé, 2007 ; Shonk & Chelladurai, 2008 ; Thwaites, & Chadwick, 2005 ; Won et al., 2008). Notre contribution étudie les stratégies des bases nautiques sous un angle plus traditionnel et jusqu’à présent inutilisé dans le sous-champ du tourisme sportif, celui du positionnement stratégique (Henderson, 1979 ; Porter, 1986). L’analyse qualitative de douze bases nautiques de la Côte d’Opale (Nord de France) nous permet alors de dégager cinq stratégies de croissance : 1) intégration verticale dans les métiers du nautisme ; 2) intégration horizontale dans un sport nautique ; 3) externalisation pour gérer les activités nautiques et touristiques ; 4) gestion d’un portefeuille d’activités ; 5) internationalisation et différenciation. MOTS CLÉS : bases nautiques, stratégie de croissance, stratégie d’entreprise, école du positionnement, Côte d’Opale ABSTRACT: The sociological, economical and environmental impacts of recreational sport are the top-

ics of a growing number of studies. However, few scholars try to explain the strategies of the providers of such sports. The rare contributions in this area mainly analyze entrepreneurial strategies (Bouahouala, 2008; Bouhaouala & Chantelat, 2002; Paget, 2007; Paget, Mounet & Guilhon, 2007) or quality management strategies (Chelladurai & Chang, 2000; Richet & Soulé, 2007; Shonk & Chelladurai, 2008; Thwaites, & Chadwick, 2005; Won et al., 2008). We study the strategies of water sport centers for a more traditional perspective, the one of the positioning school (Henderson, 1979; Porter, 1986), which hasn’t been used in the sport tourism industry so far. A qualitative analysis of 12 water sports centers from the Opal Coast (North of France) show the use of five growth strategies: 1) vertical integration in the water sport core competences; 2) horizontal integration in one water sport; 3) externalization to administrate sport and tourism activities; 4) portfolio management; 5) internationalization and differentiation. KEYWORDS:  nautical sports, growth strategy, corporate strategy, positioning school, Opal Coast

DOI: 10.3917/sta.095.0043

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Lorgnier Nicolas

Strategien eines steigenden Angebotes und statutarische Unterschiede: Das Beispiel der Wassersportanbieter an der Côte d’Opale. ZUSAMMENFASSUNG:

Obwohl der soziale, ökonomische und ökologische Einfluss der sportlichen Aktivitäten in der Natur zunehmend Gegenstand von Untersuchungen ist, gibt es bisher wenige Studien, die Angebotsstrategien von Unternehmen in diesem Bereich hinterfragen. Die seltenen Beiträge zu diesem Bereich analysieren vorwiegend Unternehmensstrategien (Bouahouala, 2008 ; Bouhaouala & Chantelat, 2002  ; Paget, 2007  ; Paget, Mounet & Guilhon, 2007) oder Qualitätsmanagement (Chelladurai & Chang, 2000  ; Richet & Soulé, 2007  ; Shonk & Chelladurai, 2008; Thwaites, & Chadwick, 2005 ; Won & al., 2008). Unser Beitrag untersucht die Strategien der Wassersportanbieter aus einer traditionelleren Perspektive, die bisher in dem Sub-Feld des Sporttourismus nicht angewandt wurde, nämlich die der strategischen Positionierung (Henderson, 1979, Porter, 1986). Anhand einer qualitativen Analyse von 12 Wassersportanbietern der Côte d’Opale (Nordfrankreich) können wir fünf verschiedene Wachstumsstrategien unterscheiden: 1) vertikale Integration in die Berufsfelder des Wassersports; 2) horizontale Integration in den Wassersport; 3) Externalisierung, um die nautischen und touristischen Aktivitäten zu verwalten; 4) Verwaltung eines Portefeuilles von Aktivitäten; 5) Internationalisierung und Differenzierung. SCHLAGWÖRTER: Wassersportanbieter, Wachstumsstrategien, Unternehmensstrategien, Schule der Positionierung, Côte d’Opale

RIASSUNTO: Strategie di crescita dell’offerta e differenze statutarie: il caso delle basi nautiche della Côte d’Opale

Se l’impatto sociologico, economico ed ambientale dei loisir sportivi di natura è l’oggetto di un grande numero di lavori, pochi studi si interessano a spiegare le strategie delle imprese che costituiscono l’offerta. I rari contributi in questo settore analizzano principalmente le strategie imprenditoriali (Bouahouala, 2008; Bouahouala & Chantelat, 2002; Paget, 2007; Paget, Mounet & Guilhon, 2007) o il management della qualità (Chelladurai & Chang, 2000; Richet & Soulé, 2007; Shonk & Chelladurai, 2008; Thwaites & Chadwick, 2005; Won & al., 2008). Il nostro contributo studia le strategie delle basi nautiche sotto un angolo più tradizionale e fino ad oggi inutilizzato nel sottocampo del turismo sportivo, quello del posizionamento strategico (Henderson, 1979; Porter, 1986). L’analisi quantitativa di 12 basi nautiche della Côte d’Opale (Nord della Francia) ci permette allora di individuate cinque strategie di crescita: 1) integrazione verticale nei mestieri della nautica; 2) integrazione orizzontale in uno sport nautico; 3) esternalizzazione per gestire le attività nautiche e turistiche; 4) gestione di un portafoglio di attività; 5) internalizzazione e differenziazione. PAROLE CHIAVE: basi nautiche, Côte d’Opale, scuola di posizionamento, strategia di crescita, strategia d’impresa.

Estrategias de crecimiento de la oferta y diferencias en los estatutos: el caso de las bases náuticas de la Costa de Opale. RESUMEN:

Si el impacto sociológico, económico y medio ambiental de los pasatiempos deportivos ligados a la naturaleza es objeto de un número creciente de trabajos, pocos estudios se preocupan de explicar las estrategias de las empresas que constituyen la oferta. Las pocas contribuciones en este campo analizan principalmente las estrategias emprendedoras (Bouahouala, 2008 ; Bouhaouala & Chantelat, 2002 ; Paget, 2007 ; Paget, Mounet & Guilhon, 2007) o el management de la calidad (Chelladurai & Chang, 2000 ; Richet & Soulé, 2007 ; Shonk & Chelladurai, 2008; Thwaites, & Chadwick, 2005 ; Won & al., 2008). Nuestra contribución estudia las estrategias de las bases náuticas bajo un ángulo más tradicional y hasta el presente no utilizado dentro de la subcategoría del turismo deportivo, aquel

Stratégies de croissance de l’offre et différences statutaires : le cas des bases nautiques de la Côte d’Opale

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del posicionamiento estratégico (Henderson, 1979, Porter, 1986). El análisis cualitativo de 12 bases náuticas de la Costa de Opale (Norte de Francia) nos permite aclarar cinco estrategias de crecimiento: 1) Integración vertical en los oficios del nautismo; 2) Integración horizontal en un deporte nautico; 3) Externalización para gestionar las actividades náuticas y turísticas; 4) Gestión de una agenda de actividades; 5) Internacionalización y diferenciación. PALABRAS CLAVES: Bases náuticas, estrategias de crecimiento, estrategia de empresa, escuela de posicionamiento, Costa de Opale.

Les sports de nature, et en particulier les sports nautiques tels que le surf, la voile ou le kitesurf, se sont fortement développés depuis ces quarante dernières années. Si leur origine et leur impact culturel, social et géographique est l’objet de nombreuses études (notamment : Loret, 1995 ; Augustin 1994, 1995, 2002 ; Bessy & Hilairet, 2002) souvent menées sur la côte Atlantique, force est de constater que le management des bases nautiques est peu étudié. On peut d’ailleurs étendre ce constat aux sports de nature et au tourisme sportif de manière générale. En particulier, les stratégies d’entreprises font l’objet d’un nombre encore limité de travaux. En effet, les contributions dans ce domaine demeurent théoriques (Tribou & Auge, 2006  ; Pigeassou & Garrabos, 1997) ou se focalisent essentiellement sur la stratégie marketing (Pigeassou & Garrabos, 1997 pour le champ sportif ; Tocquer & Zins, 1999, ainsi que Monereau & Sacy, 2003 pour le champ touristique), le management de la qualité (Chelladurai & Chang, 2000 ; Richet & Soulé, 2007  ; Shonk & Chelladurai, 2008; Thwaites & Chadwick, 2005 ; Won et al., 2008) ou l’entreprenariat. Cette dernière approche est essentiellement utilisée pour décrire l’éthique (Tribou, 1994) et la vision stratégique des entreprises (Pigeassou & Garrabos, 1997). Concernant l’étude des sports de nature français, l’approche entrepreneuriale fait d’ailleurs l’objet d’une discussion remarquablement approfondie (Bouahouala, 2008 ; Bouhaouala & Chantelat, 2002 ; Paget, 2007 ; Paget, Mounet & Guilhon, 2007). Or, si cette approche convient particulièrement pour une analyse des stratégies de petites et très petites entreprises (qui constituent une partie importante de l’offre),

on pourra toutefois lui reprocher d’être moins appropriée pour une étude des petites et moyennes entreprises, qui embauchent bon nombre de professionnels et constituent un nombre relativement important de bases nautiques. Aussi, nous avons donc choisi d’étudier les bases nautiques de la Cote d’Opale au travers d’une approche issue de l’école du positionnement (Henderson, 1979  ; Porter, 1986). Il est important de mentionner que les travaux de Porter sont largement repris par le GREMI (collectif de chercheurs européens travaillant sur le développement local) avec le concept de « milieu innovateur » qui étend le principe de « cluster », mis en avant par Porter durant les années 1990, pour discuter de la compétitivité des régions au travers des stratégies de développement externes des entreprises. De ce point de vue, la présente contribution, qui focalise sur les stratégies de croissance (interne et externe) des entreprises, vient compléter les recherches actuelles en management stratégique du tourisme sportif et en développement local. D’autre part, cet article étudie les stratégies d’entreprises de statuts différents (association, établissements publics et entreprises privées commerciales), une perspective rarement envisagée. Cet article vise à identifier et caractériser les stratégies de croissance des bases nautiques observées sur le littoral Côte d’Opale. Il insiste principalement sur la qualification et l’exemplification des stratégies d’entreprises et discute du contexte dans lequel elles émergent. Il dégage également des pistes de réflexion reliant les stratégies de croissance observées et les statuts juridiques de prestataires

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sportifs (associatifs, publics ou entreprises commerciales).

MÉTHODOLOGIE Cette étude repose sur douze entretiens de dirigeants  : huit responsables associatifs ainsi que quatre établissements publics et une entreprise privée commerciale1. Cet échantillonnage résulte d’un « choix raisonné » (Royer & Zarlowski, 1999) des institutions sportives régionales. En effet, les bases nautiques, préalablement repérées par un comité de pilotage formé de représentants de ligues sportives régionales et de la DRDJS de Lille, ont été choisies pour la qualité de leur développement (notamment leur capacité à employer et la taille de leur budget). Le guide d’entretien était construit sur la trame d’une analyse de type MOFF (Menaces, Opportunités, Forces, Faiblesses), de manière à identifier les facteurs externes (conjoncture, concurrence/coopération, client) et les facteurs internes (management, machine, men, money, marketing/media) influençant l’organisation. Chaque entretien durait entre 45 minutes et 1 heure 30 et faisait l’objet d’une analyse suivant le protocole  : étude des métiers, politique générale, analyse financière, analyse MOFF de chaque domaine d’activité stratégique (DAS), synthèse. Les données étaient collectées par des entretiens semi-directifs individuels durant lesquels le chercheur était amené à compléter le guide d’entretien par des questions de relance fondées sur des éléments déjà exprimés.

ANALYSE ET DISCUSSION DES STRATÉGIES OBSERVÉES

Comme le remarquaient déjà Chaze et Pigeassou en 1993, développer une stratégie de

diversification des services sportifs est un nouvel impératif pour accroître la viabilité économique de l’offre en sports de nature. Comment ce constat impacte-t-il les bases nautiques de notre échantillon ? À la lueur de notre analyse qualitative, il est possible de dégager cinq alternatives stratégiques  : 1) intégration verticale dans les métiers du nautisme  ; 2) intégration horizontale dans un sport nautique ; 3) externalisation pour gérer les activités nautiques et touristiques ; 4) gestion d’un portefeuille d’activités ; 5) internationalisation et différenciation.

1. INTÉGRATION VERTICALE La première alternative stratégique est observée pour les associations A1, A2, A3. Chez celles-ci, on remarque que les métiers de la filière nautisme sont pluriels. L’une des personnes interviewées remarque que des moyens limités les incitent à prioriser certaines tâches en fonction des saisons : « l’hiver c’est beaucoup l’entretien des bateaux [N.B. : club de voile] et les paperasses administratives. (…) J’essaie de passer dans les écoles entre novembre et février, avant on n’a pas de temps. » On peut diviser l’ensemble des fonctions observées par métier : - métier d’artisan : pour l’aménagement des locaux, voire leur construction, ainsi que pour l’entretien et l’hivernage des embarcations (la fabrication a été abandonnée il y a quelques années par l’un des clubs) ; - métier de moniteur sportif : pour l’initiation à un ou plusieurs sports nautiques, pour l’entraînement et/ou le perfectionnement dans une discipline ; - métier de commerçant : promotion de l’activité, commercialisation de « produits » sportifs variés (licence, forfaits variés, location et/ ou formules diversifiées). Les trois bases ont intégré ces corps de métiers à des rythmes qui leur sont propres et

1 Précisons que l’entreprise privée commerciale est un tour opérateur organisant des événements sportifs en milieu naturel, incluant des sports nautiques.

Stratégies de croissance de l’offre et différences statutaires : le cas des bases nautiques de la Côte d’Opale

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Figure 1. Une intégration verticale dans la filière nautisme

Artisan Construction et/ou aménagement des locaux Fabrication des embarcations Moniteur Encadrement d’initiation Encadrement en perfectionnement & entraînement amont Réparation, entretien, hivernage des bateaux Promotion de l’activité Commerçant Commercialisation de produits variés

aval

témoignent de difficultés liées à la professionnalisation de leurs employés. Cet état de fait nous amène à rejoindre le constat de Tribou et Augé (2006), selon lesquels la gestion de l’assortiment de services pose le problème de la compétence des ressources humaines dans les différents métiers que ces services supposent.

2. INTÉGRATION HORIZONTALE PAR ANNEXION

local. Une telle organisation permet une subsistance de la pratique et parfois des clubs grâce à la mutualisation de ressources et la réalisation d’économies d’échelle mais expose l’organisation aux aléas de « querelles de clochers ». Ce mode de regroupement se rapproche du fonctionnement en hypogroupe « association – établissement public » (évoqué dans la sous-partie suivante).

DE BASES NAUTIQUES ET INTÉGRATION DES SITES DE PRATIQUE

3. EXTERNALISATION ET MISE EN PLACE DE

Dans ce deuxième cas de figure, une association de voile (A8) a pris l’ascendant par annexion d’autres associations et par intégration de sites d’associations dissoutes. Des économies d’échelle ont alors été réalisées pour la gestion des différents pôles, notamment grâce au partage d’embarcation et des moyens de transports routiers. La coordination des sites et de leurs offres s’en trouve améliorée (attribution des ressources humaines et du matériel en fonction de la demande) et des partenariats forts entre pôles se sont mis en place. Ils favorisent l’emploi et le développement de projets synergiques et/ou structurants. Cette alternative stratégique repose sur une activité nautique unique pour laquelle elle crée une situation de monopole

Dans ce cas de figure, la diversification des métiers ne se limite pas au nautisme, mais s’étend à la filière tourisme. Les métiers s’étendent ainsi aux fonctions d’agence de voyage, d’office de tourisme, d’hôtelier, de restaurateur, etc. Cette diversification met en avant des différences fortes de moyens et de motivations, notamment en fonction du régime juridique de ces bases nautiques. En effet, si le « cœur de métier » des associations est sportif (compétitif ou de loisir), le développement d’un volet touristique impose d’entrer dans une logique de commercialisation et de promotion de l’activité, ainsi qu’une extension des activités à l’hébergement. Ainsi,

PARTENARIATS

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Figure 2. Diversification des corps de métiers et intégration problématique de la filière touristique

Fonctions

Cœur du métier : pratiquer et faire pratiquer un sport nautique

Communication Commercialisation

Métier actuel : Le petit « village vacances »

Encadrement

Futurs métiers ? des associations « pas prêtes à tout »

Fabrication

Filières Sports nautiques

Hébergement, bar, restauration…

Filière sportive

des barrières culturelles ont été franchies pour faire évoluer les pratiques. La vocation d’une association n’est pas de faire des bénéfices et l’idée d’une commercialisation touristique et de loisir pour en financer les pratiques compétitives ne s’est pas toujours faite facilement, d’autant plus que l’expertise a parfois manqué. Certaines associations se projettent difficilement dans un renforcement de leurs activités touristiques car elles s’éloignent trop de leur corps de métier, de leur vocation. Le président d’une association rapporte : « Pour le tourisme, on est en concurrence avec [A], [B] ou [C], qui ont une communication tellement forte qu’il est impossible de rivaliser (implantation sur les salons comme Tourissima…). On souhaiterait rejoindre [B] pour bénéficier de leur communication et eux profiter de notre plan d’eau intérieur, ils n’en ont plus actuellement. (…) Mais ce n’est pas le seul problème : la communication, oui, pourquoi faire et comment ? Ça n’est plus notre métier, ça n’est pas notre vocation, ni les métiers de nos BE. C’est aux gros prestataires de tourisme de nous aider. » Aussi, les solutions expérimentées sont multiples : l’une d’entre elles a préféré créer une entreprise pour gérer cet aspect (A7), une deuxième travaille en partenariat avec une

Agence de voyage, office de tourisme

Filière touristique

entreprise privée commerciale (A1 + PC1) pour l’offre de prestations aux touristes, d’autres forment un hypogroupe (Marchesnay, 1991) avec un établissement public (A8 + EP1 ; EP2 et EP3 collaborent également avec des associations non étudiées) ou établissent un partenariat entre associations (A4, A5, A6), une dernière est à la recherche de partenaires (A3). De la même manière, la vente de prestations commerciales par une structure publique a dû faire son chemin sur le plan politique et différentes structurations se sont dessinées. On trouve notamment des différences statutaires (mairie, EPCI, SEMS) et des échelles différentes (communale ou intercommunale). Néanmoins, des similitudes émergent. On peut ainsi remarquer que, pour chaque établissement public (ou assimilé), la mission de service public s’appuie sur un fonctionnement hybride ou collaboratif «  association – établissement public  » (évoqué dans le point précédent), jusqu’à former de véritables «  hypogroupes  » (Marchesnay, 1991) organisant la pratique touristique et sportive à l’échelon locale. Autre similitude, la vente de prestations touristiques s’intègre dans une stratégie de service plus large. On trouve également des

Stratégies de croissance de l’offre et différences statutaires : le cas des bases nautiques de la Côte d’Opale

fonctions relatives à la promotion (voire l’aménagement) du territoire, à l’éducation et/ou l’intégration par le sport. Pour l’entreprise privée commerciale (PC1), cette bascule s’est faite naturellement puisqu’elle a intégré cette identité duelle – prestataire sportif et touristique – dès sa création (nous reviendrons sur ce prestataire dans notre dernière sous-partie). Pour ces trois types de prestataires, la communication se révèle problématique. Tous mettent en avant son coût difficilement supportable et la nécessité de développer des partenariats dans ce domaine. Ils s’accordent également sur le fait que la labellisation est a minima un « plus » pour la communication car elle atteste d’une « qualité certifiée » de la prestation. L’externalisation de certaines compétences permet de limiter les besoins en formation et autorise un recentrage sur le corps de métier de l’offreur.

4. GESTION DU PORTEFEUILLE D’ACTIVITÉS Cette alternative stratégique est principalement mise en pratique par les trois établissements publics (EP1, EP2, EP3) composant notre échantillon ainsi qu’une association (A7). On observe toutefois que la gestion de portefeuille n’est pas organisée par une réflexion sur les parts de marché (comme le propose la matrice BCG). Ces bases cherchent davantage à trouver un équilibre entre activités de vocation (pour l’association et un établissement public) ou de promotion (pour les deux autres établissements publics) et activités rémunératrices. De manière générale, on observe une complémentarité entre différents domaines d’activité sportive (entre sports nautiques et/ou d’autres sports) et/ou non sportive (restauration, séjour). Cette complémentarité permet aux prestataires d’équilibrer leurs dépenses et de se développer. Ainsi, le représentant d’un établissement public remarque  : « Sans la restauration ou le bowling, l’entreprise ne pourrait pas fonctionner. (…) Les groupes (comités

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d’entreprise durant les week-ends et groupes structurés divers) rapportent le plus, surtout maintenant que l’on arrive à leur vendre des packages “restauration + char” et parfois bowling. » De manière schématique, on peut trouver quatre types d’activités : - Des « enfants à problèmes » : ce sont les sports de haut niveau. Les sports de compétition sont à la base de la création des bases nautiques. De plus, le haut niveau « sert de vitrine » pour la base (subventions et image de marque) et la ville (promotion du territoire). Mais les subventions ne permettent pas ou plus de financer à elles seules les pratiques fortement technologiques que constituent les sports nautiques. Les structures interrogées ont donc choisi de conserver une discipline phare, un « porte-drapeau », et concèdent : « on ne peut pas être champion en tout ». - Des «  vedettes  »  : ce sont les sports nautiques et/ou d’autres activités sportives à visée touristique ou de loisir au sens large (accueil de comités d’entreprises, d’individuels, de groupes, de scolaires). Les vedettes ne permettent pas toujours de dégager des bénéfices importants mais, a minima, leur budget est équilibré et elles permettent de pérenniser certains emplois à l’année. Et ce n’est pas leur seul avantage : si leurs marges sont relativement faibles, elles constituent un produit d’appel qui permet de vendre d’autres produits aux marges plus conséquentes, ceux des activités «  vaches à lait ». - Des « vaches à lait » ou activités plus rémunératrices  : ce sont les activités où les marges sont plus importantes mais qui ne feront pas forcément venir le client pour elles seules. La mise en place d’activités connexes (bar, restauration, hébergement, hivernage de bateaux ou dans une moindre mesure les jeux vidéo et/ou le baby-foot, selon les cas) permet également d’accroître les recettes de la structure d’accueil. Elles jouent un rôle essentiel dans le financement de la base. - Des « poids morts » : ce sont les activités trop coûteuses et trop peu attractives. Il faut remarquer qu’il est impossible de cibler un

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PROMOTION

Tableau 1. Gestion de portefeuille d’activités

+



Vedettes Le tourisme et les loisirs sportifs de nature (individuels, groupes, scolaires, CE…) Vaches à lait Les activités connexes (restauration, hébergement, hivernage des bateaux…)

Enfants à problèmes Le haut niveau : une jolie vitrine à prix très élevé « on ne peut pas être champion en tout » Poids Morts Sports trop coûteux et trop peu attractifs et/ou peu adaptées

+

– RENTABILITE

Adapté de la Growth-Share matrix du Boston Consulting Group (Henderson, 1979) type d’activités car c’est la configuration de la structure, la qualification et la motivation des membres et/ou des personnels (voire le soutien politique) qui conditionnent le succès ou l’échec de certaines activités. Par exemple, un responsable de base observe que l’occupation de la plage l’été par les vacanciers peut rendre la pratique du char à voile très onéreuse et peu rentable car on ne peut pratiquer que huit mois sur douze, dans des conditions météorologiques moyennes, voire mauvaises. Par contre, dégager une allée permet la mise à l’eau des optimistes. Dans ce cas, le char à voile peut rapidement devenir un poids mort pour le prestataire alors que la configuration spatiale permet le développement de l’optimiste. Les prestataires interrogés essaient tous de limiter le nombre et le coût de chacun de leurs « poids morts », mais gèrent ces activités au cas par cas. On peut distinguer deux types de réponses  : l’arrêt de la pratique (et éventuellement la revente du matériel si l’arrêt est définitif) ou la réorientation de l’activité selon la saisonnalité (p.ex., le développement d’une offre à l’attention des scolaires et la limitation de l’activité de club). Mais dans tous les cas, le poids mort n’est pas conservé en l’état. En tout état de cause, la conservation de l’activité tient à un positionnement idéologique fort de l’association, de l’établissement public et/ou de la collectivité territoriale qui les supporte. La survie de l’activité peut être perçue comme un enjeu pour l’attractivité du territoire. Aussi, notons que si Tribou et Augé (2006) considèrent

que « les poids morts » doivent être abandonnés (ils rejoignent ainsi l’approche managériale classique de Henderson, 1979), notre verdict est plus contrasté. En effet, une activité peut être conservée pour des raisons autres qu’économiques  : idéologiques et politiques notamment. Leur abandon pourrait ainsi nuire au soutien de la collectivité ou démotiver les bénévoles qui aident au fonctionnement de l’association. Certains poids morts peuvent donc être « tolérés », dans la limite des possibilités financières de la base. Notons que la diversification des corps de métier plaide en faveur du développement de formations polyvalentes sur le plan sportif (encadrement multisports) mais également touristique (commercialisation et promotion de l’offre), logistique (entretien des locaux et du matériel, secrétariat) et managérial (coordination des secteurs d’activité) pour les bases nautiques de petite taille. En effet, si les bases aux ressources humaines les plus importantes ont pu spécialiser davantage leurs personnels, les structures moins avancées confient un bon nombre de secteurs d’activité à un petit nombre de personnes. Remarquons également que, pour les établissements publics, la gestion de portefeuille s’avère être une stratégie de croissance particulièrement opportune lorsqu’elle est associée à une stratégie d’externalisation. En effet, c’est en élargissant leur portefeuille d’activités et en le gérant de manière stratégique que les bases accroissent leur compétitivité et remplissent

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leur mission de développement local et de promotion du territoire. En travaillant en collaboration avec les associations locales, elles bénéficient d’un soutien politique important de la communauté sportive locale.

5. INTERNATIONALISATION ET DIFFÉRENCIATION Si plusieurs associations étudiées offrent une pratique à l’échelle internationale à l’occasion de compétitions de haut niveau, seule l’entreprise privée commerciale (PC1) offre des prestations sportives (sports nautiques et autres sports d’aventure) et touristiques à l’international. Outre les problèmes juridiques inhérents à la pratique sportive et touristique à l’étranger (acceptation des risques liés à la pratique et visas), le tour-opérateur s’expose à des problèmes juridiques sur le sol français du fait de sa double vocation : prestataire sportif et agence de voyage. Mais la complémentarité entre les activités sportives et le tourisme international demeurent toutefois un avantage conséquent : « Au départ, si on n’avait pas eu l’agence de voyage, l’activité régionale n’aurait jamais suffi à nous faire travailler à l’année. (…) L’agence de voyage nous permet de travailler davantage l’hiver. » Au plan managérial, la diversité des situations à gérer amène l’entreprise à engager des personnels hautement qualifiées dans la filière tourisme, avec une expérience en montage de packages sportifs et d’événementiels sportifs. L’encadrement de la pratique sportive est de plus en plus relayé au second plan et l’entreprise n’hésite pas à recourir à des sous-traitants (bien que cela réduise ses marges de profit). C’est davantage la créativité pour le montage de produits de tourisme sportif qui est recherchée. La créativité est encouragée et favorisée par une concertation constante entre les divers membres. Comme l’explique le chef d’entreprise : « on s’entraide pour faire décoller les projets.

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[…] Chacun amène ses qualités et doit avoir l’ouverture d’esprit d’apprécier un projet qui lui est proposé. Cela peut aller d’un tandem au Touquet à un voyage à dos d’éléphant en Inde. » Cette démarche est caractéristique d’une stratégie de différenciation et résulte en une satisfaction accrue du client, qui accepte de payer plus pour la prestation.

CONCLUSION Une synthèse des résultats (tableau  2) semble indiquer qu’une stratégie d’intégration verticale semble limitée ou inadéquate pour la majeure partie des bases nautiques. Ce constat peut notamment être lié aux moyens nécessaires pour communiquer (ressources humaines et financières). En contrepartie, on observe un recours significatif à l’externalisation et à la mise en place de partenariats. Une analyse complémentaire serait toutefois nécessaire pour identifier plus précisément les formes revêtues par de tels accords, ainsi que leurs forces et faiblesses. On peut également observer que la gestion d’un portefeuille d’activités est associée à une stratégie d’externalisation ou de partenariat. Ce phénomène semble lié à la pluralité des métiers du nautisme (mentionnée lors de l’analyse de l’intégration verticale). En effet, il semble difficile d’acquérir l’ensemble des compétences nécessaires pour chaque sport et l’administration générale de la base. Il serait d’ailleurs intéressant d’observer l’impact des nouvelles politiques de formation (orientées multi-activité) sur les alternatives stratégiques des bases nautiques de petites tailles (les grosses structures spécialisent davantage). Enfin, les stratégies d’internationalisation et de différenciation demeurent pour l’instant l’apanage de l’entreprise privée commerciale. Cette alternative semble particulièrement opportune. En effet, les associations, qui composent environ 75 % de l’offre locale, ne cherchent pas à générer un profit et reposent traditionnellement sur la participation

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Tableau 2. Synthèse des alternatives stratégiques observées sur la Côte d’Opale Alternatives stratégiques Base nautique Intégration Intégration verticale horizontale A1

X

A2

X

A3

X

Externalisation ou Partenariat

Internationalisation

Différenciation

X

X

X

(X)

A4

X

A5

X

A6

X

A7

X

A8

Gestion de portefeuille

X

X

X

EP1

X

X

EP2

X

X

EP3

X

X

PC1

X

bénévole et amateur de certains membres. Quant aux établissements publics, ils peuvent bénéficier du soutien des politiques locales et de partenariats avec les associations. En conséquence, associations et établissements publics sont imbattables sur les prix (« stratégie de domination par les coûts », selon Porter, 1986). La différenciation permet à l’entreprise commerciale de justifier une tarification plus élevée. De plus, grâce à l’internationalisation, elle touche un marché relativement protégé, les associations et établissements publics étant focalisés sur une croissance de la pratique locale (« stratégie de concentration », selon Porter, 1986). Cette recherche a été rendue possible grâce à de multiples contrats de recherche entre la Direction régionale et départementale de la Jeunesse et des Sports de Lille et l’Université du Littoral Côte-d’Opale (laboratoire RELACSER3s 4110). Plus spécifiquement, il me faut

remercier Jacques Mikulovic, Guillaume Penel et Gilles Bui-Xuan pour leurs contributions sur ces contrats.

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Bodies unbuilt in the dance-theater of Pina Bausch Marcilio de Souza Vieira Group of Studies Body and Culture of Movement Federal University of the North Great River. Brazil, BR

Les corps déconstruits dans la danse-théâtre de Pina Bausch Marcilio de Souza Vieira

RÉSUMÉ : Les corps mûris dans la danse ont rendu possible la déconstruction de nombreux discours, une rupture de l’instrumentalisation et ont ouvert de nouveaux horizons pour la compréhension de la réalité plastique et complexe du corps. Ils ont été en outre l’objet d’innombrables réflexions épistémologiques, ontologiques, et esthétiques. Ils ont contribué à des débats au sein de l’Éducation physique et de l’Art en prenant en compte des questions complexes qui ont permis la mise en œuvre de recherches sur le sujet. L’une des plus importantes a été : comment agit un corps ? Ainsi, pour questionner la danse-théâtre de Pina Bausch mettant en scène des corps non conventionnels et ne correspondant pas aux standards habituels de beauté dans la danse, contribuant à la déconstruction des stéréotypes corporels et mettant en lien des dimensions inconciliables, l’un des objectifs du travail de recherche concernant la danse-théâtre a été d’étudier les éléments qui relient langage, danse, théâtre et corps esthétique. La méthodologie est fondée sur une analyse esthétique des corps au travers d’une liste d’images de la danse-théâtre de Pina Bausch. MOTS CLÉS : corps, esthétique, danse-théâtre SUMMARY: Bodies ripened in the dance have made possible the unbuilding of many speeches break

and instrumental, opening new horizontals of understanding for its complex and plastic reality and has been stage of innumerable epistemological, ontological, aesthetic reflections and ethical making possible quarrels that through the Physical Education and the Arts in the contemporary involving a complexity of questions that bring to surface some investigations, amongst them, ones of most expressive have been : How acts this body ? Still to question the Dance-theater of Pina Bausch with bodies of not conventional and not unilateral standards of beauty in the dance and the unbuilding of corporal stereotypes making possible to bind irreconcilable dimensions i.e. apparently, to investigate the Dance-theater considering elements that configure the relation enters the language of the dance and the theater in this manifestation as the body and the aesthetic one is objective of this work. The referential methodological consists of an aesthetic analysis list in the body from images of the Dance-theater of Bausch. KEYWORDS: body, aesthetic, dance-theater ZUSAMMENFASSUNG: Dekonstruktion der Körper im Tanztheater von Pina Bausch

Die im Tanz bedachten und gereiften Körper haben die Dekonstruktion von zahlreichen Diskursen und einen Bruch der Instrumentalisierung ermöglicht sowie neue Horizonte für das Verständnis der plastischen und komplexen Realität des Körpers ermöglicht. Sie waren unter anderem Gegenstand unzähliger epistemologischer, ontologischer und ästhetischer Überlegungen. Sie haben zu Diskussionen im Sportunterricht und der Kunst beigetragen, indem sie komplexe Fragen

DOI: 10.3917/sta.095.0055

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aufgeworfen haben, die Forschungsarbeiten zu diesem Gegenstand initiierten. Eine der wichtigsten Fragen war: wie agiert ein Körper? Um das Tanztheater von Pina Bausch zu hinterfragen, das unkonventionelle Körper in Szene setzt und nicht den üblichen Schönheitsstandards im Tanz entspricht, indem es zur Dekonstruktion körperlicher Stereotypen beiträgt und unvereinbare Dimensionen miteinander verbindet, bestand ein Ziel dieser Forschungsarbeit zum Tanztheater darin, die Elemente zu untersuchen, die Sprache, Tanz, Theater und ästhetischen Körper miteinander verbinden. Das methodische Vorgehen stützt sich auf eine ästhetische Analyse der Körper mittels einer Liste von Bildern des Tanztheaters von Pina Bausch. SCHLAGWÖRTER: Körper, Ästhetik, Tanztheater RIASSUNTO : I corpi decostruiti nella danza-teatro di Pina Bausch

I corpi maturi nella danza hanno reso possibile la decostruzione di numerosi discorsi, una rottura della strumentalizzazione ed hanno aperto nuovi orizzonti per la comprensione della realtà plastica e complessa del corpo. Inoltre sono stati l’oggetto di innumerevoli riflessioni epistemologiche, ontologiche ed estetiche. Hanno contribuito a dibattiti all’interno dell’Educazione fisica e dell’Arte prendendo in considerazione delle questioni complesse che hanno permesso la messa in opera di ricerche su questa tematica. Una delle più importanti è stata: come agisce un corpo? Così, per interrogare la danza-teatro di Pina Bausch che mette in scena dei corpi non convenzionali e non corrispondente agli standard abituali di bellezza nella danza, contribuenti alla decostruzione degli stereotipi corporei e mettendo in legame delle dimensioni inconciliabili, uno degli obiettivi di ricerca riguardante la danza-teatro è stato di studiare gli elementi che legano linguaggio, danza, teatro e corpo estetico. La metodologia è fondata su un’analisi estetica dei corpi attraverso una lista di immagini della danza-teatro di Pina Bausch. PAROLE CHIAVE: corpo, danza-teatro, estetica. RESUMEN : Los cuerpos deconstruidos en la danza-teatro de Pina Bausch

Los cuerpos maduros en la danza han hecho posible la deconstrucción de numerosos discursos, una ruptura de la instrumentalización que han abierto nuevos horizontes para la comprensión de la realidad plástica y compleja del cuerpo. Por otra parte, han sido objeto de innumerables reflexiones epistemológicas, ontológicas y estéticas. Han contribuido a debates en el seno de la Educación física y del Arte, tomando en cuenta cuestiones complejas que han permitido la puesta en obra de investigaciones en el tema. Una de las más importantes ha sido: ¿Cómo actúa un cuerpo? De esta manera, para cuestionar la danza-teatro de Pina Bausch uno de los objetivos del trabajo de investigación que concierne la Danza-teatro ha sido estudiar los elementos que unen lenguaje, danza, teatro y cuerpo estético poniendo en escena los cuerpos no convencionales y que no corresponden a los estándars habituales de belleza en la danza, contribuyendo a la deconstrucción de estereotipos corporales y enlazando dimensiones inconciliables. La metodología está fundada sobre un análisis estético de los cuerpos a través de una lista de imágenes de la Danza-teatro de Pina Bausch. PALABRAS CLAVES: Cuerpo, estética, Danza-teatro.

Bodies unbuilt in the dance-theater of Pina Bausch

We initiate our reflections concerning that dance bodies of the dance-theater inquiring: How acts this body? Which the limit of our materiality? Which meaning (message) passes this body when representing? Such investigations and incursions in the body make possible the sprouting of new fields of knowledge to think it about the arts, in special in the dance contemporary. Searching the answers for such investigations, we evidence the Dance-theater of Pina Bausch as significant to think the body about this text. This dance opens possibilities to live deeply other aesthetic ones in the contemporary is in the theater or the dance, aesthetic the where it has dance, most democratic one, of an unexpected beauty, in questioning on other forms of if thinking the beauty. To question such dance with such bodies of not conventional and not unilateral standards of beauty in the dance and still the unbuilding of corporal stereotypes for these dancers making possible to bind irreconcilable dimensions e apparently, to investigate the Dance-theater considering elements that configure the relation enters the language of the dance and the theater in this manifestation as the body and the aesthetic one is objective of this work. When evidencing this thematic one, we search in the merleaupontyana phenomenological boarding elements that consist of an aesthetic analysis guided in the body from images of the Dance-theater of Bausch. Being thus, the analyzed images are photographs and videos produced for artist’s contemporaries who had retracted in its workmanships aspects of the thematic one searched. This body in the dance contemporary has generated new ways to think the space, the time, the movement, as well as has made possible the relation of some arts as the visual arts, the theater, music, and the technologies in computation to dispose of with the dance. Inside of this extension of field of information, is clearly, for example, that in the dance contemporary it has a harmonic relation

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enters these arts contributing for the sprouting in the modernity of artistic movements that blunt in the after-modern age, the example of the dance-theater (Silva, 2004). In this harmonic relation, the dance-theater, for certain, is one of the artistic movements that contribute for the dance in the contemporaneous and in this we detach the work of the German choreographer Pina Bausch, that it searches in its works to present for the public an immense variety of styles in its dance, crossed for an evident inside-disciplinarily, also presenting elements of not artistic areas (Cypriano, 2005). Bausch in its artistic experience evidence, together with other artists of its generation, the age of bricolage artistic, the audacity in the experimentation providing pleasant characterized surprises of certain form, as a recycled recombination of aspects that come appearing has five decades almost. In this recycled recombination “[...] can interact today in the act of an artistic workmanship diverse techniques and goes off, or elements of plastic arts, theater, cinema, mathematics, literature, engineering, physics, dances, at last, knowledge of the most varied spheres” (Silva, 2004, 17-18). Bausch will go “to breach”, “to transgress”, but, over all “to become to dimension” the artistic movement called Dance-theater inside of its aesthetic and ideological perspectives. Of this form, the Dance-theater allows the foundation of hybrid processes of languages, enters dance, theater and the new arts of the visualized making a junction of these languages in a complex process resulting in the scenic construction, assuming the theater and the dance as Dancetheater (Fernandes, 1992). The dance-theater desconstrói fixed constructions, definitions, and ways to act, to be, to think. It does not inhabit nor in the dance, nor in the theater, but in the hyphen between them: she is “enters”, the transition, the conjunctive system that binds different corporal structures and of these for the external space and in return to the internal space.

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It is the art of the border, the abyss between sleep and vigil; he is dancer singing, actress dancing, bricks falling and apples flying the example of Palermo Palermo (1989); it is one constant to transit between many “I” and many “You”, defying and un-stabilizing identities from the relation with the “other”, the “different one”, having the border, the edge as “center”, the dance-theater characterizes for relations of exchange and mutual. Valley to remember despite the where it has dance bodies of the Wuppertal Dance-Theater, group directed for Bausch, moves us for certain sensation of fidget and repudiation, and at the same time is attractive, is hybridized bodies, that breach with pain; bodies that if shoot to the soil, testing its limits. In board, elements as water, land, flowers, pine, salt, multimedia, crocodile, are found in the parts. “Objects of such scenes dire not integrated to a natural body, but they constitute its obstacles” (Fernandes, 2000, p. 20). Dancers move themselves on these elements with or without difficulties, or same for urban objects as chairs and tables the example of Müller Coffee (1978) or blocks of walls to pieces as in Palermo, Palermo (1989). In board, such objects gain directions, dancers dance to the sound of the ruptures of certain air-tight values, intrigue us, making reverse speed-to educate us the uneducated one to look at; they sharpen our directions, make in them to cover our viscera in the search for a new knowledge that justifies such uneducated look. We know that if the vacant souvenir prescribes the texture way is because one to look at if gave; one to look at that it searches the past, the lived e, at the same time, weaves a future, constructs a spiderweb, a poem, a narrative. The act to see is, for Merleau-Ponty (2004), the way to absent itself of itself exactly stops inside to attend the “fission of the Being”. For Didi-Huberman (1998), the act to see sends in them, opens in them to an emptiness that looks

in them, in concerns e to them, in certain direction, constitutes in them. In the parts of dance-theater of Pina Bausch something in what we see in them looks at, and it looks in them from this emptiness, exactly constitutes this emptiness opened in the act to see. The clairvoyant, then, thinks to fill it, the emptiness, with what it sees, but this not if of. “Immersed in the visible one for its body, even so visible proper it, evidence does not assume itself of what he sees: he only comes close yourself to it for the look, confides for the world” (Merleau-Ponty, 2004, 16). To shake the certainties and to win the fragilities, this is one of the characteristics of the work of Bausch. Its dancers dance on land, water, flowers, gram, granites, bricks, because I say Bausch “taste to see the interference of these organic elements in the movement” (Cypriano, 1988, 127). In the Dance-theater of the choreographer the important one is not only the dance. Of this form, the dance-theater also “incorporates” elements of the performance, as movements of the daily one in real time, accidentally carried through in one sings of board, for example. This opening happens due to the creative process, where dancers answer as they want to the questions or stimulations of Bausch: saying, singing, making a small movement, playing with an object, etc. It’s in this movement of redefinition of values that we intend to cover the explorations in this text being searched to understand the relations between unbuild bodies and aesthetic gifts in the where it has dance bodies of the Dance-theater of Pina Bausch contributing to dimension again our corporal reality and its relations with the Scenic Arts.

WHICH BODIES? THE BODY THAT DANCES HAS VALIDITY STATED PERIOD? This German choreographer in the uneasy one for presenting actors dancers of ripened bodies, a time that are not of custom

Bodies unbuilt in the dance-theater of Pina Bausch

the company of dance in some parts of the Occident to present such bodies in scene. These dancers’ actors transgress values had as true in the dance and they make in them to review, to rethink the constructed one, allowing constructing new to think us on the body. Still these bodies ripened in the dance have made possible the desconstrução of many speeches fragments and instrumentals, opening new horizontals of understanding for its complex, plastic and polisemic reality and makes in them to question as if it configures inbuild the mature body/in the Dance-theater of Pina Bausch. Taking the aesthetic one as significant element for the reflection on the Dance-theater of Pina Bausch, as well as the body that the express, we think that all the artistic languages depend on the body and express the aesthetic directions for generated it, but in the dance this relation is more explicit a time that the express work of art if corporally, that is, in the body of the actor-dancer. We understand that aesthetic of the artistic creations the contemporaries if constitute a significant reference for the reflection on the knowledge possibilities that lead to the overcoming of the dualists and to connect itself a certain end visions and that they make to emerge new perspectives to think and to live deeply the body. The corporal work of the actor-dancers of the Wuppertal Company Dance-Theater has for goal the habit in addition and the recovery of the cultural movement being indispensable to learn again to play, to exactly find pleasure in the movement in itself. In the work of Bausch’s body old mask happened of other aesthetic ones of the dance is destroyed preparing the actor-dancer to live entirely in here - now, preparing it for the delivery to internal and external stimulations (Houge, 1987; Kallmeyer, s.d.). This body unbuild in the Bausch’s dancetheater forehead its limits when it is broken up, if reconstructs, human/unhuman. In it does not have aesthetic bodies and predefined, but generated from the experience of these

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elements that are creative party to suit. Body, aesthetic and technique if modify of cast for cast and express what they are capable to express, its histories, its feelings, questioning them and desconstruindo them. In its system of work, Pina Bausch it allows this new to look in the unbuilding of bodies, but an unbuilding that is not rebellious, and yes that it transgresses the accepted standards of dance for the society occidental person. Each time more translates the dance in theatricals images of critical social. This casting of realistic elements of the past of its interpreters with unreal situations is that it goes to characterize its workmanship marking the direction of the direction of the spectacle and the body in this spectacle (Vieira, 2003). This corporal unbuilding can be seen in spectacles as Kontakthof (1978), Arien (1979), Bandoneon (1980), Viktor (1986), Mazurca Fogo (1998), Water (2001), for examples. This rupture with old masks can be observed in the Kontakthof (1978) when its dancers exaggerates one to walk with locomotive defect, as they were limped, as they were incapable to walk, in a strange displacement of the pelvis, walks as if it had a Cox femoral displacement. “In the scene of Kontakthof, the dancers not only shake the model of the physical perfection, but also the illusion of group unit and completive” (Fernandes, 2000, p. 65). In this perspective, the choreographic corporal work in Bausch is very on to the repetition that evokes the disciplinary control, aesthetic and social. We can of certain form, to think this body as a body that, as one medium sensible in transfers it to the world makes possible to look at it for the world to it’s around to the side and to thus keep it. For Bausch at the moment of the creation the body of the dancer is seen actor who is offered the world he transforms and it into dance-theater. When we think about the doubt of Cézanne when saying that the art and the nature are not different and that the same would like to

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join them placing this apercepção in the sensation thinks about the workmanship of to unveil Bausch as something, confusing of ours educated vision. Cézanne discloses to want to become visible the invisible one, believes that in the dance-theater of Bausch the artist also thus sees its workmanship. It is the idea of evidence visible that it is present when it is used of words, sensation, objects in scene, souvenirs of infancy and intelligence. It stirs up to an exchange of papers between art and nature, art and reality. The thought of Merleau-Ponty (1999) evidences basic aspects for the agreement of what it is the body. For the author, the body is a concurrence of citizen and object existing in a space-time and serving of central reference to the percipient process. This concurrence detaches the phenomenological aspect of the body, a sensible and intelligible body, dated and located space, that it translates the sensitivity of the being and all the memory of the lived one. “To be body [...] is to be tied to a certain world, and our body is not first in the space: it is in the space” (Merleau-Ponty, 1999, 2005). The body is a concurrence conscience-substance, located space-secular, sensible, motor, and cultural. To understand its significance estimates to understand it as phenomenological process, with all these characteristics mentioned here. The movement, therefore, is characteristic essential of the body, points out it in the time and in the space, it relates it with the world, not only in the fields of the perception and the action, as well as in the field of the imaginary one. Understanding the body as the totality of the being, it is through the movement that the man constructs its existence, is recognized and if it identifies, it is communicated, it interacted, and it identified the other. The body as work of art in sends the image to them of the Arien part (1979), a body without barriers, that re-establish creates simultaneously and the creation, becoming singular and plural having a place in this singularity and this

plurality. This corporal attitude in scene tries many happened techniques of other languages providing an acceptance of multiple bodies, or a body truth. What we see in the dance-theater of Bausch is the construction of a scenic text from a corporal logic; logic of sensations, always exaggerated and precariously symbolized. Text that it sends to one another language: of silence, the gaps, the ellipses, the corporal directions. Denuders little by little, to bring the body for its naked reality, peeling until it if presents in its “coisidade”, to beat life and death. In the end of Arien, Jan Minarik, of front for the people, takes off the make-up of its face. While men and women cross the scene in pairs, it he liberates of its packs and its masks, disclosing, in this gesture, its faces, its bodies. In many scenes of the works of Bausch, the repetition discloses the long years of corporal training of its actor-dancers, the imperfections and the search for the perfection in the competitive environment of ballet. In “Bandoneon” (1980) she is clears this metaphor of the aesthetic and social body in search of a proper language. This perfection is express when the dancer Dominique Mercy tries without success to carry through movements of ballet breaching with the convention of the learning for the repetition. In the assays of this part Pina Bausch it asks for its dancers to display its past, either for gestures, speaks or it dances and this very bothers some of its actors dancers, therefore for some of them the souvenirs of the past are painful. In the tesiture of Bausch, this subject to o to speak in the singularity of its experience, when creating “towritetodance” from inexact lands of the memory, bump with a reality for which they lack to words and representations; reality this that finishes for pointing one another place: the place of “towritetodance” 1 that to navigate in zigzag the emptiness. Fruit of a construction, this “towritetodance” borders a sensible time.

1 Concept created by Fernandes to relate written and dance in the workmanships of Bausch articulating them Band of Möebius.

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We could then think that the look of Bausch, when settling on the citizen, also confides for the emptiness, unrestrained fabrics of affection, for the dumb vibrations, made about the meat. We ask ourselves on the existing relation enters the way of looking at of Bausch and the way of texture of its spectacles, therefore we know that, if on the other hand, in a first moment of the creation process everything is assented the dancers; at as a moment, the process if centers in the artist and the way as it selects and chains the material in scene. Merleau-Ponty (2004), says to be the vision a conditional thought for the body, for the “events of the body”, that they make in to see them a thing or another one. This thought if of the one in a “mystery of passivity”, without its proper will on the laws conduct that it. It continues arguing that when, for example, if wants to understand as the situation of objects is seen, does not have another resource otherwise to assume the soul, that it knows where are the parts of its body, and that it is capable of, from there, to direct its attention to the space that is in the prolongation of these parts. Thus, we can think that in the universe of the artist, the things if make visible and can not necessarily be received because they beat in the retina, because they are presented to the vision, but because they cross the meat and they are received in the body. To look at that it includes the body, not biological body, but the body-citizen-affection, that pulsate body. To look at that it searches to create bows of affection with what reverberates in us and makes dwelling in the body. Thus, it is in the breaches, these quiet spaces of a stimulated writing that the look of Bausch if withholds. This looks at, this sees. It sees of found odd form; something that I do not recognize I eat of it, but it speaks insistently in the surface of the skin, of the meat, woolen langue. According to Bentivoglio (1994), a series of variants exerts influence on this process. We think that the way of looking at becomes, about this process of

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composition, a basic variant, therefore we believe that this process of construction, of creation of the scenic writing, what it is seen and as if sees, intervenes with the way of texture of Bausch. In Viktor (1986) Bausch it reformulates and it disaggregates situations and states of the soul, in an attempt to reach an accessible logic in an eruption of the fragility and cruelty human being, the despaired search of harmony in the chaos. In this part, the choreographer searches to inbuilt the body, what it is very different to destroy, because is not rebellious, but is transgressing (Bentivoglio, 1994). In Mazurca Fogo (1998) we can observe this relation of being able well that the body exerts. In our readings of images we can say that beyond a definite body aesthetic it exerts a commercial relation. One is about a body submitted to the requirements of the consumption society, a narcissists body in search of a external completive, body standard that extends the social inequalities in the measure where the people whom they possess better economic conditions enjoy of bigger possibilities of if adjusting to the corporal standards demanded by this society influenced for the media. Water (2001), one of the last works of Bausch thought from Brazil is a theater of the experience of the choreographer with the five felt human. The perception in this work of the importance the perceptible in global way. In this workmanship the choreographer goes presenting the way of informal communication of the Brazilian, passing for its superstitions, its forest and consequence forest, its sea, its parties and its contrasts. The games of seduction through the mood are evidences in this part, at the party, joy moment, also have control and violence signal. In Water, the particularity exaggerates is it, the saturation that is observed in the unbuild gestures of the bodies of its dancers. Water initiates a new dimension in the workmanship of Bausch, and never provokes a perceived mobility in its spectacles. “[...] The water

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is analyzed in its some symbolic possibilities and used as conducting wire for the analysis of the spectacle, in accordance with seven nuclei: clear waters, waters that tie, mysterious waters, festive waters, sensual waters lukewarm, waters and energize waters” (Cypriano, 2005, 21). To if using of the seven water nuclei to compose the part, the choreographer emphasizes the body understanding mainly inbuilt in the nucleus of mysterious waters and festive waters. This body defies the gravity, shows its inexorable resistance, pointing with respect to the human destination through the rituals of “candomblé” or still the dancers they transform its bodies with towels that gain sensual visibilities and contours, new faces and exchange of sex. “However, if it has a release of the body, also exists an obsession for perfect ideal images and. Thus, in the same scene what it is trespass also reveals coercion” (Cypriano, 2005, 133). The Bausch’s actor-dancer of the importance to the daily actions, made in day-by-day, facilitating its corporal reading; they are common, conscientious bodies, the body “[...] is a totality that thinks, acts; that sensible, acted in the phenomenon of the interpretation is thought” (Azevedo, 2002, 135). We think about this body of the actor-dancer of Bausch as a phenomenological body and can of certain form, to associate it the thought of body of the Merleau-Ponty Philosopher who in its reflections on the art, in particular painting one of its great passions, perceives that he has a trans-substantial of the body in the world; e is in this trans-substantial that the body creates, express, discloses. The work of the actor-dancer is in this direction contested since its beginning aiming at transformations in the scene, therefore the same ones “develop a corporal conscience that allows the game, the risk, the error, an artistic conscience that intent what it occurs in the body, can perhaps allow, the surprise, the scare” (Azevedo, 2002, 136). Important in this corporal work he is to make, and seeing to make, to insist on the

repetition of the movement or gesture so that the body learns to deal spontaneously later, whenever the situation to demand. Of this form the body of the actor-dancer will not be arrested to any formal style, therefore the form of its movements will be based on an interior line where the body of the actor-dancer is a body intelligent and critical, capable to move themselves and to speak, to practice and to theorizer, without preventing what he seems contradictory. The speech of this body is that it breaches with the traditional one, therefore it is not arrested to any formal style (Vieira, 2003). As Merleau-Ponty says (2004), it is through the look that first we interrogate the things, and we must understand the body, of general form, as a system directed toward the inspection of the world. It is treated, therefore, to understand the vision origin, forgotten in the daily activities, since it is common to the perception and to it speaks if to forget in benefit sensible it the thing or meant conquered it. Paraphrasing Merleau-Ponty we can say that the actor-dancer uses its body and transforms the world into dance, being that its body is part of the world of the visible one, as well as alone if it sees what it is looked at. The clairvoyant then would be the attempt to define what it is in the mystery of feeling. Then the body becomes, from the affirmation of the author, clairvoyant and visible, therefore it sees clairvoyant, he is touched touchable is visible and sensible by it. This characteristic fits only to the man since this has the power of looking at for the things of the world and look for inside of he himself. The body of the actor-dancer is offered the world it transforms and it into dance-theater. Immersed in visible for its body visible proper it and clairvoyant do not assume themselves of what he only sees comes close yourself to it for the look that if opens to the world. Tacitly body with other bodies that can be touched, can touch beyond touching itself. The corporal work of the actor-dancer of Bausch, without a doubt has a formal concern that it is inherent,

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but is not only abided by this, does not import them only the performance, knowing to make, but the development of a perception come back toward the possible forms of the gesture, of knowing to look at, to know to deliver this look to it, to analyze and to choose, in what he is being made as work proposal (Vieira, 2005). The workmanships of Pina Bausch are come close to the context of the phenomenological body; therefore the where it has dance body becomes question of its paradoxical reality. In the works of Bausch the body counts its history in dancing; a not linear history, since the history of the body in its reality is diverse, essential, replete of discontinuities and full of surprises. In its works, the creation of the dance reflects the transformation of the registered experiences of life in the bodies in not conventional aesthetic forms (Porpino, 2006, 112).

Basing the history of the part in personal histories of its dancers, Bausch offers to the spectator a dance structure that runs away from the conventional. Its interpreters assimilate movements, words and sounds and add to these its feelings that are evoked based in the form inherited and autobiographical of the improvised, broken up and repeated compositions (Fernandes, 2000). Being thus, its actor-dancers always live its experiences from its bodies, that are historical and whose history loads the invariants of these experiences. Its experiences are multi-perspectives and it does not scramble you to any effective moment. The things if offer, and they perceive them to these of diverse space and secular “and points of view; its gift does not erase its past, its future will not erase its present”. This process of creation of Bausch inaugurates new an aesthetic one in dancing that it does not deny uncultured2 techniques, but

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uses them of critical form. Its dancers, all well trained and very mature possess formation and if they exercise daily in the classic technique of ballet, however, such formation far from being used as mold, combines expressive polissemic it of the work of Pina Bausch. Its dancers will perceive later that the used technique3 in the parts of Pina Bausch breaches with the conventional in the dance integrating diverse forms of expression of the body. “By means of the repetition, the dance incorporates and argues its inherently paradoxical nature. From the described creative process, the compositions allow its proper transformation through and inside of the repetitive structure” (Fernandes, 2000, 47). The actor-dancers of the Wuppertal DanceTheater obtain to codify one corporal technique with elements that make possible them the joint of one daily extra technique of representation and a personal mark in which its lexicon of action goes being constructed during the daily work. Bausch explores in its parts daily bodies exactly its dancers having classic lesson of ballet daily does not perceive beautiful Imagistics or said bodies. The technique in the corporal attitudes of the actor-dancers in the Dance-theater of Pina Bausch is way to make present in the relation between them and the choreographer, is on the operative capacity of the artist; it is who operational its relation with the creative energy, does not only have to be physicist-mechanical, but human being allowing “[...] to establish a communicative link enters the human being in its person and what its body makes e, when articulating this process, projecting it, communicating it for its spectators” (Burnier, 2001, 25). In this dance-theater it is essential that let us understand the body that the express,

2 The uncultured techniques if use of codified processes already as it is the case of the Classic Ballet, the term uncultured are not used here as negation of its culture in virtue of another one, but in the direction of it is if appropriating of another culture and its customs, of is working with a set of extracted elements of diverse techniques. 3 We understand the technique as a practical knowledge of the manuscript of determined resources, to one to make; it aims at to the learning of drawing and to delineate of the actions of the actor-dancer in the time and the space. We understand that the word technique is on mainly to the operative capacity of the artist. It is who operational its relation with the creative energy, and is through the learning for the technique that actors and dancers develop its work.

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Marcilio de Souza Vieira

since while artistic language of the theater and the dance, it is the work of art. Paraphrasing Merleau-Ponty (1999), if the body can be compared with an object it would be an art object, therefore the direction of the body as work of art.

FINAL CONSIDERATION In the Dance-theater of Bausch, the body passes for new challenges, breaching with traditional structures of dance, having, of this form, an identification of the public with the body seen in scene, without the perfectionism of ballet classic or the traces of the modern dance. “The body if becomes a space of resistance front the diversities and denies the character supply-human being where the technique, in general, searches to format it. Thus, body and feeling represent in board a unit; both are the expression of the fragility of the existence human being” (Cypriano, 2005, 29). The body, as if presents in the choreographic works of Bausch, elapse many possibilities. It is broken up, it is played to the soil, it twists, it turned in tied madness, it is launched in apparently disconnected air, repeats movements provoking exhaustion where it attends and in who it makes the movements, it provokes and it is provoked, it demonstrates to ironies and humiliations, it coexists in its representations scenic elements you go off and you are framed as central element of the transformed time and the permission for the multiplicity, characterizing itself for an only corporal. Such bodies are not interested in presenting perfect bodies, unified for a form, nor delineated for aesthetic or sexual imperatives, have in these a multiplicity of expressions with its qualities and imperfections, speaking of itself proper and for an auditorium that if identifies with what it sees (Silva, 2004). At last, Bausch without a doubt, is one of the choreographers in the contemporary that presents corporal characteristic multiple, eclectic vocabularies, boarding many chocking times,

allowing the spectator to have access some thematic ones in its workmanships in special when the body of the actor-dancer is unbuild/reconstructed in scene, allowing it to use it in its vast workmanship in fascinating way this body as it is, without and with virtuosity, in a celebration of the life.

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Bodies unbuilt in the dance-theater of Pina Bausch

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Évaluation de l’activité physique chez l’enfant en surcharge pondérale après un programme de réadaptation : le questionnaire contre l’accélérométrie $PSSFTQPOEJOHBVUIPSJOGPSNBUJPO +Ň7"/)&-45 "OUFOOFQÊEJBUSJRVFEV$*$ )ÔQJUBM+EF 'MBOESF $)36EF-JMMF "WFOVF&VHÍOF"WJOÊF -JMMF$FEFY 5ÊMŇ  'BY  &NBJMŇKFSFNZWBOIFMTU!IPUNBJMGS

Assessment of Physical Activity in obese youth after an intervention program: a comparison between questionnaire and accelerometry measurement Jérémy Vanhelst1r-éýúíöü#ĝïðñö1-2r (ñôôíû#ýñ9ýĖö3r+éëùýíû.ñóýô÷þñë4

RÉSUMÉ : ObjectifŇ-FCVUEFMÊUVEFFTUEFDPNQBSFSMBNFTVSFEFMBDUJWJUÊQIZTJRVF "1 FOVUJMJTBOU

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DOI: 10.3917/sta.095.0067

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Evaluation der körperlichen Aktivität übergewichtiger Kinder nach einem Rehabilitationsprogramm: Fragebogen gegen Beschleunigungsmesser ZUSAMMENFASSUNG:

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INTRODUCTION -PCÊTJUÊJOGBOUJMFFUTFTDPOTÊRVFODFTEÊGBWPSBCMFTQPVSMBTBOUÊPOUOFUUFNFOUBVHNFOUÊ DFT EFSOJÍSFT BOOÊFT  TPVMJHOBOU MF CFTPJO EF NFUUSF FO QMBDF EFT QSPHSBNNFT EJOUFSWFOUJPO TQÊDJGJRVFT QPVS DFUUF QPQVMBUJPO -B QMVQBSUEFTQSPHSBNNFTEJOUFSWFOUJPOJODPSQPSFOUMBDUJWJUÊQIZTJRVF "1

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Figure 1. Temps passé en AP modérée et vigoureuse pendant une semaine en pré- et postintervention, évalué par l’accélérométrie et le questionnaire d’AP. * P 
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