\"El drama de México\" de Israel Covarrubias

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Amérique Latine Histoire et Mémoire. Les Cahiers ALHIM Recibimos reseñas

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Luis Martínez Andrade

Israel Covarrubias, El drama de México: Sujeto, ley y democracia, México, Benemérita Universidad Autónoma de Puebla, 2012, p. 203 ................................................................................................................................................................................................................................................................................................

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Referencia electrónica Luis Martínez Andrade, « Israel Covarrubias, El drama de México: Sujeto, ley y democracia, México, Benemérita Universidad Autónoma de Puebla, 2012, p. 203 », Amérique Latine Histoire et Mémoire. Les Cahiers ALHIM [En línea], Recibimos reseñas, Puesto en línea el 05 septembre 2013, consultado el 05 septembre 2013. URL : / index4642.html Editor : groupe de recherche Amérique Latine Histoire et Mémoire de l’Université Paris-VIII http://alhim.revues.org http://www.revues.org Documento accesible en línea desde la siguiente dirección : http://alhim.revues.org/index4642.html Document generado automaticamente el 05 septembre 2013. La pagination ne correspond pas à la pagination de l'édition papier. © Todos los derechos reservados

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Cet ouvrage du politologue mexicain Israel Covarrubias, Professeur à l’Université Autonome de Mexico s’avère très utile pour comprendre non seulement l’actualité politique du Mexique mais aussi pour saisir les différents dispositifs symboliques de la démocratie et de la loi. Ce travail s’inscrit dans la continuité des recherches et des inquiétudes qui ont accompagné l’auteur au cours des dernières années. Ce texte réunit en effet, dans une version réécrite, une série d’articles publiés entre 2006 et 2010 dans différentes revues mexicaines. La préface, écrite par Rafael Estrada Michel, décrit de façon convaincante l’ambigüité   des rapports culturels qu’entretiennent les Mexicains avec la Loi. Après des décennies d’autoritarisme du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), les Mexicains expriment d’un côté une vénération fétichiste de la Loi en même temps qu’ils la violent quotidiennement.        Déjà dans l’introduction, l’auteur mentionne que le Drama de México : Sujeto, ley y democracia (Le drame du Mexique : Sujet, loi et démocratie) est une réflexion sur quelquesuns des moments les plus importants de la formation de l’ordre politique mexicain tout au long du XXe siècle. Depuis la Théorie politique, l’auteur essaie d’analyser la relation entre la loi et le concept d’Etat dans un contexte de « suspension démocratique » (p. 21). Il est d’ailleurs significatif que Covarrubias préfère le concept de Sujet à celui de citoyen car, selon lui, le Mexique est un pays d’électeurs plutôt que de citoyens. Le premier chapitre intitulé Espectros y experiencias de la Revolución mexicana tente de répondre, à partir du concept de « régime d’historicité » cher à François Hartog, à ces questions : Que s’est-il passé avec le régime d’historicité après la Révolution mexicaine ? Quelles conceptions du temps et de l’écriture de l’histoire ont été formulées durant et après la finalisation de cette Révolution ? Pour y répondre, en s’appuyant sur les réflexions de Giorgio Agamben, Covarrubias souligne le fait que le mot révolution garde un lien avec la tradition de la pensée démocratique (p. 31). La révolution mexicaine en tant qu’irruption temporale a inauguré un nouvel ordre politique et sociétal. D’ores et déjà, le mythe démocratique ira de pair avec ce nouvel ordre. La Constitution de 1917 représente alors d’un côté l’établissement de ce nouvel ordre et l’écriture de la loi de l’autre. En suivant la brèche ouverte par les travaux d’Agamben, l’auteur souligne un fait paradoxal : cette Constitution étant force de loi elle-même, elle ne peut pas être sanctionnée par la loi (p. 34). De sorte que dans l’Etat postrévolutionnaire du Mexique nous assistons à l’écriture de la loi et également à la suspension des normes et des règles. Par conséquent, l’extase révolutionnaire a produit un « pluralisme de la parole de la loi ». Il va de soi pour l’auteur que le général Lazaro Cardenas, Amérique Latine Histoire et Mémoire. Les Cahiers ALHIM

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président du pays entre 1934-1940, représente bel et bien le paradigme postrévolutionnaire, au sens précis, d’un présidentialisme exacerbé. Cependant, les fissures du présidentialisme seront plus évidentes avec la tragédie de l’année 1968 car ce mouvement –à tort ou à raison– a essayé d’interrompre la prose (sémantique) de l’autoritarisme (p. 54). Il n’est pas fortuit que les événements de 1968 au Mexique aient eu pour effet l’émergence de mouvements insurrectionnels tels que la Ligue Communiste 23 septembre. En analysant la double disparition du guérillero (ennemi de l’Etat), Covarrubias reprend la notion de homo sacer chère à Giorgio Agamben pour expliquer la manière comment le sujet se trouve dans un limbe juridique, du fait, que l’homo sacer devient un sujet hors les limites du droit et des dieux (infamis et intestabilis). En ce sens, cette figure du droit romain antique permets comprendre l’importance du pouvoir souverain sur l vie à l’intérieur du paradigme de la biopolitique. La vie de l’homo sacer  reste hors des limites des normes religieuses et profanes. C’est donc une nuda vita. La structure originale de cette séparation est la politique, d´où la sphère de la souveraineté de la nuda vita reste exposée (et abandonnée) à la violence. En conséquence, sa mort n´est pas considérée comme étant un homicide (parricidi non damnatur). El fantasma del PRI y la anomalía estatal, le deuxième chapitre, rend compte du sens symbolique de la défaite du PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) lors des élections présidentielles de l’année 2000. Pourtant, ce changement du régime doit être lu comme un sorte de « guépardisme »  (gatopardismo), c’est-à-dire comme une « circularité obsessive » ou « un retour vers lui-même » (p. 68) pour garder le « tout » sans que rien ne change vraiment. C’est ainsi que le PRI est devenu « l’ennemi » par excellence de la démocratie et loin de disparaître de l’échiquier politique, le fantôme qui donne forme aux fissures ontologiques du présent mexicain. Par ailleurs, c’est précisément l’absence de définition idéologique du PRI qui permet d’être un des invités de la transition à la démocratie. Aux yeux de Covarrubias, l’absence des mécanismes pour remplacer le domaine de l’informalité créé par le PRI ne fut naguère concrétisé. Cela signifie que le PRI ne mourut pas le 2 juillet 2000 sinon bien au contraire : est-il devenu un spectre –au sens derridien– de ladite transition ?   Dans le troisième chapitre, La conflictiva búsqueda de una educación para la democracia, l’auteur aborde trois moments historiques cruciaux qui ont configuré le discours démocratique : la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la décolonisation de l’Afrique et la Révolution cubaine de 1959. Ces moments ont eut un impact, à géométrie très variable selon les enjeux régionaux, au Mexique. Ici, Covarrubias montre la tension inhérente à toute démocratie. De ce fait, il se plonge dans le projet d’éducation du pays afin de montrer justement cette tension, autrement dit, comment l’éducation « pour la démocratie » devient un enjeu politique pour le Mexique postrévolutionnaire. L’invention du Sujetlecteur dont José Vasconcelos fut un ardent promoteur (p. 96) est une conséquence du projet postrévolutionnaire. Or, au fur et à mesure que l’Etat mettait en œuvre  la massification de l’éducation, il aura contribué plutôt à la création de Sujets que de citoyens. La perrera y la mordida est consacré au rôle du « pot-de-vin » (mordida) et de différents formes de clientélisme dans la configuration de la vie publique. Il n’est donc pas étonnant que l’auteur s’attarde sur la distinction entre la corruption de la politique et la politique de la corruption. La première fait référence à l’ensemble des formes de détournement de l’exercice de l’autorité tandis que la seconde est la légalisation de ce qui est interdit et, en conséquence, cette politique de la corruption produira un seuil de légitimité de l’action illégale ou criminelle. Paradoxalement, la corruption comme élément structurel et subjective, observe l’auteur, a participé à l’institution de l’Etat. Cet élément sera non seulement central dans la culture politique du pays mais demeurera également une composante fondamentale de l’Etat mexicain postrévolutionnaire. Il va sans dire que, même si la variable économique doit être prise au sérieux, elle n’est pas la seule cause de la corruption. Dans le cinquième chapitre, Diagonales de una sociedad indefensa, Covarrubias suit les considérations de Michel Foucault selon lesquelles la politique et le pouvoir politique ne sont pas des définitions sinon des relations sociales. À ce sujet, la relation entre guerre et démocratie reste irrésolue. Pour cette même raison, l’auteur tente d’analyser le contexte, après la défaite

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électorale du PRI, afin de jeter un éclairage nouveau sur la violence qui déchire la société mexicaine. Du même coup, l’auteur met en lumière l’usage politique des chiffres (nombre de décapités, d'assassinés) de la part de l’Etat, le nombre des morts figurant comme un « compte » de cadavres (p. 151). Apuntes sobre un Estado sin ley, dernier chapitre de l’ouvrage, vise à dévoiler la tension entre l’Etat et la société à cause de la loi non-écrite. Sur ce point, Covarrubias s’appuie sur la distinction, observée par Hannah Arendt, entre la loi grecque (nomos) et la loi romaine (lex) ; c’est ainsi que chez les Romains la loi « instaure des relations entre les hommes, autrement dit, des accords entre contractants » (pacta servanda sunt), tandis que pour les Grecs la loi est « quelque chose pensé par un législateur, quelque chose déjà présent avant d’entrer dans le politique » (p. 170). C’est ainsi que pour mettre en évidence cette tension dans la vie quotidienne, l’auteur nous fournis d’une image laquelle rend compte du conflit dans l’espace public à savoir la relation entre la police et le sujet qui brise la loi. À travers de l’exemple de celui qui ne paie pas les impôts (ou les amendes), l’auteur allègue la production systématique d’un régime de vérité propre à l’Etat mexicain. À l’évidence, la compréhension de la situation si troublée au Mexique requiert un grand effort théorique. Ce livre vient combler le fossé entre les données froides – propres à la science politique positiviste – et la perspective sociohistorique. À notre avis, un des apports de Covarrubias réside en cette articulation.            Para citar este artículo Referencia electrónica Luis Martínez Andrade, « Israel Covarrubias, El drama de México: Sujeto, ley y democracia, México, Benemérita Universidad Autónoma de Puebla, 2012, p. 203 », Amérique Latine Histoire et Mémoire. Les Cahiers ALHIM [En línea], Recibimos reseñas, Puesto en línea el 05 septembre 2013, consultado el 05 septembre 2013. URL : /index4642.html

Acerca del autor Luis Martínez Andrade Ecole de Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris

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