\"Tiempos de crisis y democracia: el derecho de excepción en la España contemporánea\", in La democracia imperfecta, P. Aubert, E. d\'Auria, J. Casassas, S. Serra Busquets (dir.), Palma de Mallorca, Muntaner ed., 2015, p. 11-114

Las democracias disponen pues de un arsenal complejo de instrumentos destinados a asegurar el funcionamiento del orden constitucional con una legislación de excepción y la definición de un control sobre el ejercicio de la misma, para evitar que ésta sea siempre sinónima de abuso de poder. Pero el recurso al estado de excepción, que se aparenta al uso del monopolio de la violencia legítima, vulnera varios principios : el poder constituyente, el estado de derecho y el sufragio, es decir el enraizamiento de las normas jurídicas en las instituciones. Se define siempre la libertad como obediencia a la ley, cuya trascendencia se denuncia, tras recordar que ésta es una construcción social.La magistratura dictatorial se fundamenta en el principio de excepcionalidad tanto como en limitaciones destinadas a prever cualquier abuso. La pregunta inicial, que giraba en torno a la cuestión de saber si el recurso al estado de excepción fue capaz de salvar la democracia o fue sólo el expediente que propició una vuelta al autoritarismo, sigue engendrando, tras el análisis histórico, cierta perplejidad. Pues el poder que recurre a ello articula el hecho y la norma burlándose de la inmanencia democrática.« Temps de crise et démocratie : l’état d’exception dans l’Espagne contemporaine »La démocratie est depuis deux siècles l’horizon du progrès politique dans les pays occidentaux. En Espagne, elle a tardé à venir, une fois que fut dépassé le libéralisme doctrinaire qui restreignait le corps électoral, comme dans tous les pays européens. Mais les thèses vitalistes et les analyses sociologiques les plus récentes suggèrent que la démocratie est un processus irréversible dont elles soulignent cependant la fragilité et aspirent à un constitutionnalisme transnational. La démocratie est donc une praxis fragile qui ne saurait se contenter d’une référence à la loi suprême comme ultima ratio. Cependant, l’autosuffisance du libéralisme implique la défense de l’État et renvoie, en temps de crise, à la question de la législation d’exception, lorsque la liberté se traduit par une loi et dispose des moyens nécessaires à son application. Après avoir lutté contre le caractère arbitraire du Pouvoir, la démocratie peut apparaître à nouveau comme une période d’incubation de la tyrannie. Afin de surmonter les apories de la modernité politique, il faut alors penser la démocratie comme un régime capable d’affronter une crise, sans que l’ordre constitutionnel en soit menacé. Cette étude se fonde sur l’analyse de l’histoire de l’Espagne contemporaine dans le contexte européen.