« Le double tranchant de la poésie », préface à Jean-Pierre Vallotton, Le Corps inhabitable, suivi de Ici-haut et de Précédemment, Renens : Empreintes, « Poche poésie », 2015, pp. 7-23

May 22, 2017 | Autor: C. Imperiali | Categoría: Poetry, Contemporary Poetry
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Descripción

Le doubletranchantde lapoésie

Qu'eft-ceque la poésie? Ou peut-êtrefaudrait-il demander plutôt: pourquoi la poésie? Chaque page du présent recueil semblepousser comme une fleur improbablesur le terreau de cette queftion, dautant plus /,ancinanteque la parolepoétique, ici,paraît aussiimpossiblequ'indispensable.

Briser le silence

Le dernier poème du volume s'ouvresur une formulation éloquente du dilemme: « Désemparé. Sans les mots pour le dire»(2 r 2). Combien semble lointain le temps où Boileau pouvait croire à une transparencedu langage: « Ce que l'on conçoit bien sënonce c/,airement, / Et les mots pour le dire arrivent aisément... » (CArt poétique, I, vv. 153-154). Peutêtre, mais on peut aussi eflimer que « rien n'efl intéressantà

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exprimer que ce qui ne se conçoitpas bien1• » Pour Jean-Pierre Vallotton, la langue eff loin dëtre cette monture paifaitement domptée capablede mener,par leplus court chemin, le grain de ce qui efl à dire au moulin de l'expression.Si le mot, chez lui, eft comparéà un animal c'eflplutôt à un > ( 68)? Pourquoi les « inseéfes frénétiques» viennent-ils rivaliser avec le grattement du Jlylosur /,afeuille en emplissant la bouche du poète (36) - comme lefait aussi la cendte «à l'inflant sublime d'ainzer)>(33)? À cette problématique de la parole empêchées'associecelle d'une parole insuffisante, celle des « 1notsgourds [qui} sap/,atissentl à une autre lumière» (184). Autant de tentatives qui ne parviennent pas à sëleverau chant, à caused'un défaut de l'inflrument ou de l'inffrumentifte: la flûte, quand elle n'a pas les « trous bien cimentés» (I 3 7), se révèlesouvent «amère [. .. Jaux lèvresde qui n'aplus le soufflepour chanter» (34).

FrancisPonge,«Méthodes»,Œuvres complètes, t. !, Paris:Gallimard, « Bibliothèquede la Pléiade»,1999, p. 53 o. 1

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Le double tranchant de la poésie

Que de difficultés/élèvent lorsqu'ils'agit de briserle silence! Et pourtant, c'efl là une impérieuse nécessité;il en va de la poésie- il en va de la vie. Car le silence,c'eflla part de la mort; cette 1nortqui hante le vivant comme son refletinverse,comme la tentation d'un répit. Le saisissantpoème en prose « Les morts ont d'autres chemins... » met en scène une chassedes morts parmi l'abondantgibier des vivants, dans une nuit sidérale.Ces morts, ces « élus myHifiésau niiragede cocagne»(II o), ils « se taisent dans le noir { .. }. Dans l'absencede lumière qui leur crèvelesyeux, sëtonnent [. .. J que leurs cris se brisent au seuil même dëtre proférés»(104-105). C'efl sur cettefrontière de la vie et de la mort, sur cettefrontière de la lumière et de la nuit, que la poésieprend racine, conjurant le silence: « L'interminable divorce du jour et de la nuit! lancine le motjeté vif» (193). Le poème efl donc, sur la frontière du vide, une affirmation de la vie. Ce n'eflpas vainement que Jean-PierreVallottonpeut évoquer« la lèvrequi frémit au poème de vivre et le baiserperdu qui retrouvele livre» (87). Lèvre, livre, vivre: la lèvre sert au baiservécu, dont le livrefixe lëmoi perdu. On n'eflpas loin ici du Faune mallttrméen,qui se proposede détourner « le trouble de la joue» en un chant de sa flûte, afin de «perpétuer» les nymphesenfaite devant sa« lèvreenfeu». Cetteforme de transfert du vivre au livre par le truchement double de la lèvre (baiser,parole), Vallotton14 retrouvedans le poème «Amas de

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chair, de papier... » qui s'achèveavec les « livres ouverts sur le plancher/- corpsprésumésdes amantes» (I47). Pour conjurer la mort, la poésie doit moins chanter la vie quefixer la tracede lïnflant vécu à l'oréede sa disparition. Sïnterrogeantexplicitement sur ce qu'eft la poésie dans le premier poème du Corps inhabitable, Vallottonpose qu' « à l'enversdu miroir, elleguette nossilences,changeen ombre la proie» (29). En plus dëtre résistance aliive à l'ombre (84) - et en particulier à cette «ombre plus sombreque l'ombre» (Io2) qu'efl la mort-, la poésie efl donc aussi l'ombreportée de la vie. La proie réelleéchappe-telle? C'efl son ombre qui noircit la page. Comme la photographie et son «ombre révélatrice»(63), la poésieproduit quelque chose qui pourrait s'apparenterà un arrêt sur image; mais contrairement à la photographie, elle peut éviter de «ftg[er} l'es-

prit», car ce qu'ellefixe, ce ne sont pas desformes matérielles mais des reflets,des émotions vives, des souffles- « avoir été ce soujfte!» (I45). C'eft que la lurnièrequi produit l'ombreportée de la poésie n'apas lafroide nettetédu flash; tout porte à croire qu'ellerevêtau contraireleschatoiementsde laflamme.

Vestigia flammae

On seraiten effettenté deplacer la poésiede Vallottonsousle signe de ces mots que Virgileprête à Didon: « Agnosco veteris vestigia flammae » («Je reconnais·les traces d'une ffemme

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ancienne»,Énéide, IV, 2 3). Les livresassociésaux « corpsprésumés des amantes» iraient dans ce sens: lesfta,mmesdont le livre conservela trace seraient alors, comme pour Didon, cellesde l'amour.Mais il faudrait, pour donner toute son ampleur à ces vestigia flammae, ouvrir lesflammes aux miroitementsde sens multiples qu'elles engagent chez Vallotton. Ainsi pourrait-on rappelercette épigraphede Michel Deguyplacée en tête d'un autre recueilde Vallotton,Cendre sur cendre: « . . . où celui qui retrouvesa maison et safemme à demi calcinéesremerciepour ». Le « vefligede laflamme» prend ici un sens beaules cendres2 coupplus concret. Or c'efldans sesdiversesmuancesque lefeu fascine Vallotton: en amont de fa,flamme;, l'étincelle;en aval, la braise,puis la cendre.Le feu naît de l'éclair (127) ou de l'allumettefrottée belle image de nos «pas incertains»comparésà des « allumettes fragiles» (II 6) -; le premier foudroie, la secondepernzet de rompre ponéluellement l'obscurité, de réchauffer brièvement. Positif et négatifà lafois, lefeu, comme /,apoésie,se déploielui aussisur lafrontière de la vie et de la mort. La choseefl paifaitement explicitedans le premierpoème de la seéfion« À la vie à la mort», où lefeu se décline en braisesvivifiantesdes « désirsà

Jean-Pie1;e Vallotton,Tout cela brûlera, suivi de Cendre sur cendre, poèmes,Charlieu:La Bartavelle,1992, p. 32. 2

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vif»:,en cendreemplissantla bouche,enfeu sacréqui « brilledans nosyeux», et en flamme qui nous brûle les mains (33). Mais la poésiedoit courirle risquedu feu>elledont lafonélion eHprécisément de « ramp[er}sous ks braisespour raviverle feu» (2 9 ). Le risqueeH bien entendu de ne pas y parvenir, devenant ainsi la proie de Lombre,« la proie des cendressousla voix atténuéede la rencontreétincelante» (212). Ou celui, plus dangereux,de se consumerdanssonpropre incendie,à l'inHarde cesroses« noires d'avoirsous-eHimélefeu, par penchant trop aigupour lîvressede la chute» ( I 21). Une setlion d'Ici-haut eHintitulie « Incendiedu poème»: il y a là unepoétiqueimplicite,qui sëtendà l'ensembkde lapoésiede Vallotton. Tout poème efl (ou, au moins, devrait être) inl·endie, non seulementparce que l'enjeu de la poésie eH de raviver les braisespour éviter lëtouffement dans la cendre de ce qui fat flamme, mais aussiparce que ce gefte même eft une mise à feu. Mise à feu par le langagede ce qui, à l'image du Phénix, doit renaîtrede ses cendres:« Poèmesoit son plus beau visageI celui secretqui sombreaveck jour/ et renaîtdans ks cendresd'amour» ( I 64). Mais aussimiseà feu du langage, porté à cepoint d'incandescenceoù k mot n'utiliseplu.sson référentque comme combustibk; peut-être efl-ce ainsi qu'il fout comprendre l'idée de « nommer les objetspar kur saccage»( I 74). L'incendiedu poème défaitson objetet ne /.aisseque cendrederrièrelui, mais laflamme /efl produite, idéalementfixée sur la candeurnoirciede lapage.

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À proposdu mode d'expression propreà la poésiede Val/,otton, Jean Tardieu,qui fut pour lui un maître et un ami, a forgé un verbetout approprié:se/,onlui>Val/,ottonefl « quelqu'un[. .. } qui écrit-vit3». Le geslepoétiquepur, pour Val/,otton,se situeprécisément dans ce creusetoù l'incendiedu poèmeporte à leurpoint de fasion les matériaux hétérogènesdu vécu et du langage.Coulie dansle livreet refroidie,c'eflcettelavequi efi poème. La lave du langage: focale sur la matérialité d'une écriture

Peut-êtrenefi-il pas inutile, à ce stade,de suspendretemporairement notreparcoursthématiquepour observerde plus près la matièredes textescomposantle présent volume. Les trois recueils réunis ici couvrent une quinzaine d'années de produélion poétique.Le premierd'entreeux, qui eflpublié ici en dernier,s'intitule Précédemment; il a été écrit en r977, édité une première fois en r998. Les deuxautresrecueils,Ici-haut et Le Corps inhabitable, ont été publiés ensembleen 2006, mais leurs rédaaions sëtendentrespeélivementde1983 à 1987 etde 1988 à 1993. À ce /,argeambitus temporels'ajouteune trèsgrande diversité formelle, qui contribueà faire du présentvolumeun ensembkdes plus variés,en termesd'écriture.Du poème trèsbrefau long récit

Quatrièmede couverturede Jean-PierreVallotton,Hauteur du vertige, Lausanne:L:Âged'homme,r 994. 1 •

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deplusieurspages, du verscompté et rimé à laprosepoétique, on y trouve en effetunefoule de propositionsformelles dont il serait vain de tenter ici le catalogu,e.Bornons-nousà releverque!,quesuns des plans sur lesquelsse décline cette diversité, et quelques geflesparticulièrementsignificatifs. Une des richessesinconteflablesde lëcriture de Vallottontient à une comciencenette et à une mobilisationsoupledes ressources formelles qui s'offrentà la plume du poète. D'un poème à l'autre se trouvent mis à l'épreuve,sans esprit de syflème,des traitements variésde plusieursparamètresde lëcriture poétique. Ainsi, sur le te1ïain du mètre et du rythme, on observeune alte,rtance entre despoèmes en proseplus ou moins rythmée et despoèmes versifiés, en vers métriquesou en vers libres, avecpaifois des 1nélanges de formes au sein d'un même poème. La seélion « Incendie du poème» dam son ensemble (II 5- I 2 7) fournit un bel exemplede ce passagefondu d'une forme à une autre, tandis que le poème qui suit, « Révélation du vide» (dans « Lisière du désaflre»), présente une flruélure métrique assezsubtile: aprèsquinze hexasyllabes réguliers, la métrique s'effrite et les vers suivants pianotent entre quatre et neuf syllabes,mimant le délabrement qui s'immisce entre le projet . initial (« nous dire qui nous sommes») et !.apoussièreen kquelle il se résout. Dans lespoèmes versifiés,!.aflruéluration ftrophique n'a rien non plus de syftématique; lorsqu'elleeft présente, elle eff tantôt prédéfinie, comme dans plusieurs poèmes en quatrains, tantôt 14

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dillée par la wgi,queinterne du poème singulier.À ceséMments s'ajoutentplusieursvariationsde détailsportant sur l'align.ement des vers (parfoisdécaléspar rapportà la margedegauche),sur l'usagede majusculesà l'initiale dechaquevers,sur lesmodalités de ponéluation (celle-ciétant paifois conforme à une norme flandard, paifois tout à fait absente,et parfois limitée à un ou deux élémentscomme le tiret ou les deuxpoints}. Les rimessont traitées avec la même liberté: rarement syflématiques, mais qui présentessporadiquementpour compléterun jeu d'assonances lesdébordesouvent. Dans les poèmes en prose, on peut par ailleurs observerà quelquesreprisesun procédéorigi,nalet séduisant: la succession de modules de six syl/,abessuscitant des effets d'akxandrins dans desparagraphesdeprose.Paul Fort avaitjadis tenté cetteforme; il n'avait guère été suivi. On en 'trouvedes exemplesdans la seélion «Aeffatis memoria» (75-78) et au sein du vaflepoème « Les morts ont d'autres chemins... » - épisodiquementmême avec des rimes internes: « Renvenimer la plaie, soleil âpre du fruit,[/] allumait des étoilestremblantesd'insomnie[!}aux gefles empruntésqui ourlaient d'infini[/] les ailes dépluméesdes deux oiseauxde nuit» (77). Une même variétése retrouvedans le traitementdu matériau paronomafliquelèvre, verbal.On a déjà relevéle rapprochement livre, vivre (87) et soulignésafonélion de ffimulation des repré-

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sentationsproduitespar le langage.On verraplus loin qu'il en va de mêmepour la sérieflammes, lames, âmes (2 r 5). De tels rapprochements peuvent revêtir ici ou là un caratfèreludique: « la nuit qui grisetous leschats» (42); mais ils sont souventl'occasion de creuser la langue pour y débusquer des images nouvelles:il en esl ainsi, par exemple, de l'homophoniemors/ mort dans « le vif saisit le mors» (78)> qui donne lieu à une inquiétante métaphoreéqueflre.Non moins équeflre,mais d'une autre nature, efl la métaphorepar laquelle des voitures sont identifiéesà des « chevaux modernesaux naseaux écumant de fumée>>(57) dans une des raresséquencesnarrativesdu recueil la plutôt dans le sens d'une mise en réseaude polysémies,dépl.oyées à lëchelle de tout le recueil Avant de refermer cette parenthèse formelle et de renouer avec notrefil thématique, notons encoreun dernierphénomène,

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qui se situe, cettefois-ci, sur un plan syntaxique: il s'agitd'une abolition du sujet grammatical par laquelle la syntaxe reflète une absencequi efl d'ordreontologique.Dans « Les morts ont d'autres chemins... », les morts, marquésau sceau du vide, des ténèbreset du silence,n'ontpas droit à un pronom les représentant. Les verbesdont ils sont lesagentsflottent sanssujet dans la phrase. C'efl aussi ce qui se passe dans le poème « Elle était double» (3 5), où le caraltèredouble attribué à une femme de passéese déclinesurplusieursplans: dualité de l'intérieuret de l'extérieur,qui rend le corps«inhabitable»; dualité de la vie et de la mort; et formellement, le poème efl ftruéluré en deux parties numérotées,introduites respecïivementpar « elle était double» etpar «fut double».À l'impaifait, d'abord,c'eft-à-dire dans la vie imparfaite, le sujet résiflaittant bien que mal à la dissolution; mais au passé simple, /,e sujet a disparu de la phrase, nëtant pas même parvenu à se maintenir présent dans la langue. Flammes lames âmes

Cesquelquesexemplesdu travailformel réalisépar Vallotton illuJl:rentassezque la langue doit être travaillie avec acharnement pour devenir cet outil susceptiblede toucher à quelque chose d'essentiel Elle doit être chauffée à blanc et «chantourn[ée} au revers du couteau» (123). Dans le dernier poème de Précédemment, un versproposela successionbrute de

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trois termesparonomaffiques: «flammes lames âmes» (2 I s). Rédullion de uiflamme à l'âme en passantpar la lame, comme si le feu et le couteauservaient à élaguertoute lettre superflue pour en arriverau cœur de ce qui efl à dire. Si le feu occupe une place symbolique importante dans la poésie de Vallotton,le couteau ny efl pas non plus anodin. On pourrait en effetdresserune quincailleriede couteaux,d'épées, de rasoirs, de clous et de ciseaux, qui montrerait surtout combienfragile efl lîntégrité du corpset celle,parallèlement,de l'«âme». Cette intégrité efl une lutte de chaque inflant, une conquêtepermanente contre la pression d'un sang avide de sëchapperdu carcandes veines,contre la gravitation qu'exerce la terre à lëgard de ce corpsqui tend à la poussière.Lëpigraphe de Maurice Blanchardqui figure en tête du Corps inhabitable dit d'emblée le rapport du corpsà la vie en termes de forces antagonifles,de résiflance:« Tout corpsplongé dans la vie reçoit de cette vie une voléeégaleà son deflin» (27). Conformément au principe d'Archimèdeici paraphrasé,la relationdu corpsà la vie sejoue sur l'axe verticaldu haut et du bas. C'esfce qu'exprime de façon parfaitement synthétique le titre même du recueil Ici-haut: implicitement confronté à l'« ici-bas» qu'il inverse, ce titre bascule de façon speélaculairetoute la géographie symboliquede notre condition d'hommes, l'orientant vers la terre que nous foulons plutôt que vers les cieux dont nous gageonsqu'ils nous surplombent.La flamme s'envole;la.cendre

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retombe.L'esprit essaiede s'élever;le corpsle rive au sol On a déjà évoqué ce rapace intérieur qui aspirait à « déchirer la gorge» pour /échapper du corps-tombeau. Dans le même poème, « le cri tire sur lefil de la cicatrice»,qui peine à ne pas se rouvrir; le temps intérieur « se ramasse sur ses pattes et bondit, en chat fiévreux, contre la cage des os qu'il fait trembler», et, tournant en vase clos, le « mauvais sang [... }déverse son poison dans les veinesfragiles» (44). Le corps, habitation intenable, « tremble>se fissure, s'éparpillesur le plancher en tessonsdépolis» (60). C'eft lorsqu'il s'élèveà l'amour que le corps marque le plus crûment son incapacité à se dépasserlui-même: « l'étreinte efl aux tenailles/ au baiser forcené [. .. J les seins palpitent de piquants/ aflériesoù la bouchese prend» (64). Le corpsà corps de l'étreinte efl aussi combat sanglant. « T'avoir marquée, sauvage, les dents contre ton sein, comme on mord un citron» (75): on songeà nouveau au Faune mallarméen et à ce sein atteftant « une morsure/ myflérieusedue à quelque augufte dent», mais aussi à une autre figure poétique dont le souvenir émerge à maintes reprises au fil des vers de Vallotton: le Mal-aimé d'Apollinaire, et ses
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