GILOTTE, Sophie, LANDOU, Fabienne, CALLÈDE, Fabien, « Albalat, une ville de gué fluvial (Romangordo, Cáceres) : étude préliminaire de son enceinte », Fortificações e Território na Península Ibérica e no Magreb (Séculos VI a XVI)

July 25, 2017 | Autor: Sophie Gilotte | Categoría: Islamic Archaeology, Medieval Archaeology, Al-Andalus
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Descripción

FORTIFICAÇÕES E TERRITÓRIO NA PENÍNSULA IBÉRICA E NO MAGREB

APOIOS

Fundação para a Ciência e a Tecnologia MINISTÉRIO DA CIÊNCIA, TECNOLOGIA E ENSINO SUPERIOR

Direcção Regional de Cultura do Alentejo

UNIÃO EUROPEIA

PROGRAMA OPERACIONAL FACTORES DE COMPETITIVIDADE

Fundo Europeu de Desenvolvimento Regional

FORTIFICAÇÕES E TERRITÓRIO NA PENÍNSULA IBÉRICA E NO MAGREB

(SÉCULOS VI A XVI) Coordenação de

Isabel Cristina F. Fernandes

Vol. I

A obra colectiva Fortificações e Território na Península Ibérica e no Magreb (séculos VI a XVI) oferece aos investigadores e ao leitor comum interessado nestas maté­rias, distintas leituras do castelo, algumas com claro cariz monográfico, algumas tocando as transformações dos períodos de transição, a montante e a jusante, outras preferindo trabalhá-lo na dimensão do território, valorizando os contribu­tos das fontes escritas ou os da arqueologia, outras ainda conduzindo o enfoque para questões de restauro, gestão e valorização patrimoniais. Isabel Cristina F. Fernandes Coordenadora científica da edição

I

ISBN 978-989-689-374-3

FORTIFICACOES VOL.1(6-10-2014).indd 1

23-10-2014 15:55:07

Biblioteca Nacional de Portugal – Catalogação na Publicação

FORTIFICAÇÕES E TERRITÓRIO NA PENÍNSULA IBÉRICA E NO MAGREB (SÉCULOS VI A XVI)

Fortificações e território na Península Ibérica e no Magreb (séculos VI a XVI) / coord. Isabel Cristina Ferreira Fernandes. – (Extra-colecção) 1º v. – 472 p. – ISBN 978-989-689-374-3 I – FERNANDES, Isabel Cristina F., 1957CDU 904

Título: Fortificações e Território na Península Ibérica e no Magreb (Séculos VI a XVI) – Volume I Coordenação: Isabel Cristina Ferreira Fernandes Edição: Edições Colibri/Campo Arqueológico de Mértola Capa e separadores: DCCT – Câmara Municipal de Palmela Revisão dos textos: I. C. Fernandes; J. F. Duarte Silva; Patrice Cressier Depósito legal: 368 239/13

Lisboa, Dezembro de 2013

Al-Balā, une ville de gué fluvial (Romangordo, Cáceres) : étude préliminaire de son enceinte SOPHIE GILOTTE CNRS, CIHAM-UMR 5648

FABIENNE LANDOU INRAP, GSO

FABIEN CALLÈDE INRAP, GSO

L

A récente célébration du bicentenaire de la Marcha de los Ingleses, qui commémore la bataille que livrèrent le 19 mai 1812 les contingents commandés par le général Hill contre les troupes napoléoniennes qui contrôlaient le passage du Tage aux abords du pont d’Almaraz – alors rendu inutilisable – invite à réfléchir sur ce qui semble avoir été, au moins depuis le Moyen Âge, un lieu hautement stratégique (Muñoz Maldonado, 1833, III : 220). L’établissement musulman de Maḫāat al-Balā/ Albalat (GILOTTE et al., 2010, GILOTTE 2010; 2011), dont les ruines s’élevaient sur la berge méridionale de ce fleuve, ne fut pas réutilisé et l’on préféra édifier une fortification rudimentaire ex novo, dénommée Fuerte Napoleón, sur la colline voisine occupée par la chapelle de Nuestra Señora de las Aguas (consignée dans la reconnaissance de Carduchi de 1641, voir LÓPEZ GÓMEZ, 1998 : Fig. 44). La recherche d’une position dominante, bénéficiant d’un ample champ visuel sur les environs et les voies de communication était, bien évidemment, primordiale en ces temps belliqueux. La transformation de l’ancien château de Miravete, perché sur la cime homonyme, en une place forte difficilement prenable conforte cette nécessité (MAESTRE, 1995 : 72, 75, 266, 384). On ne peut que s’étonner, en réalité, de l’emplacement peu tactique en termes militaires qu’occupe l’ancienne agglomération médiévale d’al-Balā mais qui pourrait s’expliquer par un contexte tout différent au moment de sa fondation. En effet, on rappellera que si cette dernière doit se situer au plus tard dans la seconde moitié du Xe siècle (IBN AWQAL, 1971 : 15, 68), elle s’insère sans doute au sein d’un phénomène plus vaste, qui se matérialise avec l’apparition de grands noyaux d’habitats emuraillés au cours de ce même siècle et qui fit de la vallée moyenne du Tage un territoire surprotégé par rapport aux réels impacts des incursions chrétiennes qui affectaient alors la région (MARTÍNEZ LILLO, SERRANO-PIEDECASAS FERNÁNDEZ, 1998 : 71-115). En ce sens, on a proposé d’y reconnaître une restructuration du peuplement qui dut aller de pair avec une réorganisation commerciale et économique promue, directement ou non, par le Califat de Cordoue. Ce ne sera véritablement qu’à la fin du XIe siècle puis, tout au long du XIIe siècle, que

la zone acquit un véritable caractère frontalier. Il en résulta une frontière mouvante entre les états chrétiens et les royaumes musulmans qui, comme le rappelait V. Lagardère, était loin d’être linéaire : « Personne ne sait en Estrémadure (…) où termine la terre des chrétiens, où commence le pays musulman. On sait seulement que telle ville, telle forteresse est chrétienne, telle autre musulmane, à telle époque » (LAGARDÈRE, 1998 : 53). Si cette assertion rend bien compte de la complexité de la situation, elle ne présume en rien, des modalités d’occupation d’un site lorsqu’il est dit être sous la domination de l’une ou de l’autre faction. Bien souvent les sources textuelles qui évoquent la prise d’une forteresse ou sa donation (qui peut, en outre, avoir un caractère anticipé) invitent à établir un lien logique entre la citation et une occupation matérielle du lieu ; d’ailleurs, certains sites peuvent être explicitement déclarés comme étant abandonnés, telle que l’indique la donation royale de 1185 à l’ordre militaire de Santiago d’« un château déserté que l’on appelle Espechel situé sur la rive du Tage, entre Castrum et Alissam » (GONZÁLEZ GONZÁLEZ, 1960 : doc. 435 ; GILOTTE, 2010, I : 79, 211). Dans d’autres cas, c’est au tour de l’archéologie d’apporter le témoignage tangible d’une continuité ou d’une réactivation du peuplement, menée avec plus ou moins de succès et répondant à des desseins différents, allant de l’établissement d’une garnison militaire jusqu’à la constitution de domaines seigneuriaux (MOLÉNAT, 1997 : 203), en fonction des stratégies d’expansion et des intérêts socio-économiques du moment. Les exemples de Vascos et d’Alija illustrent deux facettes de cette politique. Dans le premier cas, un abandon progressif de la ville suivi par une présence chrétienne de courte durée et de faible entité a été detecté (IZQUIERDO BENITO, 1999 : 93-95), tandis que dans le second, l’installation d’une communauté chrétienne dès le XIIIe siècle permit de maintenir vivace l’exploitation de son terroir (GILOTTE, 2010 : 158-160 ; idem, 2011 : 153). Les informations dont on dispose sur Albalat tendraient à faire penser que le site fut occupé – et habité – jusqu’à l’orée du XIIIe siècle. Même si certaines données sont un peu floues, telle la date exacte de sa reprise par les troupes almoravides (1110-1113 ou 1119 ap. J.-C), rien de substantiel

Fortificações e Território na Península Ibérica e no Magreb (Séculos VI a XVI , Lisboa, Edições Colibri & Campo Arqueológico de Mértola, 2013, p. 355-367.

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nepermettait jusqu’à maintenant de mettre en doute que des tentatives de repeuplement aient effectivement eu lieu. Seule son absence dans la liste des villes et des forteresses conquises par Geraldo Sempavor aux alentours de 1165-1168 et qui firent ensuite partie des possessions de Fernando Rodríguez de Castro, incite J. L. de la Montaña Conchiña à supposer qu’Albalat avait perdu de son importance lorsqu’il intégra le territoire de la récente ville de Plasencia en 1189 (de la MONTAÑA CONCHIÑA, 1992 : 102). Le glissement sémantique qui s’effectue entre la donation d’Alfonso VIII à l’ordre de Trujillo (GONZÁLEZ GONZÁLEZ, 1960, III : doc. 641) datée de 1195 et le privilège de 1303 de Fernando IV à Fernando Gómez y Diego García (MOLÉNAT, 1997 : 203) où Albalat passe de la qualification de « villa et castillo » à celle d’« aldea con su cortijo » semble annoncer l’échec total de la colonisation qui fit suite à la reconquête (de la MONTAÑA CONCHIÑA, 1992 : 104-105), à moins qu’il ne s’agisse du réajustement d’une formule stéréotypée (dans le document de 1195) au contact de la réalité du terrain (1303). Il est également envisageable que le toponyme, qui semble jusqu’alors attaché à l’actuel site archéologique, en vint très vite à désigner de manière générique son territoire ; il ne serait donc pas étonnant que l’on se réfère de cette façon à des constructions établies dans ses parages dès le début du XIVe siècle. Quoi qu’il en soit, les fouilles initiées depuis l’été 20091 n’ont pas permis de découvrir d’indices permettant de conforter la thèse d’une occupation castillane postérieure à 1142 (GILOTTE, 2011 : 162), que la donation royale de 1195 laissait pourtant présager (de la MONTAÑA CONCHIÑA, 1992 : 103). De même, le registre céramique ne permet pas de soutenir que les Almohades s’y installèrent à la suite de la campagne militaire menée dans le nord de l’Estrémadure en 1196 (dans la version d’IBN ABĪ ZAR’, 1964, II : 447). On se trouverait confronté à un cas qui illustre significativement les difficultés à interpréter certains textes, puisque si les donations démontrent clairement l’intérêt des couronnes à maintenir une présence militaire à Albalat, elles ne constituent en aucun cas une preuve irréfutable que cette colonisation ait pu voir le jour. Toutefois, nous devons garder à l’esprit que seule une portion minime du site a été fouillée et que d’autres secteurs renferment peut-être des vestiges qui contrediront à l’avenir l’hypothèse émise. Il est surtout trop tôt pour évaluer la signification de cette absence de réoccupation dans ce que l’on peut considérer comme la zone centrale intra-muros.

Sophie Gilotte, Fabienne Landou, Fabien Callède

nication et avec un gué, qui fut remplacé au XVIe siècle par l’actuel pont d’Almaraz. Alors que la plupart des établissements qui ponctuent le cours du Tage à son passage en Estrémadure se perchent sur de petites éminences pour compenser en partie le manque de visibilité, Albalat se situe sur l’un des rares points où la vallée encaissée s’élargit pour laisser place à une petite plaine fluviale, dominée au sud par les piémonts vallonnés de la chaîne quartzitique qui se développe vers le nord-ouest, dans le prolongement du massif de las Villuercas. Le site occupe plus précisément l’extrémité occidentale d’une étroite terrasse fluviale (d’une altitude comprise entre 249 m et 252 m), caractérisée par un conglomérat de graviers et de gros galets pris dans une matrice limono-argileuse rouge, et qui est délimitée au nord par le fleuve et sur ses côtés est et ouest par les rivières Corrinches et Garganta de la Canaleja (Fig. 2). Ce schéma de site de confluence est, en soi, très courant et se retrouve, pour ne citer que quelques exemples proches, à Alija, Espejel, Vascos et, dans une moindre mesure, à Castro. Il convient, toutefois, de nuancer ici sa portée puisque la rivière Corrinches est trop éloignée pour avoir un rôle de délimitation effective, tandis que celle de la Garganta de la Canaleja qui borde à l’ouest les installations médiévales, n’offre aucune protection orographique avant de se jeter dans le Tage. Il semblerait, de surcroît, que le débit de ces deux cours d’eau était tellement faible qu’il ne pouvait pas faire tourner régulièrement les moulins installés sur leurs rives, si l’on en croit les réponses apportées aux Interrogatorios del Marqués de la Ensenada (1753, 17º) ; ce type d’information doit, cependant, être manié avec prudence car rien ne permet d’établir qu’une situation similaire existait antérieurement. Seul le petit talweg qui scinde la plateforme en deux sert de limite effective à l’extension de la zone monumentale, matérialisée par une muraille.

Retour sur la topographie générale du site et ses particularités Pour bien comprendre ce qui fait la particularité de ce site, il est nécessaire de revenir tout d’abord sur sa situation topographique. Son toponyme complet, Maḫāḍat al-Balāṭ (« le gué de la voie » – on écarte volontairement l’acception de « palais ») met bien en exergue sa double relation avec une voie de commu-

Fig. 1 – Situation d’Albalat sur fond de carte de la péninsule Ibérique.

Si le paysage a été radicalement modifié par la mise en eau du barrage de Torrejón en 1963, la cartographie (carte nº 652 de 1956 au 1 : 25000) et les clichés aériens (vol américain de 1956) antérieurs à sa

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Fig. 2 – Détail du cliché aérien de 1956 (a : zone emmuraillée; b : moulin; c : pont d’Almaraz; d : Fuerte Napoleón).

construction s’offrent comme des outils intéressants, mais d’interprétations parfois limitées, pour restituer la configuration des alentours. Mais ces changements ne sont pas la seule conséquence provoquée par l’inondation de la vallée : une partie importante du site a disparu et ce n’est que par intermittences, suivant la fluctuation du niveau de l’eau dans la retenue, que l’on peut encore apercevoir l’emplacement de la nécropole, d’un faubourg et d’un bain extra-muros (GILOTTE et al., 2010 ; GILOTTE, 2011 : 155). Ces installations, aménagées en terrasses sur la pente escarpée qui descendait vers le fleuve, se trouvaient peut-être à une distance d’à peine plus d’une dizaine de mètres au-dessus de son lit. Même si cela demanderait à être vérifié, il est peu probable qu’elles aient pu être touchées par les grandes inondations enregistrées en époque historique entre Tolède et Alcantará (BENITO et al., 2003). En effet, la configuration du terrain montre que la plaine alluviale de la rive droite était la plus exposée aux inondations, et que l’eau pouvait y stagner durant de longues périodes, comme le révèle le toponyme la laguna. La muraille est, quant à elle, l’unique vestige conservé hors sol et certaines élévations atteignent atteignent encore 8,35 m de haut (LANDOU, 2011 : 34). Cette construction de plan trapézoïdal se développe sur environ 450 m en suivant la rupture de pente de la terrasse fluviale sur laquelle elle s’appuie directement, sans recourir à une préparation spécifique du terrain (GILOTTE, 2010 : 83). Les observations faites en deux secteurs distincts, l’un au sud à la base de la tour d’angle T4 (altitude de 249,30 m) et l’autre au nord, au niveau de la tour T7 (244,90 m), permettent de restituer un pendage général nordouest/sud-est de l’ordre de 3% (avec une perte de 4,40 m sur 150 m). Ailleurs, la base de la muraille est généralement occultée par des cônes de déjections plus ou moins importants. Le substrat schisteux et calcschisteux, qui affleure à des côtes plus basses

(situées entre 244 m et 242 m vers le nord et à 243 m vers le sud-ouest), a servi de carrière, comme le montrent les fronts de taille repérés entre la nécropole et le bain dans la zone submergée. La taille des bancs, avec des traces obliques et parallèles de l’extrémité active de l’outil employé, renvoie plutôt à des dalles ou à des plaquettes qu’aux moellons que l’on retrouve aussi dans les constructions de la muraille, mais d’autres zones de prélèvements devaient exister dans les environs. En outre, des strates de roches calcaires naturellement accessibles ont facilité l’obtention de chaux qui intervient dans la composition de certains mortiers et du pisé. Des fours modernes, encore en activité entre la fin du XIXe et le milieu du XXe siècle, se trouvent à quelques kilomètres au sud-sud-ouest du site, aux côtés de gisements plus conséquents que celui qui a été repéré au pied du front nord de l’enceinte. Malgré cela, l’usage du mortier de chaux est très ciblé et il ne s’applique qu’à des constructions bien précises qui nécessitaient une grande cohésion, tels les parements de la muraille, les murs du ḥammām, ou encore, en milieu domestique, les claveaux d’un arc en briques trouvés dans le sondage 1. Par ailleurs, la présence ponctuelle de grands blocs équarris de granite devant la tour T1 ne permet pas d’assurer que ce matériau fut employé dans l’édification des courtines, d’où il est apparemment totalement absent. Les carrières les plus proches se situent dans les communes d’Almaraz, Navalmoral et de Belvis, d’où étaient peut-être importées les meules à main et hydrauliques (une moitié sert de linteau de chauffe du hammâm). D'autres éléments de l'architecture domestique, comme des bornes et des fûts de granite, suggèrent que les habitants d’Albalat prélevaient des matériaux allochtones pour répondre à des besoins ponctuels, sur un ou des sites abandonnés dont la localisation, la chronologie et la typologie demeurent totalement inconnues. Finalement, il est intéressant de remarquer que les ressources locales en matières premières que consti-

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tuent le schiste et le calcaire ne furent pas mobilisées de la même façon dans les différents états de la muraille d’Albalat. En effet, on verra que celle-ci est un ensemble architectural composite qui témoigne, avant tout, du dernier état de son tracé et de son fonctionnement. L’étude préliminaire réalisée en 2001 (CANCELO et al., 2001) avait ainsi permis de jeter les bases de ce qui est devenue une réflexion sur sa construction et son évolution. L’objectif poursuivi vise non seulement à appréhender les processus de création et de transformation de l’enceinte, mais aussi à aborder les questions de son usage et de sa signification en tant qu’entité architecturale structurante de la ville. Notre démarche s’est tout d’abord donné comme priorité la mise en place d’un enregistrement adapté à la conservation inégale de l’enceinte (LANDOU, 2010 : 73-76 ; LANDOU & CALLÈDE, 2011 : 27-28). Méthodologie L’étape initiale de ce travail2 a été de réaliser un plan au sol détaillé des vestiges conservés ainsi que le relevé des élévations en l’état (Fig. 3). Quelques décapages de surface et des nettoyages rapides des maçonneries ont été complétés par un enregistrement stratigraphique, une couverture photographique et par des relevés manuels de « pierre à pierre » (Landou, 2010 : 73-85 ; LANDOU & CALLÈDE, 2011 : 25-59 et figs. 1 à 12).

Dans le but d’obtenir le levé le plus exhaustif, toutes les maçonneries ont été traitées de manière systématique. Dans la mesure du possible, le plan de l’élévation visible et le contour de celle-ci dans ses parties basses (intra-muros et extra-muros) ont été effectués. Les tours T1 et T2 ont fait l’objet de relevés détaillés sur chacune de leurs faces, tandis que les autres tours, moins bien conservées, ont été traitées en fonction de leurs restes. De ce fait, la tour T7 présentait trop de problèmes d’accès à la topographie pour effectuer son levé complet (impossibilité d’avoir le recul nécessaire en raison d’un talus abrupt vers le Tage et de la présence d’une végétation dense). Par ailleurs, vingt profils, cinq traversant la plateforme et quinze autres projetés à l’extérieur depuis les courtines intra-muros, ont été effectués afin de replacer la muraille dans un contexte topographique précis. Ce travail a été effectuée avec une station totale Leïca™® qui permet un mode de visée laser (sans prisme) pour les points inaccessibles. Une polygonale de cinq sommets a été installée autour de la partie sud de l’enceinte et des points d’appuis complémentaires ont été lancés à partir de chaque sommet afin de couvrir l’ensemble des vestiges. Elle a été réalisée dans un système local avant d’être recalée dans la projection européenne de référence UTM ED50 (h30), actuellement en vigueur dans la péninsule. Le calcul de la marge d’erreur montre qu’elle est inférieure à dix centimètres en coordonnées planimétriques et à cinq centimètres en élévation.

Fig. 3 – Plan de l’enceinte d’Albalat (topographie et infographie F. Callède & F. Landou).

Al-Balāṭ, une ville de gué fluvial (Romangordo, Cáceres): étude préliminaire de son enceinte

Le traitement préliminaire des données à l’aide du logiciel Autocad a ainsi permis d’obtenir le plan général du site, auquel s’ajoutent des restitution des profils et des courbes de niveaux tous les 0,50 m, ainsi que des relevés de masse et des développés des façades (F. CALLÈDE, topographe INRAP GSO). La mise en forme finale de la documentation graphique a été effectuée avec le logiciel Adobe Illustrator CS4. Description de la muraille Les résultats montrent que les maçonneries constitutives de la muraille présentent des modes divers de mises en œuvre. Leur étude, ainsi que celle des différents états constructifs, a permis de proposer une chronologie relative basée sur une approche descriptive et stratigraphique (LANDOU, 2011 : 25-60 et figs. 1 à 12). Leur lecture n’est, toutefois, pas toujours aisée en raison de l’arasement de ses parties supérieures, d’effondrements multiples des parements extérieurs, voire de leurs destructions totales. Le niveau d’arase supérieur varie entre 255 m pour le front sud, 254,6 m pour le front ouest et entre 248,50 m et 250,30 m pour le front nord. Ainsi, la courtine orientale, perceptible sur le cliché de 1956, a été totalement démantelée à la suite de l’aménagement d’une plateforme de travail liée à la construction de l’autoroute A-5 (Periódico Extremadura, 16/09/1994). La division du site en parcelles de culture puis de pâture, au cours du siècle dernier, a pu également contribuer à sa dégradation. Peut-être faut-il associer à cette exploitation agraire plusieurs murets de parcellaire en pierre sèche. L’un d’entre eux scinde l’intérieur du site en deux, marquant un léger dénivelé topographique, tandis que les deux autres se trouvent à l’extérieur et prennent appui sur les vestiges anciens pour délimiter deux replats, l’un en pente douce situé en contrebas du front ouest à l’extrémité duquel se développe la nécropole et le second au sud, en avant des tours T3, T2 et T1. Les clichés aériens antérieurs au décaissement des années 1990 montrent que le mur de terrasse qui borde actuellement le fossé de l’ancienne route N-V se prolongeait vers l’est pour contourner la courtine orientale et venait mourir contre elle avant l’angle nord-est. Nous n’avons pas pu établir si ce mur fossilise ou récupère une structure d’origine ancienne – médiévale –, mais il est intéressant de noter que la zone ainsi délimitée entre la muraille et le talweg n’était sans doute pas dépourvue de structures : Les informations orales qui ont été recueillies auprès de témoins qui ont assisté au nivellement du terrain mentionnent des vestiges souterrains, peut-être une citerne. On commencera par une brève description des différents tronçons de l’enceinte, en partant du front méridional pour suivre son développement dans le sens horaire. La courtine sud est celle qui présente le plus de solutions de continuité (Fig. 4). Son extrémité orientale n’est pas conservée en élévation et aucun indice visible ne permet de supposer que ses fondations existent toujours. Ses vestiges débutent par deux tours

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isolées, T1 et T2, distantes de 8 m et qui devaient flanquer la porte de la ville (Fig. 5, 6 & 7). La tour T1 (dimensions minimales : 5,60 x 4,80 m), la plus à l’est, s’élève sur une hauteur d’environ 8,35 m, mais son parement externe oriental s’est effondré sur une épaisseur d’environ 1 m et la tour T2 (6,40 x 3,40 m) ne dépasse pas les 3 à 3,50 m de hauteur. En outre, les pans nord de ces deux tours sont détruits, permettant une lecture rapide, à la manière d’une coupe stratigraphique, de leur structuration : Trois types de maçonneries, correspondant à une phase de construction et à deux étapes de transformations, ont ainsi été mis en évidence. Les dimensions des tours primitives étaient de 2,70 m (T1) et 2,80 m (T2) de large sur 1,60 m de côté (uniquement appréciable sur la tour T1). Elles ont été chemisées dans un second temps par un parement simple appuyé sur leurs pourtours, mesurant entre 0,70 m et 0,80 m de large. Cet agrandissement porte les dimensions des tours à 4,40 m de large pour la première et 4,20 m pour la seconde, avec 2,20 m de côté conservé pour une élévation allant respectivement de 3 m à 3,60 m. Le troisième et dernier remaniement consiste en l’adjonction d’une nouvelle maçonnerie, qui vient s’adosser à l’état antérieur. Son épaisseur présente des écarts sensibles sur les fronts ouest et sud de la tour T1 où elle passe de 1,20 m à 2,40-2,80 m, mais elle se maintient entre 1,10 et 1,20 m sur les côtés est et ouest de la tour T2 (l’épaisseur du mur sud n’ayant pu être observée). L’absence de traces d’arrachement suggère que la maçonnerie du dernier état s’appuyait contre une construction préalable (la courtine ?). À une trentaine de mètres de la tour T2, la muraille apparaît sous la forme d’un massif compact M2 assez complexe et à l’heure actuelle non identifié (LANDOU, 2011 : 40-42, Fig. 8 ; GILOTTE et al., 2010 : 276, Fig. 2) qui recouvre un premier ensemble M1, seulement visible en coupe. M2 forme l’extrémité orientale d’une proéminence de 260 m² flanquée du côté ouest par la maçonnerie en saillie nommée tour T3 (dimensions : 4,5 x 2,20 x 1,70 m). L’angle sud-ouest de ce front est protégé par la tour T4 dont la base empiète sur une petite pente particulièrement abrupte en cet endroit. Cette construction, qui comporte au moins deux états, est matérialisée à l’est par deux maçonneries qui épousent le pendage du talus sur 5,40 m environ de côté (Fig. 8). Au sud, le soubassement supportant un début d’élévation en pisé constitue son parement méridional. La largeur conservée à ce niveau atteint les 7,50 m. Les élévations de cet ensemble sont endommagées ou trop arasées pour affiner la description. On peut tout au plus remarquer qu’il est chaîné à la courtine qui se prolonge vers l’ouest. Le front ouest, qui se développe sur 170 m entre la tour d’angle T4 et l’angle nord-ouest, n’est flanqué que par deux tours, T5 et T6, distantes d’une cinquantaine de mètres. À ce jour, aucun indice de tours supplémentaires n’a été localisé sur ce front, dont les parements externes sont, certes, pour la plupart effondrés. De plus, l’ouverture d’une rampe d’accès

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Sophie Gilotte, Fabienne Landou, Fabien Callède

Fig. 4 – Développé de la muraille sud (topographie et infographie F. Callède & F. Landou).

Fig. 5 – Relevés en coupe et en plan des maçonneries de la tour T1 (topographie et infographie F. Callède & F. Landou).

Fig. 6 – Vue en coupe de la face nord de la tour T2 (cliché F. Landou).

contemporaine (de nouveau liée à la construction de l’autoroute), qui occupe ce qui devait vraisemblablement être un angle saillant – et donc susceptible de recevoir un contrefort – a provoqué une perte d’informations. Seul un nettoyage de surface ou un sondage permettrait de vérifier cette hypothèse. De même, la tour T5 dont on ne devine que le soubassement sur 1,10 m de haut et 2 m de côté et 4,70 m de large (dimensions qui se rapprochent du second état des tours T1 et T2), a servi de support à un transformateur électrique aujourd’hui désaffecté. En dépit de ces difficultés, on distingue clairement que la courtine associée est le résultat de la juxtaposition de deux maçonneries conservées sur une élévation maximale de deux mètres (Fig. 9). La première, à double pare-

Al-Balāṭ, une ville de gué fluvial (Romangordo, Cáceres): étude préliminaire de son enceinte

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Fig. 7 – Relevés en coupe et en plan des maçonneries de la tour T2 (topographie et infographie F. Callède & F. Landou).

Fig. 8 – Plan et profil des maçonneries de la tour T4 (Topographie et infographie F. Callède & F. Landou)

ment et blocage interne, présente une largeur de 1,70 m, tandis que la seconde qui vient s’accoler contre elle, est un simple mur d’environ 0,70 m de large. Le tronçon qui suit est plus complexe en termes de reprise des maçonneries, même si l’on distingue, au moins deux phases de construction, similaires à celles qui viennent d’être décrites. En effet, le premier état se caractérise par une maçonnerie de 1,70 m de large, dont le parement intérieur est visible sur une hauteur maximale de 0,70 m et celui extérieur, conservé uniquement au sud de la tour T6, sur 1,10 m. La tour T6, qui lui est chaînée, n’est que partiellement conservée. Sa largeur de 2,80 m rappelle les dimen-

sions des tours primitives T1 et T2. Une seconde maçonnerie vient s’adosser contre ces constructions initiales. Ce re-élévation d’environ 1,40 m, entre la coupure provoquée par l’ouverture du chemin d’accès actuel et la tour T6. Il présente la particularité d’être curviligne, avec une épaisseur oscillant entre 0,80 m-0,90 m sur la face sud de T6, puis 0,60 m, au départ de cette tour et enfin 1,15 m, à son extrémité sud. Bien qu’il ne soit pas conservé en élévation sur le côté nord de la tour T6 (dont les dimensions finales atteignent 4 m de large à sa base pour 2,70 m de côté) et qu’il soit totalement arasé sur le reste de la courtine

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Fig. 9 – Vue en plan des maçonneries de la courtine ouest (cliché F. Landou).

ouest, il est cependant possible de le restituer sur la totalité de ce tronçon, jusqu’à son interruption avant l’angle nord-ouest. Le tronçon septentrional de la muraille, quasiment parallèle à la rive du Tage, présente les maçonneries les mieux conservées en élévation (Fig. 3 et 10). Il se développe sur environ 190 m mais les quarante

Sophie Gilotte, Fabienne Landou, Fabien Callède

derniers mètres de sa section orientale restent difficilement appréciables en raison de son mauvais état de conservation et d’une couverture végétale dense. Il est flanqué de six tours, réparties sur environ 150 m, et plusieurs traces d’arrachement sur son parement extérieur pourraient indiquer la présence d’autres contreforts, dont deux se situeraient à l’extrémité occidentale. Là encore, deux états ont pu être identifiés. Le premier maintient une élévation allant de 0,40 m à 2 m et il se retrouve sur toute la longueur du front nord malgré de nombreux hiatus. Un premier segment, de plus de trente mètres de long et inégalement conservé en hauteur (entre 0,20 m et 1,20 m), est masqué par la tour T7 qui lui est postérieure, et disparaît avant la tour T8. Il réapparaît à l’est de la tour T8, où il se développe sur environ soixante mètres ; il est ponctué par deux tours, T9 et T10 distantes de 10,20 m et mesurant respectivement 2,80 m et 3 m de large. Enfin, on repère un dernier tronçon, de 2 m de haut et 1,90 m de large et environ vingt-cinq mètres de long. Il comprend deux tours (T11 et T12) distantes de 9,20 m, qui mesurent 2,80 m et 2,60 m de large.

Fig. 10 – Développé de la muraille nord (topographie et infographie F. Callède & F. Landou).

Le second état comprend les éléments de courtine associés aux tours T7 et T8, qui bien que présentant le même axe et une similitude constructive, ne sont pas reliés stratigraphiquement en raison d’arrachements de leurs parements. Ils se superposent aux maçonneries de l’état antérieur et présentent un état de conservation relativement bon : d’une largeur de 1,90 m, ils s’élèvent à une hauteur qui va de 2,80 m à

4 m pour les courtines et et de 4,80 m à 7 m de haut pour les tours. Celles-ci mesurent 3,20 m de long pour 2,60 m (T7) -2,80 m (T8) de côté. La courtine associée à la tour T8 est la seule à présenter une file de trous de boulin, destinés à supporter un échafaudage en bois lors de son édification. Elle est également percée à plus d’un mètre de sa base par une petite ouverture trapézoïdale, sans doute liée au

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drainage des eaux. D’autres orifices, de forme rectangulaire plus étroite, ont été repérés sur les maçonneries du premier état. Caractérisation des différents états de la muraille Malgré une uniformité apparente dans le choix des matériaux (en raison de la présence, déjà mentionnée, d’abondantes matières premières à proximité), il est possible de distinguer trois modes de mises en œuvre qui coïncident, grosso modo, avec les trois états principaux de la muraille qui ont été mis en évidence (LANDOU, 2011 : 56-59). Si un premier état de construction est identifiable sur l’ensemble des fronts, rien ne permet d’avancer qu’il correspond à une seule et même campagne constructive. Le premier état des tours T1 et T2, seulement visible en coupe, ainsi que celui de la tour T6, se caractérise par une maçonnerie dans laquelle les parements sont construits avec des moellons, des dalles et des blocs de schistes, a priori assisés mais non réglés, liés avec un mortier de chaux maigre et de sable de couleur beige à joints débordants. Le blocage est composé de dalles de diverses dimensions, de moellons et d’éclats de schistes et de galets liés par un sédiment limoneux rouge. Le tout est lié par un mortier de chaux et sables blanc à beiges (Fig. 6). Pour le front nord, les trois tronçons de muraille identifiés comme appartenant à des premiers états ne sont observables qu’en façade, à l’exclusion de la section la plus orientale qui est visible dans sa largeur. Selon la hauteur conservée et la localisation, il s’agit plutôt de soubassements que d’élévations à proprement parler. Dans ce cas, l’appareil tend à être constitué de moellons et de dalles de petites dimensions non assisés et non réglés, au lieu de l’appareil moyen de moellons et de dalles de schistes assisés qui est employé dans l’élévation (Fig. 11). Le mortier utilisé pour donner plus de consistance à la construction est semblable à celui décrit pour les tours. Dans la section la plus occidentale, l’élévation, conservée sur plus de 2 m de haut, se caractérise par un petit à moyen appareil de moellons et dalles dans lequel de petites dalles de schiste servent à assurer le réglage entre chaque assise (Fig. 12). Les vestiges des contreforts de ce tronçon de muraille, même s’ils ont des dimensions quasiment similaires aux premiers états des tours T1, T2 et T6 (2,80-3 m de large), sont entièrement liés au mortier et ne répondent donc pas au même procédé technique. Le second état repéré sur les fronts sud et ouest (T1, T2, T6 et courtine) consiste en un chemisage externe de l’enceinte primitive. Ses maçonneries se caractérisent pour les sections visibles, notamment pour la tour T1, par un appareil assisé plus ou moins régulier de moellons et dalles de schistes incluant parfois quelques galets et lié par un mortier de chaux blanc à gris riche en sable. Ce re-parementage, d’une épaisseur moyenne de 0,70 m, porte la largeur moyenne de la muraille à 2,50 m et celle des tours à 3,20 m et 4,40 m. Les appareils dévoilent des différences légères, patentes dans le choix des moellons

Fig. 11 – Détail du soubassement extérieur de la courtine nord (cliché F. Landou).

Fig. 12 – Détail du parement extérieur de l’élévation de la courtine nord (cliché F. Landou).

ou des petites dalles de schiste. Sur le front nord, le second état de l’enceinte se retrouve sur les tours T7 et T8 et les départs de courtine associées (Fig. 13 et 14) où il présente un parement assisé mais irrégulier de moellons et de dalles de schistes avec un blocage composite liés avec un mortier de chaux blanc. Ses maçonneries reprennent non seulement le tracé mais également la largeur (1,90 m) du premier état de la muraille, suggérant qu’il s’agit peut-être d’une réfection même si on ne peut écarter totalement l’hypothèse d’un réaménagement. Quoi qu’il en soit, la construction massive de ces derniers tronçons leur confère une plus grande stabilité que les simples doublements de parement qui caractérisent ailleurs la seconde phase. Il n’est pas étonnant que ces derniers se soient souvent écroulés en raison de la grande fragilité générée par leur manque d’adhérence (ou de chaînage) avec les structures antérieures (BESSAC et al., 1999 : 115). Finalement, le troisième état a été uniquement détecté dans les tours T1, T2 et T4 du front sud (Fig. 5, 6 & 7). Bien que ces entités architecturales soient indépendantes les unes des autres, elles répondent à des critères identiques de construction. Leurs maçonneries se caractérisent par un soubassement en

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comme parcelle agricole. Des constructions en pierre sèche s’installent sur les anciennes maçonneries pour restituer une partie de l’élévation ou pour combler des tronçons disparus. Elles se trouvent surtout de part et d’autre de T7 et entre T12 et T16 où elles sont conservées sur 1,50 m de haut. Bilan et perspectives

Fig. 13 – Parement nord de la tour T7 (cliché F. Landou).

Fig. 14 – Parement nord du second état de la courtine nord, à l’ouest de T8 (cliché F. Landou).

appareil irrégulier de schistes et galets liés avec un mortier de chaux surmonté d’une élévation en pisé riche en chaux. Dans le détail, chacune de ces tours présentent des particularités, comme, par exemple, le système du harpage maçonné en schiste qui renforce la face sud de la tour T1. Ces réformes en ābiya conservent les marques des coffrages de bois constitués par des planches d’environ 0,17 m de large. Les banchées mesurent environ 0,65 m de haut et sont délimitées par des trous de boulins répartis irrégulièrement (GILOTTE, 2010 : 74, 78 ; LANDOU, 2011 : 35, 39, Fig. 5 et 6). On pourrait inclure une dernière phase de réaménagements ou de réfections a priori modernes de la muraille et qui semblent liés à son utilisation

Ces vestiges soulèvent une série d’observations et de questions. On laissera volontairement de côté les détails de leur structuration verticale qui nous échappent, telle la hauteur originelle des courtines et leur éventuelle association avec des éléments défensifs de type chemin de ronde et merlons, ainsi que la fonction des exutoires systématiquement situés sur le tronçon septentrional et qui pourraient renvoyer aussi bien au drainage du terrain qu’à l’évacuation des eaux usées. Une constatation préalable doit être faite sur le maintien du tracé : les premiers états de la muraille, bien que différents en terme de mise en œuvre et dont la contemporanéité reste à démontrer, semblent déterminer la trame et la structure générale des maçonneries postérieures sans que l’on puisse pour autant en proposer un plan complet. Les transformations ultérieures ne paraissent pas modifier radicalement les structures déjà en place, mais visaient clairement à agrandir en largeur et parfois en hauteur les dispositifs défensifs dans le but d’améliorer leur effectivité et de les doter d’un aspect plus monumental, spécialement patent sur le front sud. Un autre point qui ne manque pas d’attirer l’attention est la répartition irrégulière des tours, appellation un tant soit peu abusive si l’on considère qu’il s’agit de simples contreforts quadrangulaires, tantôt placés sur des angles saillants, tantôt sur de longs tronçons linéaires. Même si cette vision demanderait à être nuancée puisqu’elle tient compte de l’état de conservation actuel, elle montre toutefois que le front nord concentrait la majorité de ces contreforts (six conservés et sans doute au moins trois autres disparus), sans que cela ne doive être imputable aux simples aléas d’une conservation différentielle. Une telle répartition pourrait trouver sa justification dans un besoin de stabilité plus accentué qu’ailleurs en raison de la position de la courtine en bordure d’une pente abrupte, sensible à l’érosion. Ce traitement particulier pourrait expliquer que l’on ne détecte pas les mêmes séquences constructives que sur les autres fronts. Mais si les aspects technique et mécanique ont sans doute une part importante dans la distribution de ces éléments de flanquement, il ne faut peut-être pas sous-estimer une certaine portée symbolique. L’agencement de cette courtine qui fait face au fleuve devait transmettre un message de force, d’ordre et d’harmonie à quiconque s’approchait par le nord. Le caractère imprenable devait être souligné par l’absence d’une porte ou poterne (avérée pour le dernier état et seulement hypothétique pour les antérieurs) qui aurait, en effet, constitué un point

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faible dans cet écran de pierre. Il faut donc croire que le vaste quartier qui s’étendait au pied de la muraille ne bénéficiait pas d’un accès direct à l’intérieur de la zone emmuraillée et était exposé directement aux éventuelles menaces extérieures. Cela renforce l’idée selon laquelle ce faubourg aurait pu être abandonné avant les installations qui se trouvent intra-muros, même si les données de prospections dont on dispose sont trop fragmentaires pour être totalement fiables. Force est de reconnaître que la petite superficie de la zone intra-muros ne rend pas inconcevable qu’elle fût desservie par une seule entrée, qui serait celle encadrée par les deux grandes tours aujourd’hui déconnectées de l’enceinte. Son orientation vers le sud-sudest suggère que la voie de communication qui prolongeait le gué venait de l’est (ou bien d’en face et contournait la muraille sur son côté oriental). Arrivé à ce stade, il faut admettre notre ignorance quant à la localisation précise du gué ou à sa nature exacte : s’agissait-il d’un gué naturel praticable toute l’année ou seulement en période d’étiage, y avait-il un passage aménagé qui profitait de la présence de bancs de sable et de petites îles ? Dans quelle mesure le barrage associé à un moulin (sans que l’on sache s’il correspond à l’« aceña de García de Bargas » indiqué sur le plan de Carduchi, López Gómez, 1998 : 109, Fig. 44-45), installé en face du site, utilise-t-il une ancienne zone guéable, comme cela est souvent le cas pour ce type d’édification ? Mais l’installation de barques un peu plus en amont (COLON, 1988 : 175) peut-elle être le signe de la disparition du gué – qu’il n’ait pas été entretenu ou que cela résulte de la modification du lit du Tage ou des bas fonds – ou correspond-elle seulement au déplacement des centres d’attraction avec une « venta » et le hameau du « Lugar Nuevo » situé entre Albalat et le postérieur pont d’Almaraz ? Mais comment résoudre l’apparente contradiction entre l’affirmation de l’importance de ce lieu de passage, que ce soit au travers d’un gué, de barques ou d’un pont, et son apparition relativement tardive, durant le haut Moyen Âge ? Sa pérennité sera assurée par le passage de la cañada real leonesa occidentale, mise en place postérieurement mais qui reprend peut-être en partie le tracé d’une voie antérieure, dont les origines romaines peuvent encore être sujettes à débat. En effet, selon l’opinion d’E. Saavedra partagée par F. Hernández (HERNANDEZ JIMENEZ, 1960 : 351-353), l’itinéraire Medellín-Trujillo-Miknasa-al-Balat-Talavera proposé par le géographe arabe Ibn Ḥawqal, ne correspondrait à aucun chemin attesté à l’époque romaine. Cependant, F. Coello (COELLO, 1889 : 10-46) l’admet comme possible, tandis qu’E. Manzano Moreno (MANZANO MORENO, 1991 : 185-18) partant du principe que le tracé des anciennes voies romaines conditionne l’implantation des établissements, propose de reconnaître une route Tolède-Mérida. D’autre part, si l’on revient sur le processus évolutif qui a été observé dans la muraille, il faut admettre qu’il ne peut résoudre à lui seul le problème de la datation des différentes phases. On pourrait proposer, à titre d’hypothèse que le ou les premiers états

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remontent au début du fonctionnement du site en tant que madīnat des itinéraires géographiques. Mais la fondation, si elle coïncide donc avec l’érection de la muraille, remonte-t-elle forcément au plus tôt au milieu du Xe siècle ou pourrait-elle être plus ancienne ? Car on ne peut écarter, dans l’état actuel de la recherche, qu’il ait pu exister une occupation pré-califale, de nature indéterminée, même si les fouilles récemment engagées dans la zone intra-muros n’ont pas encore pu atteindre de niveaux clairement antérieurs aux Xe -XI e siècles3. L’appareil employé n’est pas caractéristique d’une période historique, au contraire de ce que peuvent être les canons établis dans les constructions étatiques califales qui font appel à des blocs de taille disposés en carreaux et boutisses. Dans le même esprit, aucun critère objectif ne permet de rattacher le second état à une époque précise, nous privant du même coup d’un terminus utile. Finalement, les ajouts en pisé, distinctifs de la troisième phase, sont susceptibles d’offrir une piste chronologique : les dimensions de leurs banchées (0,60-0,65 m) sont inférieures à la moyenne enregistrée dans les constructions attribuées à l’époque almohade en Estrémadure et, plus largement, dans ce que furent les territoires d’al-Andalus de ces conquérants (GILOTTE, 2010 : 79). Toutefois, une telle anomalie métrique constitue-t-elle pour autant un repère bien solide pour caler dans le temps ces dernières réformes, lorsque l’on sait qu’un même ouvrage pouvait admettre des variations de taille importantes ? On évoquera l’exemple bien documenté de l’enceinte urbaine de Cáceres dont les banchées tendent à avoisiner les deux coudées médiévales – 0,85-0,90 m – avec cependant certaines qui ne dépassent pas les 0,65-0,70 m (MARQUEZ BUENO, 2003 : 95). En revanche, la disparition de l’habitat dans la zone intra-muros après sa destruction au milieu du XIIe siècle pourrait bien être un indicateur valable. La datation de cet évènement repose sur le registre céramique, à la croisée entre les productions taifa et Almohades, ainsi que sur des sources numismatiques et textuelles qui dessinent une courte fourchette située entre les années 1110/19 et 1142. En effet, quelles seraient les raisons d’être d’une restructuration raisonnée de la muraille si celle-ci ne s’était pas accompagnée d’une occupation stable et conséquente ? Si ce raisonnement s’avère juste, il serait envisageable que les dernières réformes interviennent à la fin de l’époque almoravide. On se remémorera le passage de la Crónica Adefonsi Imperatoris qui évoque les razzias menées au nord du Tage par les troupes installées à Albalat en ces termes : « En cette même époque, Coria fut livrée aux Sarrasins, par de mauvais hommes qui s’étaient fait passer pour des chrétiens et qui ne l’étaient pas et ils prirent en Estrémadure un autre château que l’on appelle Albalat ; ils renforcèrent Coria et Albalat par une grande multitude de cavaliers et fantassins qui dévastaient quotidiennement toutes les terres d’Estrémadure jusqu’au Duero » (Crónica, 1950 : 84). Même si on ne peut garantir qu’il existe une relation entre l’établissement de ces contingents et les dernières

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réformes enregistrées dans la muraille, la question mérite d’être posée. Car elle touche un triple problème qui est celui de l’identité des habitants, des constructeurs et des commanditaires, qui peuvent être dissociés ou ne faire, au contraire, qu’un. Certains indices, encore très fragmentaires, pourraient trahir la présence de soldats lors de l’occupation finale (concentration de jeux de table, dont des pièces d’échecs qui sont généralement associées aux loisirs d’une certaine élite). D’autre part, la longue durée de vie du site – avec un minimum de deux siècles – oblige à considérer que la nature de l’occupation a pu évoluer et que, par là même, la muraille a pu être le reflet de différentes nécessités ou préoccupations qui se sont succédées au cours du temps. Pourtant, ce que l’on est en mesure d’appréhender de l’habitat, dans la zone qui a fait l’objet de sondages, démontre qu’en dépit des phénomènes relativement habituels d’empiétement sur la voie publique et de réaménagement des espaces intérieurs, il exista une permanence-superposition des constructions et un certain respect d’une trame urbaine, qui renvoie à son tour à l’existence d’une planification (GILOTTE dir., 2012 : 90-105 ; GILOTTE, 2011 : 158-159). Assurément, des lectures antinomiques sont envisageables selon que l’on accentue les traits qui dénotent la stabilité ou une dynamique évolutive. Mais si l’on admet que la zone extra-muros ait pu être abandonnée avant la destruction qui intervient au milieu du XIIe siècle, on doit alors envisager que le périmètre emmuraillé ait été converti en un ultime réduit fortifié, justifiant d’autant mieux l’importance accordée à son maintien et à sa fonction défensive. On pourra se demander dans quelle mesure l’arasement de certains tronçons des courtines septentrionale et méridionale doit uniquement être attribué à l’usure du temps, ou s’il ne faudrait pas y reconnaître le signe d’une destruction volontaire. S’il est évident que le texte qui relate sa destruction en 1142 « usque ad fundamentum » idéalise la victoire des troupes d’Avila et de Salamanque dans une manipulation littéraire et propagan-

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distique (Crónica 1950 : 126), il n’en reste pas moins un témoignage intéressant à prendre en compte. Pour terminer, on ne manquera pas d’être frappé par l’absence d’un lieu lié au pouvoir, généralement matérialisé sur le terrain par la mise en place d’une hiérarchie morphologique (au travers d’une qaaba) et topographique (par son installation sur un point culminant). Cette carence pourrait inciter à rejeter son statut de petite ville pour en faire un grand établissement rural, du moins dans son dernier état. Mais ne pourrait-on pas imaginer que la représentation d’une autorité se manifeste sous une autre forme, non détectée, ou encore que l’enceinte ait correspondu durant un temps à la qaṣaba, le faubourg septentrional n’étant alors rien d’autre que la ville à proprement parler ? On songera également au singulier massif M1-M2, à proximité de la porte, comme potentiel candidat d’une construction qui partant de la courtine, semble se prolonger vers l’intérieur (GILOTTE et al., 2010 : 276, Fig. 2 ; LANDOU, 2011 : 25-59). Dans ce cas, seules des fouilles seraient susceptibles de procurer des données plus précises. Nous ne prétendons pas clore ce chapitre en apportant des réponses définitives, mais seulement souligner la complexité de ce site qui pouvait passer inaperçu en raison de la simplicité toute apparente de sa morphologie et ouvrir de futures pistes de recherche. En effet, Albalat est un champ d’études prometteur qui offre une matérialisation possible des problématiques de la vie aux frontières. Albalat, qui fait partie de la « ligne du Tage », s’insère dans les stratégies politiques et administratives des différents pouvoirs qui se succédèrent et s’affrontèrent pour contrôler cette aire géographique. Les recherches menées sur son enceinte et les fouilles de ses vestiges devraient renouveler notre approche des sources textuelles et permettre de s’affranchir de certains clichés ancrés dans l’historiographie.

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NOTAS 1

Ce texte reflète l'état des connaissances archéologiques antérieures à la campagne de fouille 2012. Ce projet a bénéficié au fil du temps du financement de la mairie de Romangordo, de la Central nucléaire de Almaraz-Trillo, de l’UMR 8167 Orient et Méditerranée, de l’UMR 5648-CIHAM, de la Casa de Velázquez, du CSIC et du Parc National de Monfragüe (Subvención pública en el Área de Influencia Socioeconómica del Parque Nacional de Monfragüe, 2011-2012). Il a été soutenu, en 2013, par la Fondation Max van Berchem, constituée en 1973 en hommage à Max van Berchem (1863-1921), le fondateur de l’épigraphie arabe en tant que discipline. Établie à Genève, la Fondation a pour vocation de promouvoir l’étude de l’archéologie, de l’histoire, de la géographie, de l’histoire de l’art, de l’épigraphie, de la religion, de la littérature islamiques et arabes. Nous tenons également à reitérer nos remerciements à la famille Moya, propriétaire du terrain.

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Les levés topographiques, le traitement des plans et des données enregistrées pour l’étude de la muraille ont été réalisés par l’équipe INRAP GSO sous la responsabilité de Fabienne Landou avec la collaboration de F. Callède au cours des campagnes 2009 et 2010. Ces deux professionnels ont collaboré de façon désintéressée au projet, durant leur temps libre. 3 Un sondage stratigraphique réalisé dans le sondage 2 a montré une accumulation de niveaux anthropiques associés à des fragments de céramique trop peu significatifs pour permettre d’affiner une attribution autre que médiévale.

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